lundi 28 janvier 2013

272 Autopunition


Je savais que certaines personnes aiment recopier des lignes en guise de punition.

Parfois des centaines de fois. Ce qui me vient spontanément à l'esprit c'est le côté ennui, répétitif et aussi corvée inutile. Pour ma part je préfère comme sanction (outre une bonne et claquante fessée) de cirer les meubles ou faire briller le carrelage à s'y voir dedans. Au moins que ma punition serve au bien-être familial. Par contre en me promenant un peu sur le net j'ai pu me rendre compte que mon préjugé de l'inutilité est vraiment … sans fondement. Voila donc un artiste qui met en vente ses œuvres d'autopunition. Il fallait y penser.


Fait divers qui me rappelle mes débuts en France. Je ne connaissais pas grand monde et je m'ennuyais terriblement. Je suis allée alors dans la bibliothèque locale pour me distraire un peu. Il faisait chaud et je me promenais au hasard dans le rayons. Il y avait une section bien fournie qui contenait des livres avec des méthodes pour apprendre à se motiver. En vue d'une grande carrière bien entendu. Faisant partie des personnes très travailleuses avec des résultats … très médiocres, mon intérêt fut immédiatement capté.

Il s'agissait en majeure partie de traductions d'ouvrages anglo-saxons dont je ne me souviens plus les titres. Mais j'y ai fait une découverte de plus étonnante.

Un des auteurs conseillait de commencer sa nouvelle vie avec l'achat d'un solide martinet.

Oui, oui j'avais bien lu. Je pense que le martinet était une petite plaisanterie culturelle de la traduction française, car la culture américaine ignore cette chose si familière de chez nous dans le temps. Je pencherais pour un paddle dans le texte d'origine. Peu importe. L'auteur continua sur un ton de plus sérieux en suggérant de l'accrocher bien en vue sur sa place de travail. Là j'ai décroché. Je n'essaye même pas d'imaginer un martinet pendouillant sur mon bureau. Il me serait impossible de me concentrer et je passerais mon temps à m'évoquer les contextes les plus divers qui nécessiteraient son emploi. D'ailleurs notre vaillant conseiller n'aborde nulle part une réelle utilisation de la choses. Il part du principe que l'on se met tout naturellement en mode travail quand la punition se trouve en permanence devant le nez.

Évidement en rentrant chez moi l'idée de l'autopunition m'a traversé la tête. Je me voyais mal de me déculotter toute seule pour m'appliquer des cuisants châtiments en cas de mécontentement avec moi-même. Notamment qu'il m'arrive souvent d'être mécontente de moi-même. Le plus souvent pour un rien. Je ne me sens pas vraiment harcelée par mes petits défauts, mais je ne dirais pas non dans un contexte propice de me faire corriger par une main ferme. Résumé de cette petite histoire. Je n'ai pas réussi à faire carrière, mais j'ai réussi à me créer des conditions propice pour des corrections régulières...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire