jeudi 6 février 2014

468 L'âme de la discipline domestique

Existe-t-il un ou des éléments caractéristiques qui distinguent la DD du spanking ?

Si on suit la terminologie allemande, on entend par spanking un jeu « éducatif » avec une motivation sexuelle, veut dire que le but recherché consiste dans un apaisement de la tension sexuelle. Et si on lit attentivement les forums de fessée en langue française, on se rend facilement compte que l'élément du « partage de plaisir » est largement mis en avant. Il semble que l’intention de la plupart des messieurs qui abordent le sujet, consiste à vouloir procurer un plaisir mémorable à la dame. Certains se vantent même de leur capacité infaillible de procurer de puissants orgasmes à leur partenaire. (Ce qui ne les distingues pas de pas mal de messieurs plutôt classiques qui eux aussi ont recours à un discours aussi... usé). Bien évidement, je n'y trouve rien à redire. Chacun ses goûts. Et si la dame souhaite être comblée de cette manière tout me semble se dérouler pour le mieux. Seulement il y a certaines dames (et messieurs aussi!) qui ne souhaitent absolument pas empiéter sur un terrain de sexualité, disons « explicite ». Qui ne considèrent pas notre passion (du moins parfois et dans certaines circonstances) comme un moyen d'atteindre « autrement » l'extase, ni comme une sorte de préliminaire.

On peut être pointilleux sur le terme sexuel. Par exemple selon la définition freudienne qui considère comme sexuel toute excitation d'un organe. La peau étant un organe du corps humain, le plus grand d'ailleurs, inutile alors de faire un dessin pour l'excitation. Même si on la considère comme désagréable, douloureuse ou autre qualificatif que l'on aimerais y attribuer. Excitation d'un organe, pour montrer à quel point ce concept va loin, peut aussi être le son de claques sur la peau, perçu par notre oreille, ce fameux plaisir de prendre plaisir à entendre une belle correction « cul nu ». Idem pour le monsieur qui aime la brûlure sur sa main en tapant sur un derrière invitant.

Par conséquence, peut importe sous quel angle on considère notre pratique, nous sommes toujours dans le domaine du sexuel. Seulement cette pirouette autant scientifique que sophistique n'avance pas le sujet. Il ne s'agit pas d'avoir raison sur un terrain de nomenclature, mais de tenir compte du ressenti des personnes concernées qui veulent à tout prix limiter le sujet à un acte de punition.

Pour ma part, à moins de considérer une séance qui combine claques modérées et tripotage ou encore une séance finement rythmée et sans abus de force de frappe qui permet de contracter et détendre mes « muscles d'entrejambe » à une cadence qui m'est spécifique, je ne vois pas le plaisir dans un pur acte de claquement. Par contre je le vois autour, un peu partout, dans l'attente, dans le déculottage, dans le coin etc. C'est le fantasme et ses entourages qui s'avère plus jouissif que la sensation réelle, surtout quand cela claque fort. En apparence un paradoxe dont je reviendrais dans un post à part.

Mais disons que le plaisir proprement dit, ce n'est pas ce que je cherche dans la discipline domestique. Par conséquence je suis assez insensible aux discours qui me promettent la septième merveille du monde. Je dirais tout basiquement que je suis friande d'une vraie punition qui fait mal et qui comble (éteint!) par ce fait justement mon besoin de punition. Et ma sensibilité va se pencher plutôt vers un monsieur qui sait s'occuper de vilaines filles pour leur faire passer leur caprices. Un monsieur qui me parle d'éducation, de bonnes manières et de châtiments sur les fesses. Mieux encore, un monsieur qui attribue à mes fautes une réalité, qui les prend aux sérieux et qui trouve inadmissible qu'elles restent sans sanction. Loin de moi de nier ci et là des tensions purement sexuelles ou plutôt génitales pour être plus précise. On trouve ce sujet déjà abordé dans les vieux manuels d'éducation pour grandes filles et qui ont même la sagesse de discuter ce phénomène chez la personne qui applique la sanction. Comme ils disent à juste titre, cette excitation est tout à fait normale, humaine, mais vu le contexte il convient de ne pas en tenir compte. Et voilà qui arrive dans la discipline domestique et qui sert essentiellement à deux propos : Apaiser un besoin de punition de la dame et... apaiser un besoin de punir chez le monsieur. Ce fameux :

Ouf, je me sens beaucoup mieux dans ma peau !

