jeudi 27 décembre 2012

249 Coup de fouet pour le couple (Petite fiction)


Cela ne va pas chéri ?

Événement rare, mais parfois il en tire une de ces têtes. Assis à côté de moi, il prend son petit déjeuner sans dégager cette aura si positive et paisible qui l'entoure habituellement.

Zut, il est où mon chéri que j'aime tant ?

Au début j'ai essayé plein de tactiques pour l’égayer. Lui demander s'il souhaite que je change la couleur de mes cheveux, que je me colle des faux poils sur mon pubis, que je m'habille en hôtesse de l'air, que je fasse la poussière dans son étude en tenue de soubrette. Pas de réaction ! De plus cette lourde atmosphère me pesait sacrement.

Puis un beau jour, bien avant la jolie chanson de Luce j'ai eu une idée. Toute guillerette et aguichante, je me suis plantée devant lui pour faire le numéro de la vilaine fille qui réclame sa correction avec insistance. Toute dévêtue sans même mes hauts talons. Mes yeux baissés. Me balançant d'un pied sur l'autre, en choisissant bien mes mots et surtout en jouant sur une intonation qui ne laisse aucun doute sur mes intentions sensuelles. Je connais bien mon chéri et je sais quelle voix adopter pour le faire frissonner. En général il ne rentre pas dans le jeu de me punir sans que j'aie commise une faute qui mérite selon lui châtiment. Mais là dans ma petite mise en scène j'avais trouve la bonne façon de captiver son intérêt. Des mouvements lents et langoureux, débouchant sur une ambiance « club de danse récréative », mon derrière ondulant devant ses yeux, sans pudeur aucune, lui laissant des aperçus les plus indiscrets de mon anatomie. Entreprise couronnée de succès. J'ai senti une main se poser sur ma peau, se glisser entre mes jambes pour une première reconnaissance de la météo. Et inutile de dire qu'il préfère le temps chaud et humide, selon une de ses expressions.

Quelque minutes plus tard j'étais confortablement allongée sur ses genoux. Mon derrière avait trouvé grâce à ses yeux et se vit appliquer des douces caresses. Puis un massage palper rouler de plus professionnel pour activer ma circulation sanguine. Dernier préparatif avant de passer à l'acte. Voila la poésie des mordus de la fessée. S'engager sur un voie collatérale qui procure autrement plaisir que les guili-guili de la pure vanille. Entre deux excellent épices celui-ci est plus fort, plus goutteux, plus savoureux. Il cause d'agréables brûlures et se réjouit d'un effet longue durée qui m'accompagnera au long de ma journée. Concert matinal, rehaussé par mes soupirs. Me voilà en recevant une fessée amoureuse à la main. Hein oui, il n'y a pas que la punition dans notre vie. Il nous arrive aussi d'intégrer cette pratique comme pur amusement dans notre vie de couple.

La lenteur sensuelle du procédé, la sensation plus entraînante que douloureuse, le son si caractéristique d'une belle claque franche sur ma peau toute nue, me procure bien au contraire de la variante punitive des frissons de plus voluptueux et je sens la chaleur envahir mon entrejambe. Je deviens toute glissante comme aime dire mon homme en observant ce joli effet naturel. Et selon lui encore rien n'est plus plaisant à voir que la luisance d'un entrejambe féminin parfaitement épilée. M'enfin il dit aussi que rien n'est plus beau qu'un fessier féminin fraîchement puni. En fait il dit tant de choses quand la passion l'envahit.

Les yeux fermés je m'adonne à la plaisante sensation qui me rappelle les fouets du sauna parental, fraîchement préparés. Les boulots ne manquent pas dans la région du Bas-Rhin. Et il y avait même des sortis en famille pour couper des belles branches en vue de fabriquer les premiers fouets de la saison. Le souvenir des mœurs si innocents de mon pays. Puis aussi l'odeur des branches de boulot qui trempent dans l'eau chaude en hiver avant l'usage. Les rires entre copines dans le sauna parental le samedi après-midi quand les autre membres de la famille sont sortis. Et le grand moment de s 'occuper de la circulation sanguine. Sans oublier l'aspect ambiguë de cette pratique. Sans trop viser l'intégralité du corps. Et le plaisir de tremper par la suite son fessier dans de l'eau froide.

Tu penses à quoi, isabelle ?

Vraiment pas bien méchant ce qui arrive à mon séant. Partie, évadée pour un instant, je suis à nouveau avec mon homme. Et une fois de plus il ne se prive pas de balader sa main. Il prend le temps pour faire monter mes ardeurs, de me masser en profondeur. Et moi comme à mon habitude j'exprime mon plaisir par le niveau sonore de mes soupirs et petits cris. Bien que je n'aime pas trop les chemins de traverse, j'ai quand même une sacre sensibilité à cet endroit et en le stimulant correctement il m'a arrive même de m'emporter de cette manière. Et il m'importe beaucoup que cela se sache. Alors on m'entend de plus et plus, ce qui motive mon chéri de m'appliquer quelques claques vraiment savoureuses. Un beau duo, un beau crescendo. Ce qui amuse fortement mon chéri...et lui rend ainsi sa bonne humeur. Mission accomplie !

Et si on retournait encore un peu sous la couette ?

3 commentaires:

  1. Bien chère Isa (Ysé),
    Salut à chacun et à chacune,
    Bonnes fêtes de fin d’année.
    Je ne parviens plus à présent, sans de gros efforts, à former des lettres, tant les caractères de l'écriture que les missives d'un esprit pourtant bien frappé. C'est pourquoi je ne puis continuer à participer régulièrement sur votre blog, malgré tout le désir que j'en ai, à ces débats et joutes, aussi attrayantes que distrayantes.
    La part sombre y est le plus souvent occultée ou escamotée, le désamour, la mort; le rire qui naît du ridicule et la douleur qui efface la honte forment des couples antinomiques, incompatibles et néanmoins incontestables. Qu'importe nos divergences, réjouissons-nous plutôt de nos différences. Mon credo, tout aussi incroyable qu'aucun autre: je crois dans l'appétit éternel et dans la résurrection du désir, se fonde sur une pratique de l'étonnement réunissant la surprise à l'admiration, par exemple en anglais, amazing (avec son goût d'amusement) … what a woman has to go through! … par où une femme doit en passer!
    Félicitations à gogo pour votre prodigieuse capacité (rapidité et quantité, vivacité et acuité) à transcrire et à faire passer, comme si c'était en direct, des histoires (que je n'ai pas toutes fini de lire) où la fiction garde un caractère de témoignage, avec ces charmantes irrégularités de langage qui parsèment vos textes et les rendent encore plus savoureux et attachants. Je me suis bien amusé en lisant que, sous le ciel des Pyrénées, dans un décor (naturel) sublime, le fétiche qui nous occupe avait produit une tache sur le pantalon de l'administrateur … d’une fessée retentissante. On nommait pareille tache "carte de France" quand c'était celle que laissait sur un drap l'héritier de la couronne encore adolescent. À l'autre bout des Pyrénées, côté Atlantique, à Aire sur Adour, Alaric II, roi des Wisigoths de 484 à sa mort, en 507, et chrétien de confession arienne (une hérésie déjà condamnée depuis l’an 325, au concile de Nicée, elle distinguait les substances du Père et du Fils), a compilé, promulgué et promu un Abrégé de la législation romaine, principalement le code de Théodose, sous le titre de Bréviaire de l'Adour; si Clovis ne l’avait pas tué à la bataille de Vouillé, dans le Poitou, gageons que la Loi Salique n’aurait pas pu remplacer le Bréviaire d’Alaric et qu’elle n’aurait pu être invoquée huit siècles plus tard, au début d’une nouvelle guerre de Cent ans.
    Il y a des choses intéressantes du côté de Claire Goll, A la poursuite du vent, Ballerine de la peur; elle s’est injustement persuadée, jusqu'à la paranoïa, de l’appropriation par le poète Paul Celan des oeuvres de son époux, Yvan Goll; le frère de Claire s'est suicidé après traitement familial abusif de discipline domestique.

