mardi 3 juin 2014

526 Les joies du cmnf (petite enquête isabellienne)

Mise à nu d'un fantasme !

Cmnf, clothed males, nude females qui veut dire en français : monsieur habillé, dame toute nue. Cette abréviation que je ne connaissais pas, il y a quelques semaines et qui vient des mots clefs de recherche de mon blog. Enfin de la partie non censurée par un grand moteur de recherche que je ne nommerai point. Pourtant le mystère persiste :

Comment a pu aboutir cette recherche chez moi ?

Alors, vue le nombre de ponts au mois de mai, j'ai pu réaliser une petite enquête auprès des amis de mon chéri. Un peu comme chante Léo Ferré :

Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles a certaines heures pâles de la nuit...

J'ai bien entendu aussi interrogé mon homme, disponible en quasi permanence d'ailleurs (je finis mon truc et je suis à toi, isabelle!) et sans surprise, lui il ne connaissait pas non plus. Ce qui me semble crédible, car étant assez Yesterday man décomplexé, les nouvelles tendances du marche du s*x l’intéressent plutôt comme sujet de discussion ou sous forme de magazines gentillets, comme ceux de son adolescence. Chez ces amis d'abord un constat simple, ceux qui font beaucoup de net... connaissent. Évidement, contrairement à moi, ils ne sont pas monomaniaques du pan-pan cucul.

Toute compte fait, il me semble que ce fantasme chez certains messieurs exprime une tendance de dominant, mêlée à une aspiration passive. Style pacha dans son fauteuil qui prend plaisir de voir sa dame évoluer toute nue à la maison en prenant les initiatives récréatives. Parfois cela peut prendre aussi un penchant pour la dame qui se présente en offrande avec son effet de désinhibition, de détonateur pour une libido habituellement quelque peu... molle. J'avais déjà parlé de constructions comme dominant/passif dans mes réflexions d'une dominatrice qui articulent et conjuguent autour de paires sado/maso, dominant/soumis et actif/passif. De plus ces réflexions proviennent d'une authentique dominatrice, donc d'une femme de terrain qui connaît par conséquence bien les messieurs.

Puis, surprise, en creusant un peu pour comprendre la genèse de ce fantasme, je suis tombée sur une situation décrite dans un commentaire fort pertinent d' Amandine. Les messieurs qui apprécient dans leur fantaisie ou dans le réel ce type de situation (pour la variante passive ; je précise) avaient des mères peu pudiques qui se promenaient régulièrement toutes nues sous les yeux de leur fiston. Je ne vais pas sur le terrain d'interprétation et je me limite aux faits. Mais il n'est pas compliqué d'imaginer de transpositions possibles de ce vécu à la puberté et à l'âge adulte.

Ceci dit, loin de moi de voir le cmnf sous une explication qui se veut générale. Car il existe d'autres mécanisme selon mes témoignages. Par exemple une revalorisation narcissique particulière dans laquelle le phallus (= sorte d’objet imaginaire qui promet et contient à et pour son porteur/propriétaire la jouissance ultime) ne se trouve plus sur le monsieur et agite devant ses yeux sous forme... d'une dame désirée. Ou, sur un plan métaphysique, poétique, romantique, sublimé, le fameux mystère de la femme que l'on souhaite mettre a nu. Cette hantise de bien de grands garçon de vouloir comprendre comment jouissent les filles, hantise par dessus laquelle ils oublient même ce qui se passe dans leur propre slip. Hantise qu'implique la capacité pour le moins que l'on puisse dire hypothétique de se mettre à la place d'une dame. Ainsi arrivons nous à la jouissance de l'autre et par extension à une de plus vielles questions du monde :

Qui jouit le plus, le mieux, les plus intensément... l'homme ou la femme ?

On peut donc voir dans le cmnf une sorte de jeu autour de la distinction jouissance de la dame/ jouissance que procure (la vue de) la dame. Assister à la jouissance de l'autre. Jouir de la jouissance de l'autre. Commander, contrôler, maîtriser la jouissance de l'autre. Bref tout ces messieurs qui se posent des questions sur la jouissance de la dame et qui aimeraient à leur façon percer le secret du plaisir de la dame. Messieurs souvent reconnaissables par leurs propositions et leurs allusions à leur savoir faire. En gros une belle famille de fantasmes qui ne tombent pas toujours dans les oreilles d'une sourde. Car beaucoup de femmes, consciemment ou inconsciemment, passent leur vie à tout faire pour incarner le phallus aux yeux d'un monsieur. Enfin de créer une apparence, la féminité quoi, qui possède le caractéristique de détourner le regard des organes génitaux, en se rendant « belle », comme on dit habituellement (définition de la féminité, librement adapté d'un article de M. Cournut-Janin ; 1994).


Par conséquence le cmnf est un fantasme que me plaît beaucoup. L'effet sur mon homme est fulgurant. Par exemple quand je lui sers toute nue son café dans son bureau pour m'activer par sa suite sous son bureau ou devant son fauteuil. Donc l'autre conséquence, le cmnf plaît aussi beaucoup à mon homme. Comme beaucoup de personnes qui ont reçues une éducation très stricte, il timide de chez timide, lui, concernant la nudité. Pour lui, la nudité a perdu très tôt son innocence en se sexualisant autour d'un fantasme de dames nues ou du moins de la sienne, le provoquant ostensiblement et avec savoir faire. Bref rien de bien méchant, flattant un maximum mon narcissisme qui trouve son bonheur en charmeuse de serpent (non, non je ne suis pas du tout phobique de ces bêtes). Je prend un plaisir particulier quand je vois le pantalon de mon homme bien tendu. En gros l'opposé d'un fantasme de fessée qui apprécie les derrières bien tendus sous les vêtements. Notons toute la richesse que le cmnf ajoute aux fantasmes de punition. Et le comble, autant pour mon homme que pour moi, consiste dans une belle correction, moi toute nue sur ses genoux... honteuse de ce qui m'arrive ! Mon homme reste habillé, cela va de soi, pour contraster, pour dramatiser, pour instaurer un cadre d'autorité. Loin d'un fantasme de fessée « débauche », nous aimons donner une réalité, l'un comme à l'autre, à nos rêveries autour d'un « authentique » contexte de discipline d'antan...  

