mercredi 26 décembre 2012

248 Parler de ses fantasmes


On se fait une soirée fantasmes, poussinette ?


Mon homme aime bien me raconter ses nouveaux fantasmes en terrain neutre. Dans un petit restaurant avec des coins discrets par exemple. Il se sent plus en « sécurité » qu’à la maison ! Connaissant mes ruses de fille, il sait trop bien qu’entre nos murs je trouverai à coup sûr un moyen de lui faire dire plus à la fois qu’il en a envie.

Il en va de soi que je soigne particulièrement ma présentation pour une telle occasion. Être accompagnée permet un plus grand choix dans mes vêtements. Comme une jupe fendue, un chemisier qui met ma poitrine en valeur, un petit chapeau à voilette et j’en passe. J’aime être suggestive. Ce ne sont pas les tenues les plus osées qui me font peur, mais le risque de me faire agresser. Comme beaucoup de femmes, quand je sors seule j’opte pour des « uniformes neutres » en rêvant d’être moi-même sans pourvoir l’être. Et même avec mon homme en public, je reste dans les limites « assez sages ». Rien à voir avec des délires que je peux me permettre à la maison. Le suggestif sans exagération me semble particulièrement adapté.

Pour me parler fantasmes, il y avait déjà quelques règles à respecter quand j’étais encore célibataire. Elles n’ont pas beaucoup changées.

-Une apparence soigne

Une coiffure impeccable, de préférence une visite préalable chez le coiffeur. J'aime les cheveux très courts chez un homme et je tiens à un contour des oreilles et une nuque dégagée. Exigence avec motivation très basique : cela me procure facilement des frissons. J'ai horreur des originalités concernant la barbe. Moi je veux du glabre, déjà parce que j'ai une peau très fragile. N'oublions pas non plus les mains et plus particulièrement les ongles. Hein oui, je suis imaginative quand on me parle et la poésie d'un capitaine crochet me refroidit aussitôt.


-Une tenue vestimentaire correcte exigée.

J’ai un faible pour le costume et la cravate. Malheureusement cette élégance d’antan se fait rare. Je m’adapte alors. Toutefois le minium me semble la veste de costume, portée sur un jeans en parfait état. Avec une chemise impeccablement repassée. Par mes soins. Cela va de soi.

Monsieur râle un peu pour la forme pendant qu’il met la jolie cravate que je lui ai offerte express pour la sortie. Il a intérêt de la mettre. Sinon je ferais grève de certains sous-vêtements qui servent plus au plaisir de ses yeux qu’à mon confort.


-Choisir le bon vocabulaire

Je suis curieuse. Je veux apprendre plus sur mon homme. Mais je n’ai pas envie qu’il m’embarque dans un chat osé. Ni dans un scénario pour chauffer l’ambiance pour plus tard. Pour ce genre ce choses, il y a l’oreiller. Dans un restaurant je trouve cela déplacé.


-Surprendre par l’originalité

En général je trouve que les fantasmes masculins (et féminins !) sont plus ou moins stéréotypés. Et ceci malgré une sacré surestimation à ce niveau.

Quand on a l’habitude comme moi de lire pas mal de psychanalyse, il faut vraiment faire très fort pour me surprendre. En six ans de net par exemple, j’ai trouvé seulement trois fantasmes qui dénotaient de ce que je considère comme banal à mes yeux.

Ceci dit banal ne veut nullement dire que j’aurais envie d’essayer… Et de l’autre côté, un manque d’originalité ne m’empêche pas d’avoir envie d’essayer. Car personnellement je me trouve très peu originale quant à mes fantasmes.


-Le bon moment

Je n’aime pas faire deux choses à la fois. Quand je vais manger au restaurant, c’est aussi parce que j’adore les bons plats. Comme c’est étonnant ! Je prends mon temps de déguster lentement pour trouver toutes les saveurs. Alors je ne suis pas disponible du tout pour les confidences tant que j’ai la bouche pleine. Mieux vaut attendre le dessert ou carrément le café. Puis je suis beaucoup plus susceptible à me pencher sur les fantasmes d’autrui quand j’ai vraiment bien mangé. Si le plat principal était raté, il me semble plus prudent de choisir un autre soir.

