Tu
te lances dans le S/m maintenant, isabelle ?
Extrait de : Weeds ;
Saison 8 ; épisode 2
Encore une série que je ne connais
pas. Mais quelles superbes claques qui prouvent que les émotions ne
passent pas seulement par les yeux. Rien que de les entendre, j'ai
déjà des frissons. Et pour m'inspirer le son détaché de l'image,
par exemple au travers d'une parois suffirait pour me faire
transpirer. Puis l'ambiance me plaît et me fait sourire. C'est
tellement loin de certains clichés que véhicule le net à propos du
S/m et qui n'ont rien pour m'attirer. Sans parler des personnages
déprimés qui m'évoque le divin Marquis, Sacher-Masoch ou
l'histoire d'O. Fontaine je ne boirais pas ton eau ? Voyons un
peu mes impressions.
Dans ce petit extrait j'aime les aspects
ludiques. Je vois un grand garçon qui joue à la Barbie. Le tout
dans une ambiance hyper clean qui expose la dame d'une manière fort
suggestive. Il me manque le lien émotionnel avec les... liens, mais
chacun son univers. Je peut comprendre le côté sécurisant pour un
inconscient, peu importe que cela soit masculin ou féminin.
J’imagine le monsieur rassuré (encore le côté grand garçon)
devant la féminité enchaînée qui lui fait peur et qu'il semble
contrôler pour se donner ainsi des allures de dominateur. Un peu
comme le spectateur au zoo qui observe le tigre dans sa cage, qui
tourne autour et qui essaye de le taquiner sans prendre de
risque. Alors oui le claquement du paddle s'accorde parfaitement. Il
s'agit de dompter la nature humaine. Notamment les pulsions qui
deviennent enjeu de contrôle en vu d'une maîtrise. Je crois que
quand il s'agit de petites mises en scènes pas bien méchantes comme
ici, pas mal de dames sont partantes justement pour faire plaisir à
leurs hommes. Touchée par ces fantasmes qui peuvent hanter un grand
garçon. Sans se trouver forcement impliquées dans un sadisme
féminin latent comme dans les 50 nuances de gris qui considère des
tels fantasmes masculins comme guérissables ou plus précisément
amputables. Ce dernier aspect que l'on trouve autant dans la
formulation « va te faire soigner », veut dire « fais
toi amputer par le psy ce qui est vilain en toi », autant que
dans l'idée que l'amour puisse triompher de tout, met en relief
l'élément clef même du sadomasochisme : La castration.
Castration souvent dans le sens plutôt symbolique: de mouvement, de
vu, de parole etc. Étrange tout cela, tout de même. Quand les
garçons sont petits il est souvent difficile de les convaincre pour
s’intéresser aux filles, mais un fois devenus ado difficile de
leur faire comprendre de nous lâcher la grappe de temps en temps. Et
c'est donc indéniable la puberté avec sa poussé d'hormones qui
comme dans le fantasme de la fessée introduit dans des univers les
plus romanesques une notion ouvertement sexuelle qui change la
dimension d'une rêverie Subitement il faut intégrer une notion plus
forte que tout le reste. Évidement la même chose arrive aux dames.
On lisant des textes sur le S/m je tombe parfois le sujet de
l'inhibition de la dame et que le dominateur assure de pouvoir
« guérir ». Inhibition dans le sens d'une interdiction
interne qui empêche la dame de faire ce qui lui fait plaisir. Et
quand je vois ce que cette inhibition semble impliquer, j'arrive
facilement à voir le plaisir du dominant, mais moins bien celui de
la dame. Je veux dire par là dans un sens d’excitation. Ne
connaissant pas grande chose à ces univers j'essaye de comprendre
par analogie.
Quand je reçois une bonne correction, il n'y a pas
d’excitation dans l'acte, bien que l'avant et l'après acte
véhiculent des très fortes sensations dans ce sens. Alors je me
demande si l'essence du S/ m ne se trouve pas dans autre chose qu'une
banale excitation. Il y a des pistes comme le don de soi ou des
fantasmes de sacrifice, sorte de reliques du romantisme prépubertaire
se résumant à être prête à tout par amour pour son/un homme. Si
on regarde un peu l'approche psychanalytique, le S/m serait en
quelque sorte la sexualité du tube digestif et si on considère
l’intérêt pour « la sortie », la piste semble
propice. Se glisser à l’intérieur par cette voie en vu de
posséder, ou être possédé. Il semblerait donc qu'il existe un S/m
qui va plus loin que l'amusante mise en scène de ce clip. Pour le
dire clairement, il ne me poserait peu de problème de pendre la
place de la dame. Ce que je ressentirait comme un jeu de pouvoir, le
mien sur la libido du monsieur. Cela me rappelle un temps que les
moins de vingt ans ne peuvent pas connaître quand il fallait jouer
l'amatrice de sadomasochisme pour se prendre une bonne fessée. Alors
menottée, un baillons dans la bouche, parfois à quatre pattes et en
laisse, j'ai suivie plus amusée qu'excitée des « révélateurs
de mon vrai moi » au travers d'une « chambre de torture »
improvisée. Je n'y peu rien, le charme n'opère pas. Et pour le
déclencher il aurait suffit de faire allusion à un de mes
comportements qui avait déplu en disant : Tu mériterait depuis
longtemps que l'on te botte le fessier, postérieur, cul etc pour du
vrai. Un « longtemps » dégusté en bouche, me procurant
ainsi le superbe frissons qui me glisse le long du dos. Je garderai
de cette mise en scène le superbe paddle, le reste est trop
folklorique pour moi...