mardi 21 août 2012

151 Soupçon et imagination 2


Dans ma rêverie à yeux ouverts, la charmante dame se trouve maintenant devant son mari, les fesses à l'air, la culotte autour de ses chevilles, en train de faire son mea culpa. Comme j'aimerais être petite souris pour l'écouter. Elle ne doit pas être indulgente envers ses propres erreurs. Au point de considérer « comme mérité » ce qui va lui arriver.

Je la vois garder son éternelle cigarette pendant que le son d’une vigoureuse fessée se propage entre les murs de leur foyer. Rituel qui s’est forgé au fil des années. Chacun y trouve son compte. Il s’est détaché d’un jeu érotique pour mener une vie autonome. Depuis la fessée est à l’honneur. Elle a sa place fixe pour équilibrer le ménage. Elle chasse les petites tensions à la source. Sans abus. Car elle suit des règles comparables au code de la route.

Quand c’est rouge on s’arrête.

La dame me regarde attentivement. Comme si elle se demandait d'où vient mon petit sourire narquois. Ai-je compris pourquoi sa main a glissé hâtivement autour de son fessier. Peut-être ce n'était pas pour arranger sa jupe. Je sais à quel point ce petit geste peut soulager un fessier après une correction récente.

Ce qui me semble au dessus de tout soupçon, c’est le libre choix de la dame. Elle ne subit pas sa correction. Elle est consentante. Car la fessée fait très mal. Quoiqu’on en dise.

Quel trait de sa personnalité est comblé par cet acte ?

Peut-être son homme recourt-il aux instruments. Un jour il est revenu à la maison en apportant ce qui deviendra par la suite un secret entre époux. Enfoui dans un tiroir peut-être. Ou accroché au mur dans un coin inaccessible pour autrui. Lequel pourrait leur correspondre le mieux ? Tout est envisageable.

Où est-ce que c’était Madame qui poussée par un irrésistible besoin de plus grande discipline, par nostalgie ou pour faire plaisir à son homme a pris l’initiative. En dotant le ménage d’un signe d’autorité visible, conférée à son époux. Je la verrai bien opter pour un instrument classe. Une cravache par exemple.

L’idée m’est venue parce qu’elle me parle souvent de son amour pour équitation. Elle en a fait dans sa jeunesse. Elle regrette de ne plus avoir le temps.

La dame se lève une fois de plus. Elle continue à me parler en faisant des allées retours dans la pièce. Encore un soupçon. Sa démarche donne l’air d’un dynamisme volontaire. C’est fou quand on se reconnaît à ce point dans les gestes d’autrui. Et quand on connaît pour sa propre part les raison plus profondes qui les motivent.

Jeu de soupçon !

Nous sommes dans un registre qui retrace les suppositions des petits enfants sur ce qui se passe entre adultes. Petite différence. Maintenant que je suis adulte, je sais bien ce qui se passe. Mais l’émotion de la découverte est toujours existante. Elle s’est déplacée sur la fessée…

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