-La présentation du fantasme

Parler de ses fantasmes n’est pas « d’essayer de me vendre » un programme prêt à l’emploi, construit dans le moindre détail. J’aurais trop l’impression qu’on me parle d’un exercice imposé. Ou pire encore, d’une soirée VRP avec obligation d’achat.

-Le délai de réponse

Je ne dirais pas qu’il me faut un temps d’adaptation intellectuelle pour me projeter dans la plupart des fantasmes. Mais le cœur n’y est pas toujours. Il faut me laisser le temps que l’idée puisse faire son chemin, qu’elle se glisse dans mes rêveries, que je l’essaye en solitaire, que je commence à soupçonner où le plaisir se trouve. Cela peut se faire parfois très rapidement, notamment quand j’ai déjà expérimenté des choses semblables dans ma petite tête.

-Me relancer ultérieurement

Je considéré cela comme me prendre pour une idiote. Mieux vaut s’abstenir et attendre patiemment ma réponse. Grosso-modo avec moi cela paye. Mon homme le sait bien. Il est rare que je ne me présente pas devant lui, un jour ou un autre, en tenue de circonstance, pour lui faire une jolie surprise. Et dans ce cas, je sais parfaitement faire de l’animation provocante ou me comporter sagement selon ce qui est attendu. J’aime faire plaisir quand je suis amoureuse et j’ai peu de limites.



-A éviter à tout prix avec moi :

Ne pas me regarder dans les yeux

Toute allusion aux ex et aux expériences antérieures. C’est moi qui veux être le seul centre sans partager !

Toute allusion à la maman. Si, si cela peut se mettre sur la table quand il y a question de fessée. Entendre un grand gaillard décrire les fessées reçues par sa maman, n’est ni glamour ni stimulant pour se lancer dans des jeux coquins !

Toute explication rationnelle du monde fantasmatique. Cela sent la justification et j’aurais impression de me trouver devant du mal assumé.

De blagues lourdes.

Le deuxième dégrée qui complique trop l’écoute dans un sujet aussi délicat.

Des formules usées.

Des prétendues statistiques


-J’aime :

Les mots simples sans vouloir embellir ou enlaidir le fantasme. Un ecce homo…sans complaisance.

Un recul envers ses propres fantasmes avec une pointe d’auto-dérision

Des anecdotes sur la première survenue du fantasme (hors Maman bien sur).

Quand on me parle avec passion de ses fantasmes. Quand l’émotion et trouble s’empare du monsieur en racontant. A ce moment je pardonne même quand il défait le nœud de sa cravate pour mieux respirer.

Quand il rougit, quand il est gêné de continuer

Et…que Monsieur paye la note du restaurant ! Cela va de soi. Sans que je me sente obligée envers lui pour autant.




Une réaction à chaud de Richard le Corre :

Ah Isabelle... 
Ce texte m'amuse beaucoup.

Heureusement je crois qu'on s'est connu de manière virtuelle et qu'il nous a été donné de nous apprécier ainsi. L'habit ne fait pas le moine, c'est bien connu, mais je me demande si malgré mon gabarit j'aurais simplement vu si nous nous étions croisés. Je suis fondamentalement un original, ce n'est pas un secret, et de mon côté, je sais que ces exigences sont réservées à Monsieur, et pour les sorties, mais il existe un tel fossé entre ce qui est ici louangé et ce que j'apprécie en matière d'apparence physique !

Voyons un peu cela en détail, pour illustrer mon propos.

"Une coiffure impeccable, de préférence une visite préalable chez le coiffeur. J'aime les cheveux très courts chez un homme et je tiens à un contour des oreilles et une nuque dégagée."
Là déjà nous serions très mal partis ! Vive Internet ! lol
Je suis d'une génération d'hommes qui a profondément souffert de la rigidité des codes sociaux du début du XXème siècle et du massacre systématique, inutile et vexatoire de l'Habeas Corpus par l'armée française. Tous mes "héros" musicaux ou sportifs de l'époque avaient d'ailleurs les cheveux longs. Et je joue parfois la musique qui correspond, mais pas toujours...
Cela me rappelle l'anecdote d'Antoine, le chanteur qui fut élève de Centrale, au sujet d'un père d'élève qui protestait contre les cheveux longs à l'Ecole Centrale. Le directeur de l'époque lui a alors demandé de le suivre dans la cour et lui a montré une statue :
"Savez-vous qui est ce monsieur ?
- Mais c'est le fondateur de cette grande école.
- Eh bien regardez-le de plus près : il a les cheveux longs!"
Et toc !
Si ma coiffure reste soignée, bien que je n'aie pas mis les pieds chez un coiffeur depuis des lustres, en revanche j'ai depuis cette révolte adolescente une sainte horreur des cheveux courts ! Mais quand je dis horreur, c'est encore très en dessous de la vérité, et de plus, pour corser l'affaire, je ne vois vraiment pas pourquoi les femmes auraient le droit de choisir leur longueur de cheveux et pas les hommes ! Pour moi, il y a une équation simple : cheveux courts pour les hommes = sexisme et mépris du corps de l'homme. Tout simplement inadmissible. 