4 commentaires:

  1. le CMNF !!! Waaaa je me souviens du temps ou OTK n'évoquait strictement rien pour moi ;)

    Camisole Matinale Nuit Folle ! J'aime beaucoup cette pratique, ça aide a se sentir beaucoup moins sur de soi... Et il n'y a que tout petit ou devant le docteur que ça ne s'appelle pas CMNF

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  2. Je ne suis pas non plus une spécialiste, ni adepte d'ailleurs d'un langage technique. Et je crois j'aurais du mal à m’empêcher de rire si on me parlait d'une telle façon en pleine action. Je retiens l'otk comme moyen de se sentir moins sur de soi, car avec le cmnf tout seul ce n'est pas gagné...

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  3. Bonjour Isabelle,

    Revenant de Paris où, profitant du pont de l’Ascension, nous avons, mon mari et moi, combiné séjour « touristique » (dont une soirée au club de nos amis où j’ai pu arborer à nouveau ma tenue burlesque) et deux journées à vocation professionnelle (surtout pour lui !), j’ai découvert votre billet, et par la même occasion le sens de ces sigles : peut être me trouvez vous souvent ignorante et naïve sur de tels sujets, mais je suis tant occupée par ailleurs entre le bureau et la maison …

    Je pense que vous n’êtes pas étonnée de constater que j’ai envie de faire quelques réflexions à propos de ce billet, puisque je vous ai déjà dit combien la tenue que préfère mon mari pour moi est celle d’Eve, chaque fois que cela est facilement possible sans contrevenir à la bienséance. Compte tenu de ses activités et de ses obligations, il arrive donc fréquemment que je sois nue devant lui vêtu (pas uniquement lorsque je suis sermonnée et punie !!!), cela ne me déplait pas, au contraire cela me donne vraiment l’impression d’être toute à lui, de lui appartenir, et comme de plus c’est ce qu’il désire, c’est très bien.

    Cela dit, mon mari n’est pas un homme pudique au delà des règles habituelles de la vie en société, et par exemple, il ne lui viendrait pas à l’idée, pas plus qu’à moi, de se baigner dans notre piscine affublés d’un maillot de bain, à moins de la présence de quelqu’un qui pourrait en être choqué ou gêné. J’ajoute que j’aime le voir nu, et si de plus, je m’aperçois de la survenance d’une certaine raideur ( !) et que rien ne s’y oppose, ce sont alors des moments merveilleux durant lesquels je cherche à lui prouver qu’il a su développer en moi les talents d’une hétaïre digne du passé …

    De plus, quelques amis et parents ont de temps en temps l’occasion de tirer parti de la discrétion qu’offre notre jardin pour en profiter dans le plus simple appareil et du plaisir à nager nu. J’ai même pu, une première fois où nous n’étions que nous deux, le faire découvrir à ma mère. Mais j’avoue que j’ai, comment dire, une certaine réticence à paraître indifférente quand je vois parfois ma sœur se mettre alors à minauder devant mon mari et il y a eu quelques « explications de texte » avec elle !…

    Sur ce sujet de la nudité, il me semble qu’il y a tant à dire, de ses bienfaits, de ses avantages et de ses limites. Un jour peut être, par exemple, aurais-je l’occasion de vous dire ce que je pense des bénéfices du « contact peau contre peau » que je n’hésite pas à conseiller.

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  4. Chère Christine,

    loin de moi de vous considérer comme ignorante ou naïve pour de tels sujets. Car pour ma part je ne suis pas non plus à la pointe de ce « genre de savoir » plus qu’accessoire et que je rangerais plutôt dans un registre amusant et anecdotique. Si j'en parle, c'est pour cultiver l'aspect distractif de mon blog et aussi pour faire un petit tour des non-dits de telles pratiques.

    Il est vrai qu 'en écrivant mon post, j'ai pensé à vous. Curieuse justement de vos réflexions à ce sujet. Donc un grand merci pour votre contribution. Le costume d’Ève me pose encore quelques problèmes de … compréhension. Par exemple différemment de vous ma nudité devant mon homme ne m'évoque pas une appartenance, mais je dirais tout simplement le sentiment de lui faire un grand plaisir. Cependant, il m'arrive aussi dans un contexte punitif de considérer ma nudité comme pesante. Et justement cela se voit sur moi, alors je fais autrement plaisir à mon homme. Enfin, faire plaisir à son homme ou de se sentir lui appartenir est toujours mal vu de nos jours...

    Je pense que votre mari est certainement moins pudique que mon homme. Je me souviens de ses réticences de faire du sauna chez et avec mes parents. Toutefois, il sait parfaitement cacher sa pudeur et il faut bien le connaître pour savoir ce qui le rend mal à l'aise. Heureusement je n'ai pas de sœur. Je m'imagine à votre place avec mon tempérament de feu. Par conséquence j'imagine le pire dans un tel cas.

    Vous faites bien de pointer vers le « peau contre peau ». C'est un sujet qui me plaît et bien entendu je serais curieuse de vous lire. C'est un sujet quasi introuvable sur les « blogs de fessée », ce qui peut prêter à croire que les adeptes de la fessée n'ont peu ou pas du tout des élan de sexualité plutôt charnelle...

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