dimanche 2 février 2014

466 Une fessée pour que justice soit faite

Ah la vilaine fantaisie !


A vrai dire, non. Car cela se passe dans mes rêveries qui sont à priori strictement personnelles. C'est un de mes plus vieux fantasmes datant de ma plus tendre enfance pour me procurer un bol d'air frais quand je me suis sentie trop en proie de l'activité débordante de mes grands frères. Ah ces garçons qui s'en prennent à leur petite sœur pour se marrer en lui faisant croire n'importe quoi. Ce sentiment d'impuissance de la toute petite qui voit bien que l'on se moque d'elle appelle à la vengeance. Nous sommes là, à la racine même du fantasme de la fessée, le souhait que celui ou celle nous cherchant des misères soit puni par une instance supérieure, veut dire à cet âge-là par les parents. Et j'ai passé mon temps à broder des fils autour d'une telle situation me détachant vite de ma propre famille. Dans mes rêveries mes émotions atteignaient leur paroxysme quand il s'agissait d'une personne qui m'avait vraiment empoissonné la vie. La punition prenait vite les apparences d'une justice supérieure, ô combien jouissive, me transformant en spectatrice de plus attentive et me laissant en fin de compte apaisée avec l'agréable sensation que justice soit faite. Alors pas uniquement je n'ai pas honte de mon imagination, en plus je la trouve littéralement « bon enfant ». Car cette forme particulière de châtiment parmi tous les fantasmes de vengeance de la petite enfance fait partie de l'attirail le plus inoffensif. Pour vérifier il suffit de se référer à notre langage qui parle explicitement de « faire la peau », « couper en quatre », « manger tout cru » et tant d'autres gentillesses. Voila le sort que notre inconscient réserve a celle ou celui qui a su attiser notre colère. Alors qu'est-ce en comparaison quelques tapes sur le derrière ? Seulement cette petite histoire de justice comporte un risque. La vengeance que l'on souhaite déchaînée contre autrui peut facilement se tourner contre nous. Pris de remords à cause de notre sévérité se forme le désir de passer soi-même sur les genoux pour que la justice soit faite « entièrement ».

De ce dessin ressort avant tout pour moi le plaisir de « corriger » une collègue mal aimée. Envie purement humaine et compréhensible à mes yeux. Même si on essaye de faire croire le contraire. Évidement nous ne sommes pas dans le politiquement correct et mon but n’est pas de prêcher pour de telles pratiques dans la réalité, mais seulement pour leur compréhension au niveau du fantasme. Car dans la réalité recevoir une fessée doit toujours rester pour moi un libre choix. Quand il s’agit d’un acte de chantage ou contre le gré de la personne je décroche aussitôt.

Pour ma part la place de la dame penchée sur le siège me conviendrait bien. La culotte et la jupe enlevées ajoutent le petit piment en plus. Comme beaucoup d’adeptes de pratiques claquantes je ne les conçois que sur les fesses nues. Je pense que dans de telles circonstances je me débattrais un peu pour la forme. Ce qui explique les deux collègues qui tiennent la dame. Je ne pense pas que ma honte véhiculerait nécessairement autour de la nudité de mon postérieur, mais plutôt autour du fait de trouver cette correction justifiée et de la désirer ardemment pour me sentir mieux dans ma peau... après.

Pour que la punition soit savoureuse au maximum, il faut qu’elle suive une faute concrète. Je ne me vois pas du tout dans une mise en scène de bizutage que j’associerais facilement à une forme de violence. Petite retouche : Je préférerais un paddle tout cuir, spécialement conçu pour la peau du derrière au lieu d’une raquette de ping-pong.