Après, j'ai des amis qui se sont totalement rasé le crâne, et si ça leur plaît, tant mieux, je ne vais pas les ennuyer avec ça, je m'intéresse à autre chose chez eux, leurs qualités humaines par exemple. Du moment que je reste libre de faire comme je l'entends, qu'on n'exerce pas de pression pour me faire changer, et qu'on ne profite pas de ce détail pour me déprécier (pas gagné, ça, les préjugés, en particulier les plus stupides car simplistes, ayant la vie dure !)...

"Exigence avec motivation très basique : cela me procure facilement des frissons."
Moi aussi, mais pas de même nature... lol
Honnêtement, ça me fout la trouille et ça me rappelle des jours sombres en Europe.

"J'ai horreur des originalités concernant la barbe. Moi je veux du glabre, déjà parce que j'ai une peau très fragile."
Cela se comprend. Très bien même. Mais il se trouve que j'ai barbe et moustache, soigneusement taillées. Heureusement, je ne suis pas Monsieur, donc cela ne pose aucun problème ! ;)

"N'oublions pas non plus les mains et plus particulièrement les ongles. Hein oui, je suis imaginative quand on me parle et la poésie d'un capitaine crochet me refroidit aussitôt."
Là aussi, pas de chance : je prends énormément soin de mes mains mais le résultat n'est pas celui qui est ici prôné, mais j'ai de bonnes raisons pour ça. Une de mes mains serait probablement très satisfaisante en regard de ces critères, car les ongles sont coupés très ras, mais l'autre... C'est que je suis multi-instrumentiste, et que pour certains instruments, malgré certains sports pratiqués comme le volley-ball qui peuvent être redoutables, j'ai besoin de mes ongles... Nul n'est parfait ! lol

"-Une tenue vestimentaire correcte exigée."
Aïe ! Quand je lis ou j'entends ça, je prévois le désaccord, car je n'ai souvent pas la même définition du "correct". 

"J’ai un faible pour le costume et la cravate. Malheureusement cette élégance d’antan se fait rare. Monsieur râle un peu pour la forme pendant qu’il met la jolie cravate que je lui ai offerte express pour la sortie. Il a intérêt de la mettre. Sinon je ferais grève de certains sous-vêtements qui servent plus au plaisir de ses yeux qu’à mon confort."
Rien à dire sur le costume quoique je trouve que les hommes sont une fois de plus très défavorisés sur l'éventail des couleurs possibles. Au nom de quoi ?
Par contre, je suis aussi allergique à la cravate qu'aux cheveux courts. Je trouve ce bout de tissu parfaitement stupide : il ne sert strictement à rien d'un point de vue pratique, c'est un vêtement parfaitement inutile, et de plus très onéreux, ce n'est absolument pas pratique, ça transforme tous les hommes en pingouins ou en écoliers anglais, avec de plus une uniformisation pour moi terrifiante. Franchement, je trouve parfaitement ridicule ce prétendu substitut phallique qui ne trouve rien de mieux que pendouiller lamentablement !
Bref, pour moi un homme en cravate et costume sombre est un loufiat d'une effrayante banalité, mais en rien un synonyme d'élégance ou de personnalité. C'est même exactement le contraire !
Savez-vous que l'Assemblée Nationale française exige que les hommes portent une cravate dans l'hémicycle, et pas les femmes qui ont beaucoup plus de libertés sur leur tenue... et leur maquillage ?
Encore un scandale sexiste au détriment des hommes.
Si je suis par miracle député un jour, ce ne pourra être qu'au Parlement Européen : là au moins la soi-disant "tenue correcte" (?) ne passe pas pour les hommes par la cravate !