Cette sensation d'avoir pleinement payé pour sa faute, de s’avoir acquitté de sa dette. Idem pour le monsieur sur un mode j'aurais dû le faire depuis longtemps, ça fait longtemps que tu m'em..rde prodigieusement avec tes caprices, je me charge ce que ton père a oublié de faire etc. Intentions certainement pas de plus nobles, mais n'oublions pas que le besoin de punir se nourrit de petites contrariétés. Toutefois se trouve toujours au centre la notion d'une faute (ou du moins d'un mauvais comportement) que l'on souhaite punie ou punir de la manière la plus « classique » possible.

Retenons qu'à mon avis la quintessence de la discipline domestique c'est de créer un cocon hors de nos conventions sociales et dans lequel certaines fautes entraînent une vraie punition comme s'il s'agissait d'une évidence de plus naturelle.


Nous voilà loin de la philosophie « plaisir pendant l'acte » des pratiques annexes. Se pose alors la question sur la nature de ces mystérieuses fautes et pourquoi on les souhaite sérieusement punies. Idem où se trouve la satisfaction. J'aborderai ces sujets une autre fois.

12 commentaires:

  1. Dans mon expérience, il est extrêmement difficile de dissocier complètement la fessée en tant que booster de libido et la fessée en tant que besoin de punition. La plupart du temps, je vis la fessée uniquement comme un plaisir sexuel. Mais s’il m’arrive de me sentir mal vis-à-vis de mon partenaire, parce que j’ai commis une faute ou tout simplement parce que j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur, il m’arrive d’avoir besoin d’une fessée, et ce besoin est incommensurablement plus fort que celui qui me pousse à la recherche d’une fessée-plaisir. Mais bon, il serait faux de croire que, même dans ce cas, je n’en tire pas un plaisir sexuel. Fessée et excitation sexuelle sont irrémédiablement liées chez moi, même s’il peut m’arriver d’avoir besoin d’une fessée en dehors de la recherche d’un plaisir sexuel.
    C'est pourquoi une relation idéale pour moi serait celle qui allierait DD et fessée-plaisir. Je ne voudrais pas que la fessée ne soit que la conséquence de "mes fautes" car je n'ai absolument pas envie de devoir jouer les "pestes" pour arriver à combler mon envie de fessée en tant que besoin sexuel. Mais je ne voudrais pas non plus qu'aucune fessée en me soit donnée quand il y a une "tension" dans mon couple, sous prétexte que la fessée ne doit rester qu'un jeu sexuel... Mais bon, je suis peut-être une fille très compliquée!!! :-)

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    1. Je ne pense pas que tu sois compliquée à ce niveau parce que tu considères la chose du côté ... filles, Amandine. Et je trouve qu'il est grand temps justement d'en parler clairement, parce qu'il y a trop de posts faits par des messieurs pour expliquer ce que veulent les filles. D'ailleurs les « grands théoriciens de la DD » sont des hommes. Et de l'autre côté, les « théoriciens de la fessée orgasmique »... ce sont des hommes aussi. Comme si on avait du mal à cerner notre désir. A priori rien n’empêche que fessée plaisir et DD coexistent dans le même couple et que chaque branche suive tranquillement son propre chemin. De l'expérience, il me semble très important de ne pas les confondre pour ne pas nuire au couple. Donc voilà le vrai problème : Trouver un monsieur compréhensible ou mieux encore sensible à la coexistence de deux fantasmes distincts à l’intérieur d'une même personne. De plus, chacun de ces deux fantasmes avec un étroit liens vers l’excitation sexuelle. Dans une constellation on ne souhaite pas poursuivre cette piste ouvertement, se contentant d'un cérémoniel de déculottage, de coin etc (qui met à rude épreuve la libido du monsieur), dans l'autre constellation c'est du pur ooohhhh ouiii.. fesse moi et puis fais moi des choses. Pauvres messieurs ! Peut-être on demande beaucoup, mais je trouve que nous le valons bien !

