jeudi 31 mai 2012

85 Claques sur les / mes fesses (Souvenirs d'adolescence)


Le « Schinkenklopfen ("taper les jambon")  »,expression allemande plutôt pragmatique que romantique, pourrait se traduire au mieux par claque sur les fesses. Voila, ne tournons pas autour du pot, il s'agit d'un jeu qui met en scène une forme particulière de fessée.

En gros nous nous trouvons devant une variante sage du jeu de la main chaude qui ravissait certains cercles berlinois en 1886. Donc les braves berlinois n'avaient rien inventés, ni furent-ils dotés d'une perversité remarquable. Ils puisèrent seulement dans les coutumes allemandes.

A la base il s'agit d'un jeu pour enfants à partir de cinq ans environ. Mais il se jouait encore et je serais tentée de dire surtout dans mon adolescence à l'occasion de booms « bon enfant ». Lieux d'émois et contacts tendres entre garçons et filles, le Schinkenklopfen tombe à pic, car sa description le qualifie de :

« joli jeu pour mieux faire connaissance ».

J'explique les règles :

Un garçon ou une fille, tiré au sort s'agenouille et pose sa tête sur une chaise ou un fauteuil. Les yeux bandés ! Amis S/m il y a pour tous le monde cette fois-ci.

Puis à tour de rôle chaque joueur applique une tape sur le fessier bien tendu et à la personne agenouillée de deviner de qui elle provient. Si elle devine juste, les joueurs échangent de place, sinon elle continue à recevoir des tapes.

Inutile de dire que l'on est sensé de taper bien doucement, mais l'ambiance devient parfois exubérante (notamment parmi des jeunes qui n'ont pas connu la fessée comme punition) et un lendemain de ce jeu peu ressembler étrangement à un lendemain de bonne correction à la main. Surtout si la bière s'en mêle.

Quand on est dans le lot de ceux et celles qui tapent, il est instructif de bien observer pour cerner la technique de chacun qui s'applique. Évidement les timides ne manquent pas, mais il me semble que l'on retrouve assez fidèlement les traits principaux de caractère de joueurs dans leur façon de s'y prendre.

A bien noter que le filles ne sont pas forcement les plus tendres, peut-être pour induire en erreur et se faire passer pour un garçon. Puis à considérer aussi que les claques de revanche... sont parfois des vraies claques de revanche que l'on entend de loin.

Il suffit de peu de tours pour cerner les autres et fort de ce savoir on arrive facilement à raccourcir son propre tour. L'important c'est de ne pas ouvrir le bal ! (Ou justement d'être la première ?!)

Sinon pendant une telle boom, on peut payer très cher sa coquetterie de la petite robe. Mieux vaut l'inusable jeans.

Soyons clair aussi, ce jeu n'accompagne pas systématiquement toutes les festivités entre jeunes allemands. Il se joue plutôt rarement, voir très rarement. Il paraît qu'il faisait partie des rites de bizutages, mais n'ayant jamais entendu de vive voix un récit de vécu dans ce sens , je ne fait que répéter les on dits.


2 commentaires:

  1. T'as d'étonnants souvenirs, je vois que RichLecorre a les mêmes, version garçon français...

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    1. Un peu dommage que notre ami en commun parle si peu de ses propres souvenirs...

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