"Je m’adapte alors."
Je reconnais là la femme... Mais cette louable adaptation reste mesurée :
"Toutefois le minium me semble la veste de costume, portée sur un jeans en parfait état. Avec une chemise impeccablement repassée. Par mes soins. Cela va de soi."
Je mets très peu de veste de costume, même si je dois reconnaître que cela m'arrive et qu'il paraît que je la porte bien. Il faut dire que j'ai la carrure...
Par contre, j'adore le vrai cuir, bien coupé, pratique, odorant, vivant. Je regrette de devoir moins en porter depuis quelques années, mais j'y reviendrai dès que je pourrai. Et ma foi, avec des jeans bien coupés...
J'ai longtemps porté des chemises parfaitement repassées, mais ouvertes au col, puis j'ai découvert de nouveaux matériaux qui me plaisent mieux pour les saisons les plus clémentes. Mais dès que le froid pointe son nez, je me replonge avec délices dans ma collection de pull-overs en laine véritable ou en cachemire. Je vis à la campagne, au plus près de la nature, et j'apprécie les tenues dites de "gentleman farmer" qui ne me paraissent pas dénuées d'élégance, loin de là et permettent plus de fantaisie que le sempiternel costume. Pour moi, je trouve là une certaine classe... Et puis, c'est confortable, pratique, et je me moque un peu des dessous de la femme qui pourrait alors m'accompagner : si elle doit les garder, autant qu'elle les trouve confortables, cela favorisera sa détente et sa bonne humeur, sinon, comme de toutes façons c'est pour les enlever... Comme disait si bien une publicité d'autrefois : "L'important, c'est ce qu'il y a dans la boîte".

@ Latis : Tout le monde aime être gâté, je comprends fort bien cette aspiration, mais aujourd'hui, je gagne moins qu'une femme dans les mêmes conditions. Alors pour le restaurant, faut se le faire payer par des copines riches, parce qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, le même salaire et le restaurant offert : l'égalité est passée par là. Normal ! Par contre, je pense que beaucoup de personnes, homme ou femme, est capable d'attentions et d'écoute, et que cet investissement personnel pour essayer de prendre soin des personnes qui nous entourent (on fait ce qu'on peut...) n'a pas de prix. Je pense que dans ces soirées, c'est ce qu'Isabelle vit quand "Monsieur râle un peu pour la forme pendant qu’il met la jolie cravate que je lui ai offerte express pour la sortie." et qu'elle-même s'oblige à ne pas faire "grève de certains sous-vêtements qui servent plus au plaisir de ses yeux qu’à mon confort." Jolies preuves d'estime et d'amour...


Merci encore à Isabelle de m'avoir permis de pourfendre quelques conventions que je ne trouve pas frappées du sceau de l'intelligence. Si quelques personnes peuvent en profiter pour nourrir leur réflexion, mais la leur, personnelle...

Merci à Constance pour son soutien

J'avoue que je ne comprends pas très bien: Isabelle nous parle ici de fantasmes, pas de lutte pour l'égalité des sexes. Si elle aime les cravates, et les cheveux courts, ainsi que les joues glabres (d'ailleurs, moi aussi, ça enlève quelques années à Simon... Mais l'avantage des blonds avec une pilosité peu développée c'est que deux-trois jours après rasage il n'y a pas grande différence avec le premier jour), il n'y a pas lieu de vouloir la changer: c'est son goût, son plaisir, et les opinions féministes, ou même la logique, n'ont pas grand chose à voir là dedans.
Pour résumer: chaque homme est libre de porter la barbe, des pulls en jacquard et du mascara si ça lui chante, tant qu'on oblige pas les femmes à aimer ça malgré elles.
Le féminisme ne doit jamais enlever aux femmes leur liberté de choisir, et d'exprimer leurs fantasmes librement. J'aime Simon avec des cheveux longs, et une veste. Je n'en fais ni une lutte pour l'androgynie, ni pour les conventions vestimentaires.