Le bienfait de cette correction collective consiste pour moi dans un apaisement psychologique d’une situation. Sur le dessin pour celles qui s’appliquent, leurs tensions envers leur collègue se dissolvent par le rire, par le bruit des claques à la hauteur des méfaits. Par la contrition de la punie aussi. Comme à la maison. J’ai l’agréable sensation d’avoir vraiment payé pour ma faute. Et c’est la brûlure persistante dans mon postérieur qui se transforme petit à petit en voluptueuse source d’énergie. Bien au contraire de mes fantasmes où l'acte s’impose voluptueux du début à la fin…


15 commentaires:

  1. Mon épouse m'a jadis dit qu'un de ses fantasmes d'adolescente était de subir une fessée par une dame plus âgée devant d'autres dames. Un peu comme dans la scène de Lady Jane, mais en moins violent. Ce qui lui plaisait dans cette idée, c'est d'être déculottée, d'exhiber son derrière rougissant, devant des dames dont l'expression irait entre sévérité et moquerie, celles-ci ne manquant pas le spectacle des mouvements de la condamnée...

    J'avoue que l'idée me plaît assez, en tant moi aussi que "condamné". Je crains cependant que ces fantasmes doivent rester fantasmes, il me semble difficile de trouver des dames susceptibles de se plier à ce petit jeu!

    J'ai lu je ne sais où qu'une des favorites (la Pompadour? mais franchement pas sûr) d'un des rois Bourbon (Louis XIV? Louis XV?), agacée par le comportement d'une jeune fille de l'entourage royal (donnait-elle de l'oeil au Roi?), l'avait faite entrer dans une pièce où plusieurs dames la maîtrisèrent, la troussèrent et où on lui infligea la punition des enfants, ce qui fut sans doute fort humiliant en sus d'être douloureux...

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    1. J'ai l'impression que votre dame décrit un peu les circonstances et le public de mes rêves aussi. Je pense à l'adolescence, comme en fait constaté par Simone de Beauvoir, les fantaisies se passent d'abord entre filles pour se tourner peu à peu vers les messieurs. Donc pour ma part aussi je souhaite un mélange entre sévérité et moquerie (comportement adopté par mon homme aussi d'ailleurs).

      L'histoire dont vous faites allusion se passe entre Madame DuBarry et la Marquise de Rozen. Je la trouve plutôt mignonne que méchante. J'ai une version dans mes archives. Je ferai un petit post sous très peu, car cette anecdote mérite d'être plus connue. Il paraît d'ailleurs qu'à Londres vers 1850 on pouvait trouver de dessins colories à ce sujet. J'ai déjà fait quelques recherches en ce sens sans trouver la moindre trace.

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    2. C'est curieux. À l'adolescence, j'avais simultanément des envies sexuelles des plus communes vis-à-vis des filles de mon âge (d'ailleurs assez mal assouvies, de part tous les rituels du "sortir ensemble", les contraintes parentales, mon inexpérience, leur inexpérience etc.), et des envies de correction ou d'intrusion "médicale", mais plutôt par une dame plus âgée (vous voyez l'idée. aimante mais un peu stricte).

      Les tentatives pour faire passer ce genre d'idées à la pratique avec mes petites amies des études supérieures ont été infructueuses. Il faut dire que c'était assez inavouable comme fantasme et que je n'ai donc pas, la plupart du temps, osé y aller directement...

      Quant à ma femme, elle a eu des expériences assez négatives avec des garçons, tenté d'essayer les filles mais elle a eu du mal à franchir le pas, etc. Elle me dit qu'elle n'avait pas été à l'aise pour le sexe avant moi, et c'est vrai aussi pour moi avec elle; mais c'est que nous avons pu parler franchement de nos envies (il faut dire que nous nous sommes rencontrés via un forum électronique dédié à la fessée... à l'époque où ce genre de choses n'était pas aussi répandu que de nos jours). Ça n'a pourtant pas été instantané...

      Curieusement, de nos jours non seulement mon épouse me sert de "gouvernante" mais je lui en sers aussi! (Mais si elle continue d'avoir parfois des envies de subir un châtiment féminin, elle me dit ne jamais avoir de telles envies par un homme sauf moi...)

      Et vous, Isabelle? Étiez-vous tentée par les dames?

