(Suite de: 533
La nostalgie de la fessée paternelle 1)
Je
l'avais bien méritée, celle-là !
Il me semble facile à comprendre que
cette
couverture de journal, chez une personne avec
un terrain favorable sans vécu concret de ce châtiment, puisse
réveiller à la conscience un :
Non,
la fessée n'est pas seulement un acte punitif, elle comble également
une attente relationnelle, émotionnelle et surtout affective.
Elle semble répondre d'un côté à la
question, comment faire pour être aimé à nouveau quand on a
dépassé les bornes. Et de l'autre côté, elle réveille certaines
théories sexuelles infantiles qui imaginent la fessée comme une
forme de rapport entre les adultes qui intervient dans la
perpétuation de ce monde. Et l'importante charge d’excitation
associée à l'évocation semble confirmer cette piste.
Seulement, au plus tard adolescente, on
sait comment se passent les choses en réalité, mais le réveil de
souvenirs ajoute un petit goût nostalgique de sa naïveté d'antan.
Notons aussi pour certaines filles les inquiétudes autour d'une
éventuelle douleur d'un rapport sexuel sur un mode d'adulte.
Est-ce
plus douloureux que la fessée ?
Bien entendu je n'ai pas connu ce genre
de courrier dans les années 70. J'étais trop petite. Mais je
retrace mes pensées et émotions au moment de mon adolescence. Mon
papa, grand collectionneur de vieux magazines et journaux, avait un
large échantillon dans sa bibliothèque, dans notre cave et dans
notre grenier. Largement de quoi pour que je fasse une fois devenue
adolescente des études
approfondies sur la fessée dans les
publications allemandes d'époques révolues.
Non, même ado je n'ai pas été dupe à
ce point. Il est facile à imaginer de se trouver devant un document
bricolé de A à Z parce que le sujet plaît et fait vendre le
magazine. Et bien que j'eusse refusé farouchement de me plier sur
les genoux de mon papa pour une punition, mes rêveries étaient
truffées de situations assez semblables qui me procuraient des
frissons, qui me faisaient activer la vilaine main ou contracter mes
cuisses dans mes cours. Voila pourquoi j'ai voulu croire que ce soit
de vrais témoignages. Avec la différence que chez moi il y avait
un déplacement sur d'autres personnes. Mes parents n'intervenaient
pas dans mon imagination.
Je pense que dans
ce genre de fantasme, il s'agit moins du désir de se trouver sur les
genoux de son propre papa que d'une situation qui s'associe à un
cadre paternel idéalisé. Bienveillance et compréhension d'un côté
et fermeté de l'autre. Supposé de structurer le chaos de
l'adolescence avec son exubérance de pulsions. De bons ingrédients
pour poser des limites, celles qui rassurent certaines grandes
filles. Ce qui ne les empêche pas de se rebeller de temps en temps
contre ces limites dans une d'authentique crise d'adolescence.
Pensons aussi au sentiment de sécurité. Se sentir protégée contre
ses « propres bêtises », contre la tentation de se
laisser entraîner par son entourage, car gare aux fessées... Le
tout contrastant avec nos aspirations d'autonomie et indépendance.
Combien de fois, à l'échec de m'émanciper, j'ai fantasmé le soir
dans mon lit sur une punition de taille, appliquée « cul nu ».
Voila pour dire qu'un fantasme style « fessée paternelle »
seul peut se montrer structurant chez certaines personnes, sans avoir
besoin forcement de sa transposition dans la réalité. Puis, il se
perd à un moment ou un autres dans les méandres de l'âme. A moins
qu'il soit éveillé par une image comme sur mon lien...
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