Sans oublier le bon sens de Latis qui me va droit au cœur

Ah ben voilà. Je me demandais si j'étais tout-à-coup devenue une femme rétrograde, voire vénale du coup... Merci Constance.
Féminisme et égalité des sexes, c'est une chose. On peut malgré tout apprécier la galanterie sans pour autant être considérée comme enfermée dans des convention rétrogrades.
Ajoutons à cela que, féminisme et égalité ou pas, rares sont les hommes qui ne nous préfèrent pas féminines, épilées, parfumées et ayant passé deux heure de plus qu'à l'ordinaire dans la salle de bain... Si on pousse la logique féministe au paroxysme, on peut faire comme les hommes aussi alors ("vite une douche et un caleçon propre... Ah, zut! J'en ai plus... Bof Pas grave, elle verra pas!")
Alors oui, je peux inviter mes amis au resto, aimer être avec des fauchés réguliers et ne pas m'en offusquer.
Et pourtant, ça reste un plus un homme classe, qui vous ouvre la porte, vous invite et vous transforme en princesse...


10 commentaires:

  1. Que de préparatifs! J'admire... Je suis plus brouillon je l'avoue... Et très tolérante sur les tenues de monsieur.
    Le tout dernier point... J'aimerais, mais cela fait quelques temps qu'il ne vient à l'idée de personne de m'offrir le restaurant. Et pourtant, j'aimerais bien être un peu gâtée de temps en temps...

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  2. Je vais encore dire que pour moi (personnellement moi je), il n'y a aucun besoin de passer chez le coiffeur avant. Même, si le dernier passage chez le coiffeur pouvait remonter à plus de six mois, dans bien des cas, ça me satisfait beaucoup plus.
    Par contre, je suis assez d'accord: pas de blagues lourdes et pas de détails sur les ex. Mais ça, il n'y a jamais eu besoin de le préciser à Simon!

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  3. Ah Isabelle...
    Ce texte m'amuse beaucoup.

    Heureusement je crois qu'on s'est connu de manière virtuelle et qu'il nous a été donné de nous apprécier ainsi. L'habit ne fait pas le moine, c'est bien connu, mais je me demande si malgré mon gabarit j'aurais simplement vu si nous nous étions croisés. Je suis fondamentalement un original, ce n'est pas un secret, et de mon côté, je sais que ces exigences sont réservées à Monsieur, et pour les sorties, mais il existe un tel fossé entre ce qui est ici louangé et ce que j'apprécie en matière d'apparence physique !

    Voyons un peu cela en détail, pour illustrer mon propos.

    "Une coiffure impeccable, de préférence une visite préalable chez le coiffeur. J'aime les cheveux très courts chez un homme et je tiens à un contour des oreilles et une nuque dégagée."
    Là déjà nous serions très mal partis ! Vive Internet ! lol
    Je suis d'une génération d'hommes qui a profondément souffert de la rigidité des codes sociaux du début du XXème siècle et du massacre systématique, inutile et vexatoire de l'Habeas Corpus par l'armée française. Tous mes "héros" musicaux ou sportifs de l'époque avaient d'ailleurs les cheveux longs. Et je joue parfois la musique qui correspond, mais pas toujours...
    Cela me rappelle l'anecdote d'Antoine, le chanteur qui fut élève de Centrale, au sujet d'un père d'élève qui protestait contre les cheveux longs à l'Ecole Centrale. Le directeur de l'époque lui a alors demandé de le suivre dans la cour et lui a montré une statue :
    "Savez-vous qui est ce monsieur ?
    - Mais c'est le fondateur de cette grande école.
    - Eh bien regardez-le de plus près : il a les cheveux longs!"
    Et toc !
    Si ma coiffure reste soignée, bien que je n'aie pas mis les pieds chez un coiffeur depuis des lustres, en revanche j'ai depuis cette révolte adolescente une sainte horreur des cheveux courts ! Mais quand je dis horreur, c'est encore très en dessous de la vérité, et de plus, pour corser l'affaire, je ne vois vraiment pas pourquoi les femmes auraient le droit de choisir leur longueur de cheveux et pas les hommes ! Pour moi, il y a une équation simple : cheveux courts pour les hommes = sexisme et mépris du corps de l'homme. Tout simplement inadmissible.
    Après, j'ai des amis qui se sont totalement rasé le crâne, et si ça leur plaît, tant mieux, je ne vais pas les ennuyer avec ça, je m'intéresse à autre chose chez eux, leurs qualités humaines par exemple. Du moment que je reste libre de faire comme je l'entends, qu'on n'exerce pas de pression pour me faire changer, et qu'on ne profite pas de ce détail pour me déprécier (pas gagné, ça, les préjugés, en particulier les plus stupides car simplistes, ayant la vie dure !)...