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  2. Aaaaaah l'orgasme infaillible pendant la fessée! Je l'avais presque oubliée, celle là. Selon moi, se vanter de procurer un orgasme (si possible de rang intergalactique niveau puissance), à chaque femme fessée, c'est nier le fait que chaque personne vit son fantasme différemment. Et pourtant, il m'est arrivé d'avoir un orgasme sur les genoux de Simon, je ne m'en cache pas, mais je n'étais pas du tout dans un besoin de punition à ce moment là. Si je m'étais sentie coupable (peu importe la raison hein), je n'aurais pas pu avoir d'orgasme. Simon adapte sa façon de me donner la fessée à mes envies, comme je m'adapte aux siennes (le basique d'une relation selon moi).
    Quand j'ai commencé à donner la fessée, j'ai aussi commencé à fréquenter les forums, et j'ai découvert cette vantardise dont tu parles au début du "avec moi, une fessée = un orgasme" qui me faisait doucement rigoler parce que ça me rappelait le "au lit, avec moi, tellement je suis bon que je déclenche un orgasme comme ça d'un seul regard".
    Et puis j'ai découvert ce que ça faisait, la fessée déculottée donnée à un garçon. La combinaison de la satisfaction d'avoir enfin trouvé une fesseuse, du fait d'être déculotté, d'être sur mes genoux avec le caleçon aux chevilles et de mes petites mimines sur leur derrière tout nu donnait une réaction physiologique basique (le frottement, le contexte, mes petites mimines expertes susnommées) à savoir un orgasme. Pas tout le temps mais souvent.

    Tu peux pas savoir comme c'est jouissif. Bon après des fois ça te donne l'occasion de découvrir que certains jouissent en couinant comme des cochons (ça surprend) mais c'est marrant.

    Constance

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    1. Je n'avais jamais pensé à l'orgasme des messieurs sur les genoux de leur fesseuse. Doit avoir raison mon homme que je ne regarde que mon nombril. C'est passionnant de te lire et surtout instructif y compris les précisions sur le bruitage. Bon niveau bruitage j'ai quelques expériences dans d'autres circonstances qui rejoignent un peu les tiennes. Et je comprends trop bien à quel point un orgasme du monsieur peut-être jouissif pour la dame qui applique. Étant assez habile dans mes mouvements je trouve pour part très jouissant de faire jouir le monsieur en bougeant sur ses genoux.

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  3. Il ne me semble pas avoir atteint l'orgasme par une fessée seule, je veux dire non accompagnée d'attouchements... pareil pour mon épouse. Pourtant, si c'est fait dans une attention plus érotique que punitive, c'est terriblement excitant.

    Je trouve ridicule cette vantardise de l'orgasme assuré. Même avec une bonne habitude de son partenaire, il y a toujours une part de hasard, de fatigue etc. qui peut troubler la fête. Alors, s'engager à cela avec une partenaire inconnue, dont on ne connaît ni les goûts, ni les réactions!

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    1. Franchement, moi non plus. Il m'est arrivé d'avoir un orgasme encore sur les genoux de Constance, mais je ne l'aurais pas eu sans quelques attouchements qui ont suivi la fessée. En général, on ne va pas aussi loin, on se réserve ça pour plus tard, sous la couette.

      Simon

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    2. Sujet que je ne maîtrise pas du tout. Alors je fais l'indiscrète en écoutant attentivement...

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  4. Peut-être est-ce possible si l'on s'est abstenu pendant suffisamment longtemps avant, de sorte que de simples frottements et claques sur le postérieur suffisent à le déclencher?

    (Simon: ici, pareil...)

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  5. Et si c'était tout simplement une question de "sensibilité" personnelle?

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    1. Mouuuiii... mais il y a tout de même des limites physiologiques, non? J'ai l'impression que, chez un homme, l'orgasme est d'autant plus facile qu'il n'y en a pas eu depuis longtemps, et plus difficile sinon.

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  6. Vous me faites rire là. J'ai comme association personnelle l'idée d'un trop plein (sans vouloir tomber dans la vulgarité) chez les messieurs qui augmente proportionnellement avec le temps. Sinon de l'expérience pratique il faut tout de même ... disons sauter assez méthodiquement sur les genoux du monsieur pour éventuellement provoquer un tel effet. Puis non dit, il y a aussi.dans un couple un certain travail d’équipe entre claques, sursauts et frottements dans les pauses entre deux claques. Enfin c'est plus compliqué à décrire par des mots que de réaliser en pratique.

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    1. Oui il y a un "travail d'équipe" et c'est pour cela que je ricane devant la fatuité de ceux qui promettent un orgasme à une dame qu'ils n'ont jamais vue! Le travail d'équipe ça demande un peu de temps pour se mettre en place!

      À y réfléchir ça fait longtemps que madame n'a pas eu d'orgasme sur mes genoux, tout simplement parce que si la fessée et les attouchements lui mettent le feu aux fesses... elle veut un coït. ;-)

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