mercredi 23 mai 2012

77 Sublimation et perversion


La question comment aborder le sujet de la fessée dans la vraie vie s'est imposée à moi par nécessité je dirais, en espérant de trouver le partenaire de mes rêves. Dans cette démarche je me suis assez vite rendue compte que les traits de caractère d'une personne, ainsi que ses sublimations de la petite enfance peuvent fournir des précieux renseignements en vue d'un éventuel faible pour la fessée.

Voici un brillant texte qui donne une base théorique à mon empirisme candide.

« La sublimation et la perversion ont ceci en commun : elles décrivent, toutes deux, un agir dans lequel les pulsions sexuelles sont détournées de leur but originel, ou visent un objet qui n'est plus l'objet d'origine.

... pour le profane au moins, le terme « pervers » a, en soi, quelque chose de péjoratif...

...la plupart ignorent leur « noyau pervers » tout comme ils ignorent leur puissance créatrice. Le premier est enseveli dans les traits de caractère et la deuxième est confinée dans les rêves ; les deux se rencontrent dans cette autre scène qu'est l'inconscient. D'ailleurs je pense qu'un public psychanalytiquement averti serait d'accord pour déceler le lien primitif entre des manifestations créatrices et des expressions perverses : entre, par exemple, le voyeur et le peintre, l'exhibitionniste et l'acteur, le fétichiste et le philosophe, le sadomasochiste et le chirurgien...

Il nous est loisible même de nous demander quelles pulsions partielles, quelle perversion sexuelle, sublimée à temps, se nichent dans l'exercice de la psychanalyse, car le psychanalyste n'échappe pas plus qu'un autre à cette mise en question du fondement de son choix et de son agir. (Savoir pour voir, comprendre au lieu de prendre, réparer pour parer à la culpabilité sont des axes possibles autour desquels peut se bâtir le désir d'être analyste.) »


Source : Joyce McDougall : Créativité et déviation sexuelle


2 commentaires:

  1. Savoir pour voir, comprendre au lieu de prendre, réparer pour parer à la culpabilité sont des axes possibles autour desquels peut se bâtir le désir d'être analyste.

    Très très joli ... Devenir analyste pour aider les autres à apprivoiser le monde, comme un moyen de s'apprivoiser soi-même, peut-être ?

    RépondreSupprimer
  2. Toutes les hypothèses sont possibles, Sam ! Pour ma part je pense que chez pas mal d'analystes se trouvent des aspirations bien nobles à la base du choix de métier. Sans en faire une généralité...

    RépondreSupprimer