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  4. "Exigence avec motivation très basique : cela me procure facilement des frissons."
    Moi aussi, mais pas de même nature... lol
    Honnêtement, ça me fout la trouille et ça me rappelle des jours sombres en Europe.

    "J'ai horreur des originalités concernant la barbe. Moi je veux du glabre, déjà parce que j'ai une peau très fragile."
    Cela se comprend. Très bien même. Mais il se trouve que j'ai barbe et moustache, soigneusement taillées. Heureusement, je ne suis pas Monsieur, donc cela ne pose aucun problème ! ;)

    "N'oublions pas non plus les mains et plus particulièrement les ongles. Hein oui, je suis imaginative quand on me parle et la poésie d'un capitaine crochet me refroidit aussitôt."
    Là aussi, pas de chance : je prends énormément soin de mes mains mais le résultat n'est pas celui qui est ici prôné, mais j'ai de bonnes raisons pour ça. Une de mes mains serait probablement très satisfaisante en regard de ces critères, car les ongles sont coupés très ras, mais l'autre... C'est que je suis multi-instrumentiste, et que pour certains instruments, malgré certains sports pratiqués comme le volley-ball qui peuvent être redoutables, j'ai besoin de mes ongles... Nul n'est parfait ! lol

    "-Une tenue vestimentaire correcte exigée."
    Aïe ! Quand je lis ou j'entends ça, je prévois le désaccord, car je n'ai souvent pas la même définition du "correct".

    "J’ai un faible pour le costume et la cravate. Malheureusement cette élégance d’antan se fait rare. Monsieur râle un peu pour la forme pendant qu’il met la jolie cravate que je lui ai offerte express pour la sortie. Il a intérêt de la mettre. Sinon je ferais grève de certains sous-vêtements qui servent plus au plaisir de ses yeux qu’à mon confort."
    Rien à dire sur le costume quoique je trouve que les hommes sont une fois de plus très défavorisés sur l'éventail des couleurs possibles. Au nom de quoi ?
    Par contre, je suis aussi allergique à la cravate qu'aux cheveux courts. Je trouve ce bout de tissu parfaitement stupide : il ne sert strictement à rien d'un point de vue pratique, c'est un vêtement parfaitement inutile, et de plus très onéreux, ce n'est absolument pas pratique, ça transforme tous les hommes en pingouins ou en écoliers anglais, avec de plus une uniformisation pour moi terrifiante. Franchement, je trouve parfaitement ridicule ce prétendu substitut phallique qui ne trouve rien de mieux que pendouiller lamentablement !
    Bref, pour moi un homme en cravate et costume sombre est un loufiat d'une effrayante banalité, mais en rien un synonyme d'élégance ou de personnalité. C'est même exactement le contraire !
    Savez-vous que l'Assemblée Nationale française exige que les hommes portent une cravate dans l'hémicycle, et pas les femmes qui ont beaucoup plus de libertés sur leur tenue... et leur maquillage ?
    Encore un scandale sexiste au détriment des hommes.
    Si je suis par miracle député un jour, ce ne pourra être qu'au Parlement Européen : là au moins la soi-disant "tenue correcte" (?) ne passe pas pour les hommes par la cravate !

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  5. "Je m’adapte alors."
    Je reconnais là la femme... Mais cette louable adaptation reste mesurée :
    "Toutefois le minium me semble la veste de costume, portée sur un jeans en parfait état. Avec une chemise impeccablement repassée. Par mes soins. Cela va de soi."
    Je mets très peu de veste de costume, même si je dois reconnaître que cela m'arrive et qu'il paraît que je la porte bien. Il faut dire que j'ai la carrure...
    Par contre, j'adore le vrai cuir, bien coupé, pratique, odorant, vivant. Je regrette de devoir moins en porter depuis quelques années, mais j'y reviendrai dès que je pourrai. Et ma foi, avec des jeans bien coupés...
    J'ai longtemps porté des chemises parfaitement repassées, mais ouvertes au col, puis j'ai découvert de nouveaux matériaux qui me plaisent mieux pour les saisons les plus clémentes. Mais dès que le froid pointe son nez, je me replonge avec délices dans ma collection de pull-overs en laine véritable ou en cachemire. Je vis à la campagne, au plus près de la nature, et j'apprécie les tenues dites de "gentleman farmer" qui ne me paraissent pas dénuées d'élégance, loin de là et permettent plus de fantaisie que le sempiternel costume. Pour moi, je trouve là une certaine classe... Et puis, c'est confortable, pratique, et je me moque un peu des dessous de la femme qui pourrait alors m'accompagner : si elle doit les garder, autant qu'elle les trouve confortables, cela favorisera sa détente et sa bonne humeur, sinon, comme de toutes façons c'est pour les enlever... Comme disait si bien une publicité d'autrefois : "L'important, c'est ce qu'il y a dans la boîte".

