Je
savais que certaines personnes aiment recopier des lignes en guise de
punition.
Parfois
des centaines de fois. Ce qui me vient spontanément à l'esprit
c'est le côté ennui, répétitif et aussi corvée inutile. Pour ma
part je préfère comme sanction (outre une bonne et claquante
fessée) de cirer les meubles ou faire briller le carrelage à s'y
voir dedans. Au moins que ma punition serve au bien-être familial.
Par contre en me promenant un peu sur le net j'ai pu me rendre compte
que mon préjugé de l'inutilité est vraiment … sans fondement.
Voila donc un artiste qui met en vente ses œuvres d'autopunition.
Il fallait y penser.
Fait
divers qui me rappelle mes débuts en France. Je ne connaissais pas
grand monde et je m'ennuyais terriblement. Je suis allée alors dans
la bibliothèque locale pour me distraire un peu. Il faisait chaud et
je me promenais au hasard dans le rayons. Il y avait une section bien
fournie qui contenait des livres avec des méthodes pour apprendre à
se motiver. En vue d'une grande carrière bien entendu. Faisant
partie des personnes très travailleuses avec des résultats … très
médiocres, mon intérêt fut immédiatement capté.
Il
s'agissait en majeure partie de traductions d'ouvrages anglo-saxons
dont je ne me souviens plus les titres. Mais j'y ai fait une
découverte de plus étonnante.
Un
des auteurs conseillait de commencer sa nouvelle vie avec l'achat
d'un solide martinet.
Oui,
oui j'avais bien lu. Je pense que le martinet était une petite
plaisanterie culturelle de la traduction française, car la culture
américaine ignore cette chose si familière de chez nous dans le
temps. Je pencherais pour un paddle dans le texte d'origine. Peu
importe. L'auteur continua sur un ton de plus sérieux en suggérant
de l'accrocher bien en vue sur sa place de travail. Là j'ai
décroché. Je n'essaye même pas d'imaginer un martinet pendouillant
sur mon bureau. Il me serait impossible de me concentrer et je
passerais mon temps à m'évoquer les contextes les plus divers qui
nécessiteraient son emploi. D'ailleurs notre vaillant conseiller
n'aborde nulle part une réelle utilisation de la choses. Il part du
principe que l'on se met tout naturellement en mode travail quand la
punition se trouve en permanence devant le nez.
Évidement
en rentrant chez moi l'idée de l'autopunition m'a traversé la tête.
Je me voyais mal de me déculotter toute seule pour m'appliquer des
cuisants châtiments en cas de mécontentement avec moi-même.
Notamment qu'il m'arrive souvent d'être mécontente de moi-même. Le
plus souvent pour un rien. Je ne me sens pas vraiment harcelée par
mes petits défauts, mais je ne dirais pas non dans un contexte
propice de me faire corriger par une main ferme. Résumé de cette
petite histoire. Je n'ai pas réussi à faire carrière, mais j'ai
réussi à me créer des conditions propice pour des corrections
régulières...
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