jeudi 19 juin 2014

534 La nostalgie de la fessée paternelle 2


Je l'avais bien méritée, celle-là !

Il me semble facile à comprendre que cette couverture de journal, chez une personne avec un terrain favorable sans vécu concret de ce châtiment, puisse réveiller à la conscience un :

Non, la fessée n'est pas seulement un acte punitif, elle comble également une attente relationnelle, émotionnelle et surtout affective.

Elle semble répondre d'un côté à la question, comment faire pour être aimé à nouveau quand on a dépassé les bornes. Et de l'autre côté, elle réveille certaines théories sexuelles infantiles qui imaginent la fessée comme une forme de rapport entre les adultes qui intervient dans la perpétuation de ce monde. Et l'importante charge d’excitation associée à l'évocation semble confirmer cette piste.

Seulement, au plus tard adolescente, on sait comment se passent les choses en réalité, mais le réveil de souvenirs ajoute un petit goût nostalgique de sa naïveté d'antan. Notons aussi pour certaines filles les inquiétudes autour d'une éventuelle douleur d'un rapport sexuel sur un mode d'adulte.

Est-ce plus douloureux que la fessée ?

Bien entendu je n'ai pas connu ce genre de courrier dans les années 70. J'étais trop petite. Mais je retrace mes pensées et émotions au moment de mon adolescence. Mon papa, grand collectionneur de vieux magazines et journaux, avait un large échantillon dans sa bibliothèque, dans notre cave et dans notre grenier. Largement de quoi pour que je fasse une fois devenue adolescente des études approfondies sur la fessée dans les publications allemandes d'époques révolues.

Non, même ado je n'ai pas été dupe à ce point. Il est facile à imaginer de se trouver devant un document bricolé de A à Z parce que le sujet plaît et fait vendre le magazine. Et bien que j'eusse refusé farouchement de me plier sur les genoux de mon papa pour une punition, mes rêveries étaient truffées de situations assez semblables qui me procuraient des frissons, qui me faisaient activer la vilaine main ou contracter mes cuisses dans mes cours. Voila pourquoi j'ai voulu croire que ce soit de vrais témoignages. Avec la différence que chez moi il y avait un déplacement sur d'autres personnes. Mes parents n'intervenaient pas dans mon imagination.


Je pense que dans ce genre de fantasme, il s'agit moins du désir de se trouver sur les genoux de son propre papa que d'une situation qui s'associe à un cadre paternel idéalisé. Bienveillance et compréhension d'un côté et fermeté de l'autre. Supposé de structurer le chaos de l'adolescence avec son exubérance de pulsions. De bons ingrédients pour poser des limites, celles qui rassurent certaines grandes filles. Ce qui ne les empêche pas de se rebeller de temps en temps contre ces limites dans une d'authentique crise d'adolescence. Pensons aussi au sentiment de sécurité. Se sentir protégée contre ses « propres bêtises », contre la tentation de se laisser entraîner par son entourage, car gare aux fessées... Le tout contrastant avec nos aspirations d'autonomie et indépendance. Combien de fois, à l'échec de m'émanciper, j'ai fantasmé le soir dans mon lit sur une punition de taille, appliquée « cul nu ». Voila pour dire qu'un fantasme style « fessée paternelle » seul peut se montrer structurant chez certaines personnes, sans avoir besoin forcement de sa transposition dans la réalité. Puis, il se perd à un moment ou un autres dans les méandres de l'âme. A moins qu'il soit éveillé par une image comme sur mon lien...

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