    @ Latis : Tout le monde aime être gâté, je comprends fort bien cette aspiration, mais aujourd'hui, je gagne moins qu'une femme dans les mêmes conditions. Alors pour le restaurant, faut se le faire payer par des copines riches, parce qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, le même salaire et le restaurant offert : l'égalité est passée par là. Normal ! Par contre, je pense que beaucoup de personnes, homme ou femme, est capable d'attentions et d'écoute, et que cet investissement personnel pour essayer de prendre soin des personnes qui nous entourent (on fait ce qu'on peut...) n'a pas de prix. Je pense que dans ces soirées, c'est ce qu'Isabelle vit quand "Monsieur râle un peu pour la forme pendant qu’il met la jolie cravate que je lui ai offerte express pour la sortie." et qu'elle-même s'oblige à ne pas faire "grève de certains sous-vêtements qui servent plus au plaisir de ses yeux qu’à mon confort." Jolies preuves d'estime et d'amour...

    Merci encore à Isabelle de m'avoir permis de pourfendre quelques conventions que je ne trouve pas frappées du sceau de l'intelligence. Si quelques personnes peuvent en profiter pour nourrir leur réflexion, mais la leur, personnelle...

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  6. J'avoue que je ne comprends pas très bien: Isabelle nous parle ici de fantasmes, pas de lutte pour l'égalité des sexes. Si elle aime les cravates, et les cheveux courts, ainsi que les joues glabres (d'ailleurs, moi aussi, ça enlève quelques années à Simon... Mais l'avantage des blonds avec une pilosité peu développée c'est que deux-trois jours après rasage il n'y a pas grande différence avec le premier jour), il n'y a pas lieu de vouloir la changer: c'est son goût, son plaisir, et les opinions féministes, ou même la logique, n'ont pas grand chose à voir là dedans.
    Pour résumer: chaque homme est libre de porter la barbe, des pulls en jacquard et du mascara si ça lui chante, tant qu'on oblige pas les femmes à aimer ça malgré elles.
    Le féminisme ne doit jamais enlever aux femmes leur liberté de choisir, et d'exprimer leurs fantasmes librement. J'aime Simon avec des cheveux longs, et une veste. Je n'en fais ni une lutte pour l'androgynie, ni pour les conventions vestimentaires.

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    1. Ah ben voilà. Je me demandais si j'étais tout-à-coup devenue une femme rétrograde, voire vénale du coup... Merci Constance.
      Féminisme et égalité des sexes, c'est une chose. On peut malgré tout apprécier la galanterie sans pour autant être considérée comme enfermée dans des convention rétrogrades.
      Ajoutons à cela que, féminisme et égalité ou pas, rares sont les hommes qui ne nous préfèrent pas féminines, épilées, parfumées et ayant passé deux heure de plus qu'à l'ordinaire dans la salle de bain... Si on pousse la logique féministe au paroxysme, on peut faire comme les hommes aussi alors ("vite une douche et un caleçon propre... Ah, zut! J'en ai plus... Bof Pas grave, elle verra pas!")
      Alors oui, je peux inviter mes amis au resto, aimer être avec des fauchés réguliers et ne pas m'en offusquer.
      Et pourtant, ça reste un plus un homme classe, qui vous ouvre la porte, vous invite et vous transforme en princesse...

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    2. Je ne vois rien de vénal, ni de rétrogradé chez vous, Latis. Mais peut-être je n'ai pas le bon état d'esprit car moi aussi j'aime être gâtée et j'aime que l'on m'invite au restaurant. J'aime que le monsieur se montre attentif et galant. Bien entendu je ne demande pas un trois étoiles, un petit truc me suffit. C'est l’intention qui compte.

