mercredi 30 janvier 2013

274 Petite réflexion sur le monde ségurien (réédition)


Le fouet ne m’évoque pas grand-chose.

Je me souviens d’une scène dans un des films « Angélique ». Je l’ai vue gamine, puis ado. C’est passé à côté de moi sans que mon imagination ne divague en direction fessée. Un peu idem pour mes lectures de « De Sade » ou « L’histoire d’O ». Aucune étincelle. Pour De Sade un souvenir de quelques phrases intéressantes dans un univers fantasmatiquement ennuyeux à mon goût. Et pour l’histoire d’O, ma foi, rien à signaler non plus. Je n’ai jamais fini ma lecture. Il me manque l'étincelle pour la poésie de la dame qui fait tant de choses par amour. Qui souhaite s’offrir corps et âme. Qui peut éprouver un plaisir dans la servitude. C'est certainement une des raisons que je ne ferais pas une bonne soumise désireuse de combler son maître.

Je crois que l’univers des adeptes plutôt« séguriens » bien qu’il y ait allusion au fouet, se base sur d’autres attraits que les univers « sadiens ». Simone de Beauvoir apporte une réflexion intéressante sur ce qui est l’essence du ségurien selon elle, en constatant d’abord que le héros privilégié n’est pas un homme, mais des femmes. Puis elle ajoute :

« Les livres de Mme Ségur sont une curieuse exception : ils décrivent une société matriarcale où le mari quand il n’est pas absent joue un personnage ridicule… »

Ce qui m’évoque la pensée suivante :

Le fantasme de la discipline domestique serait-il un contrecoup du matriarcat ? Le désir que le monsieur revienne et prenne les choses en main … ferme ?

L’idée ne me parait pas absurde et je m’y retrouve sous bien de points de vue. Littéralement dans le sens que ce soit le monsieur qui porte le pantalon dans mon couple. Évidement l’expression « porter le pantalon » demande précision. Et c’est là où se pose la difficulté. Mes éléments associes à « porter le pantalon » n’ont rien de rationnel. Il faut les décoder un par un et les remettre dans le contexte de notre société actuelle. Ils ne se confondent pas avec une position patriarcale d’antan ou encore avec un machisme primaire. L’acquis social de la femme m’est naturel. Il existait déjà quand j’étais petite gamine et il faut en tenir compte. Je reconnais, qu’il n’est pas facile pour un monsieur de démêler tout cela. Il faut être attentif à la dame avec une oreille qui attend plus loin qu’une simple réalisation d’un plaisir récréatif. Et surtout ne pas hésiter à poser des questions…

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