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    3. Sans être une spécialiste de la gente masculine, je crois que le fantasme du jeune homme désirant une dame plus âgée, de préférence initiatrice, est un de plus répandus. Peut-être l'enjeu d'un contexte littéralement éducatif est moins fréquent. Mais bon, les goûts et les couleurs... Je pense également (peut-être comme pour mon homme) vous étiez ado à une époque qui ne se prêtait pas vraiment à l'originalité. J'ai entendu à d'innombrables reprises une certaine facilité pour le crac crac boum-boum sans aller plus loin. Et les récits de personnes ayant vécu la grande libération des mœurs se résument plutôt au quantitatif qu'au qualitatif.

      Comme votre dame je ne souhaiterait pas impliquer dans mon intimité un autre homme que le mien. Ce n'est pas quelque chose qui me manque d'ailleurs. Je me suis bien amusée avant de me mettre en couple, mais j'ai découvert le couple surtout comme le relationnel qui me convient le mieux. J'ai eu une phase très tôt dans l'adolescence avec une tentation pour certains jeux entre dames. Je pense que cela fait partie du développement quoiqu'on en dise. Pour impliquer une autre dame dans notre vraie intimité, je ne suis pas dérangée par l'idée, mais c'est jalousie qui pose trop de problèmes. Puis mon homme trouve d'avoir assez de travail avec moi.Par contre une dame autour de l'âge de mon homme comme témoin, comme personne offensée par mes insolences ou pour me punir devant mon homme, le fantasme y est. Et quant au réel, concernant exclusivement les contextes de punition tout dépend de la personne. Précisons-le, je ne cherche pas, mais parfois le hasard peut bien faire bien les choses...

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  2. Franchement, il fallait de l'imagination pour faire cette image! Donner une fessée dans un avion me paraît plutôt acrobatique. En plus, par dessus le dossier du siège, je n'aurais pas envie d'être à la place de la fille (pour avoir posé pour une photo penché sur un vieux escabeau en bois qui me coupait la respiration....).

    Psychologiquement, c'est très cohérent - mais je ne m'y retrouve pas. Non qu'il ne me soit jamais arrivé de souhaiter des ennuis à quelqu'un, mais pas la fessée. Je n'ai pas vraiment envie de voir fessée une personne qui m'a énervé, j'ai toujours sympathisé avec mes punis imaginaires. Et pour pouvoir sympathiser tranquillement, il me fallait des puni(e)s innocent(e)s, de préférence fessé(e)s par quelqu'un qui le faisait par obligation, tout en sachant qu'il/elle ne l'avait pas vraiment mérité.
    Mais l'idée d'une punition donnée collectivement est très troublante...

    Simon

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    1. Pour ma part j'ai imaginé cette scène après un long vol, l'avion sur le sol et les passagers déjà partis. Le moment de régler quelques comptes dû au huit clos. Donc une situation très propice pour générer des tensions.
      Effectivement la position ne m'inspire pas non plus, étant une grande adepte du confort lors de mes punitions. Mais justement, là il s'agit selon imagination d'une d'une punition improvisée sur le champs et non d'un rituel en couple.

      Je suis toujours passionnée de lire tes rêveries autour de punitions injustes. Pour l'originalité du fantasme. Pour ma part j'aurais non seulement de la sympathie pour la personne, mais même tendance à vouloir m'interposer à sa punition. Bon, je ne suis pas très courageuse. Mais je sais que l'injustice me gâcherais mon plaisir de pouvoir me moquer.

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    2. Mmmh... Mais il me semble, cher Simon, que Constance vous a au moins une fois fessé pour imprudence (une histoire d'être debout sur une chaise devant une fenêtre ouverte, par laquelle vous avez failli passer) en expliquant que vous l'aviez bien mérité? ;-)

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    3. C'est vrai. On n'est pas à une contradiction près. De plus, à force de jouer, on a envie de varier. Chercher un "vrai" motif - c'est à dire autre chose que la gratuité complète ou un motif juste invoqué et stéréotypé, l'attrait étant de ne pas tout contrôler ni provoquer exprès. Mais ce qui me dérangerait vraiment (et là je reste encore à peu près cohérent avec mes fantasmes), ce serait un élément de culpabilité qui m’enlèverait toute envie de jouer.

