mercredi 25 juin 2014

537 Les dessous d'un fantasme de la discipline domestique

Il y a une grosse fessée dans l'air...


J'aime beaucoup les dessins. Je trouve que l’improbable passe mieux que sur une photo et invite la fantaisie à prendre son envol. Comme sur ce magnifique dessin de Léon Pierre qui évite même les marques sur les derrières. Mon homme regarde ce dessin et sourit :

C’est tout toi, isabelle, la femme dans le fauteuil qui commande.

Il me connaît bien et il a raison. C’est la place qui me conviendrait le plus. Dans ma fantaisie. Tournée vers le spectateur et non vers le spectacle, je ne perds pas le nord. Enfin, au lieu d’un fauteuil, je préférerais un canapé. Pour m'allonger. Pour les bas ce serait plutôt un modèle plus long qui s'associe avec un porte-jarretelles. S'ajoute que je ne suis pas trop « demeures à cheminée ». Cela doit sacrément cailler en hivers. Puis les feux de cheminées quand ils ne fument pas, ils parfument toutefois les vêtements. J'adore la campagne, mais je ne aime pas faire sa publicité par l'odeur que je dégage.

Notons, comme me fait souvent remarquer mon chéri que l'expression discipline domestique ne manque pas de subtilité. La définition de « domestique » (= ce qui se rapporte à la maison) renvoie à domus, maison, en latin. Mais un domus n’est pas n’importe quelle maison. Il s’agit d’une sorte de pavillon individuel, habité par une seule famille et dirigé par le pater familias. Donc un signe extérieur d’un certain confort dans la vie. Le domus se distingue de la « insula », sorte d’habitat collectif et ancêtre des nos immeubles. Étymologiquement venant de l’île, et par extension : ce qui est entouré par des rues.

Pour ma vie de tous les jours, je suis plutôt attirée par un décor moderne et surtout par un certain confort. Style maison ensoleillée (avec chauffage central pour l'hiver). Je ne conçois pas le monde de mes fantasmes sous un aspect sombre. J’aime y mettre de la lumière. Regarder dans le moindre recoin. Examiner avec soin les détails. Avec un air amusé sur mes propres incohérences. Je ne connais pas vraiment un sentiment de rêves qui me hantent. Comment avoir une vraie ouverture d’esprit, si on retourne déjà le regard de ce qui sommeille en nous ?

Ai-je pour autant envie de réaliser une telle mise en scène ?

Non, pas du tout. Et ceci sans regret. Peut-être parce que je suis satisfaite de ma vie. Être ménagère au foyer, en élevant ma petite fille (toute mignonne!) ne me parait pas déshonorant et n’exclue pas une ouverture au monde dans le sens du féminisme. Sans confondre l’ouverture au monde avec les aventures. Sans confondre femme libre avec libertinage. Je ne crois pas qu’une libéralisation de la fessée entre adultes, je parle de la vraie, dans son sens primaire, peut se passer des mots. Et je suis peu étonnée que l’approche verbale et émotive de cette pratique se fait essentiellement par les femmes. Et il n'est pas rare qu'elles parlent de leurs envies, désirs ou besoins de punition.

La différence avec le dessin montré ?

Il concerne le monde de rêveries éveillées que la dame ne confond pas avec ses désirs réels. Je pense que la plupart de femmes avec ou sans un penchant pour la discipline domestique ne sont pas compliquées. Il suffit de les écouter attentivement et penser au fait qu’une vie harmonieuse de couple les intéresse plus qu’une réalisation débridée de leurs fantasmes. Question de priorités qui relègue les critères récréatives plus bas dans l’échelle quand on cherche un partenaire.... pour la vie. N'oublions pas que le mariage reste tout de même un acte réalisé par plusieurs centaines de milliers de couples par an et ceci peu importe leur composition...  

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