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  2. Pour qui voudrait rester à l'écart des touristes de la littérature visitant en masse les mêmes passages des mêmes oeuvres, voici la transcription, en italien, donnée par Jean-Jacques Rousseau, au livre 5 de ses Confessions, d'un conseil reçu d’une prostituée vénitienne, après que celle-ci eût constaté le fiasco qu'elle avait produit, voyant la flaccidité indubitable du sexe de l'un des plus grands prosateurs de langue française : « Zaneto, lascia le donne, e studia la matematica » - Petit Jean, laisse les dames, et étudie (plutôt) la mathématique. Les infortunes conjugales du mathématicien Jérôme Cardan (1501-1576) étaient célèbres en Italie; cet ingénieur a aussi laissé son nom à l'ingénieuse pièce mécanique permettant de transmettre un mouvement circulaire à deux axes rectilignes et, plus généralement, toute articulation laissant indépendant de son support mobile tout corps maintenu immobile; le ‘cardan’ se reconnaît encore dans la lemniscate (un 8 couché) de James Watt, à l'aube de la machine à vapeur.
    Pour qui voudrait visiter quelques-unes de nos plus resplendissantes ignorances, commençons par nous demander comment il se peut qu'aujourd'hui encore on ignore si la constante d’Euler (limite si belle et si utile à la fois, 0,5772156649… avec des millions de décimales déjà calculées sans que rien n’indique que cela va s’arrêter ou se répéter ni ne prouve non plus que cela ne s’arrêtera jamais) est une simple fraction ou un nombre irrationnel; comment il se fait qu'on ne sache toujours pas dire si la constante d’Apéry, apparue en 1977, somme infinie des inverses des cubes (environ 1,2020…) et solution de la fonction zêta au point 3 est ou non un nombre transcendant, au même titre que la somme infinie des inverses des carrés (environ 1,6449… ou Pi²/6) et solution de la fonction zêta au point 2.
    J'ai fini par me demander si ‘l'amour courtois’, insupportable dans la durée, l'amoureux transi étant condamné à faire le pied de grue, ne devrait pas alterner avec la discipline domestique, insoutenable dans la continuité. Entre étal et piédestal ou bien plutôt, de l'un à l'autre et réciproquement! de la roche tarpéienne aux gémonies, de l'élévation à la chute (avec l’aide du phénix pour se relever ou, si l’on préfère, par ‘résilience’ et rebonds), il faudra peut-être se faire à l'idée qu'il y a dans tout socle, le soutien d'une statue par exemple, l’ambition frustrée d’atteindre au pinacle, c’est-à-dire quelque chose d’asymptotique!
    Tous mes voeux de bonheur. Vivi felice, écrivait Domenico Scarlatti dans la préface à l’unique recueil de ses œuvres publié de son vivant et en indiquant une disposition des mains qui paraît indissociable du bonheur.

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  3. Cher Jules, merci pour votre mot. Je suis très prise ne ce moment donc seulement une courte réponse. D'abord je vous souhaite mes meilleurs vœux pour la nouvelle année et surtout de la sante (sachant très bien l'importance de ce dernier point).

    Je ne me suis jamais sentie en divergence avec vous. Le monde des fantasme ne se prête pas à genre d’exercice et comme vous j'aime découvrir la diversité. J'ai souvent du mal à bien vous comprendre notamment en matière des maths, mais ce n'est pas grave. Il en est de même pour certaines discussions entre mon Papa et mon homme où je décroche vite , manque de compréhension, sans toutefois perdre le fil de l'essentiel. Alors je me demande si mes explication et réflexions sur la nature du fantasme qui nous intéresse sont de la même nature, veut dire limpide pour moi, mais inaccessible pour autrui... ?

    Merci pour vos gentils mots sur mon blog, si j'avais un texte publicitaire à faire sur ce que je fais, je copierai volontairement pas mal de vos phrases. Vous avez parfaitement capté l'essence qui préfère une certaine vivacité et un laissé aller à la forme littéraire aboutie...

    Ne compte pas sur moi pour élucider les mystères de la constante d'Euler, par contre je pense pourvoir poster bientôt des idées bien précises sur le mécanisme de la honte, mais je pense qu'il me manque effectivement encore à déterminer le rôle de la douleur. Voyez bien alors à quel point Monsieur 183 est terrible dans Ses corrections envers moi pour me faire négliger cette composante...

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