      Simon

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    4. Je pense qu'il faut distinguer entre la culpabilité morale et une éventuelle culpabilité qui motive notre fantasme. Ce qui rend cette dernière encore plus absurde c'est le fait qu'elle devrait selon la théorie être inconsciente, ce qui motive Freud de parler d'un non-sens psychologique et de proposer de parler seulement d'un besoin de punition. Toutefois en lisant maints récits sur notre sujet qu'ils soient imaginés ou réels, nous tombons toujours sur ce que j'appelle «  une faute » qui motive la punition. A se poser la question si cette fameuse faute n'est pas uniquement une construction imaginaire, soit pour cacher autre chose plus profond, soit pour satisfaire notre besoin d'une certaine logique dans nos actions qui ne peut se contenter de la gratuité. Ou autrement dit comment cela se fait que cette faute chez certaines personnes (comme chez moi par exemple) se veut le plus réaliste et crédible possible ?

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    5. Comme l'a expliqué Amandine, nous sommes entre adultes et (normalement) n'avons pas besoin de la "peur de la fessée" pour ne pas mal agir. Pourtant, en cas de faute réelle et sérieuse, je trouve que la fessée qui vient ensuite sert à la fois "d'aide mémoire" et d'acte de contrition pour le/la coupable et de défouloir pour la/le partenaire.

      Chez nous, nous n'avons pas besoin de motif pour la petite fessée légère de "jeu". Quand ça prend un tour plus "calmant" ou "punitif", il faut une explication. Ce n'est pas forcément une "faute" réelle, ça peut être une attitude nerveuse, tendue. Ou, excuse vraiment curieuse trouvée par ma femme, la fessée pour "perversion". Ou encore "je sens que tu en as besoin, ça fait longtemps".

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    6. Ah? Moi j'ai déjà donné une fessée pour "tu as de trop jolies fesses, je suis obligée".
      Ou encore "ben j'avais envie, tu étais pas loin, j'ai pas réfléchi plus. Mais maintenant que j'ai commencé, hein, tu vas pas m'empêcher d'accomplir mon devoir jusqu'au bout. Vilain."

      Rationalité, quand tu nous tiens.

      Constance

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  3. @ Pecan. Je trouve le fonctionnement de votre couple très intéressant mais je me pose plein de questions (si elles sont trop indiscrètes ne vous sentez pas obligé de répondre). Avez-vous vraiment des cas de fautes "réelles et sérieuses" ? si oui est-ce plutôt vous ou plutôt madame ? Y a-t-il des cas de désaccords entre vous ? En cas de punition, y a-t-il "engueulade" ?
    Doumik

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    1. Des grosses fessées pour très mauvais comportement? Suite à des crises de colère, des imprudences, par exemple.. Des deux côtés, bien que je sois plus colère et elle plus imprudences.

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  4. A mon avis, dans un fantasme de fessée se trouvent toujours quelque part des éléments persistants et oubliés de l'enfance qui agissent un peu malgré nous et qui créent l'originalité à nos désirs. Donc la notion rationnelle « entre adultes » n'est pas assez complète pour cerner la complexité de la situation. Je pense également que chez certaines personnes adultes la fessée vraie punition peut s’avérer de plus bénéfique. C'est cet élément précis qui me semble regardé un peu de haut et qui cause souvent une belle incompréhension chez d'autres personnes partageant nos goûts. En fait il semble plus facile de s'avouer soumis ou soumise qu'avoir besoin d'une punition pour de vrai. Par contre la tension nerveuse qui appelle la fessée me semble mieux compris...

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  5. Voila qui rejoint certains élans pas bien méchants de mon homme: Fallait pas me mettre tes fesses sous le nez ! Pour bien s'amuser dans la vie il est parfois utile de mettre sa rationalité au stand by...

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