      J'ai parfois l'impression que le féminisme prend une mauvaise voie en culpabilisant une femmes avec des aspirations plutôt romantiques. Étant gamine j'ai beaucoup souffert de l'unisexe, d'où peut-être mon penchant d'être traitée en princesse et d'où peut-être aussi mon penchant pour la fessée...

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    3. Merci Constance pour votre précieux soutien. Comme vous dites la logique même n'a rien à voir dans mes préférences. C'est justement le contraire de la logique qui s'exprime, mon côté irraisonnable. Et effectivement selon moi aussi une des acquisitions les plus importantes du féminisme me semble le droit d'exprimer librement ses fantasmes, ses désirs. Je n'ai jamais forcé mon homme à quoique ce soit, d'ailleurs ce n'est pas un homme de se laisser faire, mais il est dans sa nature d'aimer de me faire plaisir.

      Ceci dit je connais Monsieur Richard depuis longtemps. Comme moi , il lui arrive parfois de mettre le pied dans le plat parce qu'il a tendance à livrer autant ses émotions que ses pensées...

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  7. Quel plaisir de te relire en pleine forme, Rich. Et quel commentaire. C'est un post à lui tout seul. Il me rappelle une fructueuse époque quand je lisais avec grand plaisir tes interventions sur un forum dont je tais le nom. Ton texte m'amuse autant que le mien t'a amusé. C'est un cri de cœur et une expression de tes opinons à ta manière inimitable.

    Je ne sais pas pourquoi, mais la « banalité de mes goûts », leur ressemblance avec des stéréotypes, évoque souvent une vive critique dans ma vie réelle, notamment dans l'entourage de mes parents et de mon homme. Le point en commun entre toutes ces personnes est une excellente culture et un bon niveau d'instruction, puis surtout une forte volonté d'individualisation, une forte originalité sous tout point de vue.

    J'ai une façon d'être qui hérisse. Des apparences qui ne semblent pas convenir. Comme si on attendait de moi, vu la personnalité de mes parents ou de mon homme, des goûts... autres. Et tant que je ne parle pas ...il arrive que l'on ne colle des étiquettes les plus étonnantes. Et quand je parle cela continu quand j'aborde mes goûts musicaux, mon penchant pour la danse etc. Surtout quand je dis et montre que j'aime me confondre dans des situations peu individualistes.

    Mon petit texte n'a pas la critique sociale pour vocation. Il contient une erreur technique dans sa construction dans le sens que je parle « d'apparence soignée » et de « tenue vestimentaire correcte exigée ». Effectivement cela peut prêter à confusion. Je ne me vois en aucun cas des ambitions de porte parole de la condition féminine. J'ai souvent mentionné mon propre recul devant mes préférences et goûts. Cette opposition entre la raison en moi, du cogito ergo sum et ce qui est déraisonnable. Disons, exemple simple concernant les cheveux : Esthétiquement je préfère chez un homme les cheveux plutôt longs, par contre si je suis mon émoustillement alors je craque pour le très court. Et justement pour parler fantasmes avec moi, pour me donner envie d'essayer d'autres trucs, il est important de mon donner envie charnel tout court. Si je frissonne pour la cravate, je ne vois pas en face de moi un « pingouin ridicule », mais un homme doté «de quelque chose qui le rend encore plus désirable à mes yeux. Etant passé pas mal de temps en Allemagne, tu as sûrement entendu de la fête du « Altweiber » pendant laquelle les hommes mettent une cravate pour se la faire couper par les filles. Ce n'est pas l'aspect de la castration que je vois, mais un petit truc sympa avec le message sous-entendu : J'aimerais que tu sois active, entreprenante. J'aime ce qui me pend au nez et la cravate remplit la même fonction que le martinet à la maison. Pas glorieux non plus un martinet avec ses lanières qui pendouillent, mais quelle promesse.

    Quand j'écris j'aime beaucoup traiter le déraisonnable, donc mes désirs avec un mélange de sérieux et de l'humour. Peut-être ici j'ai fait un peu trop dans le sérieux, dans l'exigeant (mais oui je le suis). De plus j'avais censuré un chapitre du texte qui traite plus en détail mon petit ménage « Mettre un monsieur à l'aise au restaurant ».

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