Un
coup de fouet canne pour le couple
Petit dessin qui me parait un peu
bancal. J’ai du mal à comprendre comment cette fessée est
réalisable en vrai. Mais ceci n’est pas mon domaine. Je ne mets
pas en scène, je suis mise en scène par mon chéri. Comme les dessins bancals, il existe
aussi les fantasmes bancals. Les émotions correspondent bien à la
réalité, mais la sensation imaginée ne correspond pas à la
sensation de l’acte. Pour « corriger » des telles erreurs, rien
de mieux que la pratique qui met les pendules à l’heure. En bonne
allemande j’ai un certain faible romantique pour le « Rohrstock ».
La canne en français. Comme chez les anglais, sa réputation
folklorique n’est pas à faire dans mon pays. Et il existe pas mal
de textes littéraires qui mettent en relief son emploi et le culte
qui l’entoure. J’ai d’ailleurs un peu l’impression qu’il
existe des fantasmes qui dépendent de la culture dans laquelle on
grandit. Il suffit de penser au martinet français.
La canne apparaissait dans mes rêveries
de jeune fille et jouait un rôle important. Par exemple mon «
prince fouettard » me reprochait des méfaits, puis m’imposait une
punition. L’enjeu tournait non seulement autour de mon acceptation
de la nécessité d’un tel acte, mais portait également sur les
modalités : fesses dénudées ou pas. J’imaginai en détail me
réticences avant de céder devant la fermeté de mon prince. Les
préparatifs prenaient le gros de ma belle histoire, tandis que la sanction même apparaissait comme
but ultime, un peu flou.
Je pense que pour les personnes comme
moi qui se retrouvent à l’âge adulte avec une forte attirance
pour la fessée, sans le moindre vécu dans leur enfance, le passage
à la pratique est surprenant. J’ai presque envie de dire décevant.
Il m'a fallu un « apprentissage » pour voir l’intérêt concret
de la canne dans ma vie. Quand j’ai goûté la canne pour la
première fois, j’ai vite compris qu’elle me paraissait beaucoup
plus attirante dans mes fantasmes, veut dire émoustillante que son
emploi réel. C’est un instrument particulièrement redoutable qui
n’a rien d’un « amuse fesse ». Et pour rien au monde j’envie
la place d’un spanking model.
Chez nous la canne sert pour les «
très grandes occasions ». Simplement parce qu’elle provoque à
mon/notre goût un véritable effet punitif. Ce qui est le but.
Monsieur est prudent dans l’emploi et il suffit de quelques coups
que je fonde en sincères larmes de remords. Je ne puis comprendre
comment certaines personnes peuvent éprouver un plaisir au moment de
recevoir la canne.
J'ai constaté avec le recul, bien
après ma punition, que la canne me fait beaucoup de bien. Je me sens
vraiment mieux, avoir payé correctement pour une importante faute.
Ce qui est le but de la fessée punitive. Et pour cette raison le
maintien de la canne à la maison me parait justifié. Par contre
elle n’a pas de place pour moi dans un contexte récréatif. Déjà
il est rare que notre « petit ménage » comporte une
vraie fessée. Et dans ce cas exclusivement à la main. Cette
dernière n'est pas à sous-estimer d'ailleurs pour provoquer de
sensations fortes dans un contexte où il y a aussi tant d’autres
choses à faire…
Comme pour nos autres instruments, je
n’éprouve pas de crainte à l’évocation de la canne. Je vois
devant moi un très mauvais moment à passer. Et mon rapport avec la
canne se résume essentiellement dans l’expression :
Un
sacre respect.
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