jeudi 13 décembre 2012

238 Inégalité des sexes devant le fétiche



Nous étions chez des amis quand la dame de la maison a servi le repas vêtue d'un petit tablier à bavette. Pas de conclusion hâtive. Ce n'étais pas une soirée pour couples en manque de distraction charnelle. Je veux dire simplement que la dame portait ce tablier pour protéger ses habits en dessous. Ma réaction fut immédiate :

...moi aussi j'aime beaucoup les tabliers !

Ah ouiiii...

Je passe sur la petite intonation qui révèle sans le moindre doute une jouissance quelque peu particulière. Par surplus, attirée par la magnifique dentelle je ne puis m’empêcher de commencer à parler chiffon. Au grand plaisir de la dame.Et voilà c'était bien parti. Il n'y avait à aucun moment, la moindre allusion à une activité récréative. Nous somme restées dans un échange sur ce que l'on trouve beau, sur des petits trucs pour rendre le tablier blanc éclatant comme des lessives spécial rideaux que j'importe de l’Allemagne. Et aussi sur le repassage dans le moindre coin. Sans oublier les avantages des tabliers avec des poches.

(Avec une amatrice de fessée en couple j'aurais pu avoir un dialogue assez analogue par exemple sur le martinet. Sur la qualité et forme de ses lanières. Sur son aspect bon marché et mon sentiment de valoir mieux que ce truc qui ne paye pas de mine. Sur le côté punitif de me faire claquer les fesses par quelque chose d'aussi moche. Et ceci également sans la moindre allusion récréative en restant dans un pur discours sur les méthodes éducatives employées par mon homme.)

J'ai eu une vague impression de sentir un agacement de la part de mon homme. Mais il s'est fait devancer par le mari de notre amie :

...moi aussi j'aime beaucoup les tabliers !

Et la dame au tac-o-tac :

Toi alors, tu ramènes toujours tout à la même chose.

Voila, quoiqu'on en dise, il y a du progrès à faire en matière d'égalité. Deux mesures pour une phrase identique. Les messieurs n'ont pas toujours un beau rôle et j'avoue que moi aussi je me suis rendue coupable de la même pensée sexiste que notre hôtesse. Hein oui, dans ma petite tête aussi se trouve quelque part bien ancrée cette idée fixe que beaucoup d'hommes ramènent toujours tout à la même chose.

Puis soyons clairs, une femme qui se vêtit par exemple d'une chemise d'homme et d'une cravate évoque rarement une allusion au fétichisme. Son goût passe pour une excentricité et encore. Par contre un homme en bas et porte-jarretelles par exemple n'aura pas une partie facile devant lui pour expliquer qu'il s'agit d'une pure question de goût. Le doute persistera que la tenue lui provoque des agréables frissons. D'où sa motivation de la porter.

On peut encore pousser plus loin. Quand je parle de l'agréable sensation du vent sous mes jupes, même d'agréables frissons, peu de personnes vont y voir une allusion à la volupté ou du moins à une bonne excitation de plus charnelle. Et pour ainsi dire avant de lire le texte sur le fétichisme, moi aussi, je ne m'étais même pas posée ce genre de question....

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