jeudi 13 février 2014

472 Corrigée pour un rôti brûlé 1

Un drame contemporain en plusieurs actes ! Et quand mon homme me baisse la culotte je ne fais pas la fière du tout !

Ah ce fameux rôti brûlé qui m'a fait tant rire depuis des années comme association spontanée en évoquant la discipline domestique traditionnelle. Un rire de bon cœur, car la situation me paraît plutôt grotesque et moins délicat que l'abus de la carte bleu qui sous-entend la dépendance financière de la dame. Ou encore moins dangereuse que mettre en péril la santé d'autrui en téléphonant au volant. Alors voyons un peu ce petit contexte facile à imaginer ! Un grand garçon (le mari !), élevé dans le fantasme de la mère nourricière, privé d'un délicieux rôti se met à fumer comme le four en faisant d'abord la morale à sa dame en précisant qu'un tel faux pas ne serait jamais arrivé à sa mère. Belle maman ou maman de la dame, peu importe, nous sommes dans le supposé traditionnel d’un autre âge. Qui par extension sous-entend un certain partage des rôles et surtout que la dame sache faire de la cuisine, ce qui n'est pas une évidence de nos jours.

Puis, petite flamme nourrie de vielles rengaines, n'oublions pas que le monsieur, malgré ses éloges, garde une rancune envers sa propre maman qui a préféré jadis le papa au fiston. L'occasion est trop belle pour montrer que désormais le seul et unique chef à la maison c'est lui. D'ailleurs pour souligner ce statut il a fait acquisition d'un martinet, du même modèle que jadis (encore!) sa maman utilisait pour le ramener à la raison quand il faisait la tête forte. Sauf que maintenant c'est lui qui applique ce redoutable instrument sur le joufflu de son épouse comme fit avant le papa de cette dernière. Ah comme cela fait du bien de monter en grade. Être adulte a dû bon.

Et pour souligner son autorité, il exige (parce que cela le titille beaucoup , mais il ne le dit pas) que cette correction conjugale se passera sur le cul nu que lui tend son épouse.

C'est ainsi qu'elle est censée d'exprimer son respect envers son époux. Passons sur l'aspect cocasse de ce rituel bien rodé. Car on ne montre pas cette partie de son corps dans pareille position à n'importe qui. Par conséquence le rituel s'annonce émouvant autant pour le monsieur que la dame. Chaque chose en son temps. Les câlins quand le baromètre est au beau fixe, la fessée quand il s'agit d’évacuer les mauvaises tensions. Un couple qui a trouvé sa façon – admettons bien particulière - de s’équilibrer. Passons sur les gigotements et petits cris de la dame une fois que le martinet a commencé son action de bienfaisance en ajoutant à chaque claque un peu plus de piment aux ardeurs du monsieur. Quoi de plus ludique, comme exige une punition digne de ce nom, de faire résonner, de manière fort bruyante, les jolies rondeurs d'une dame ? C'est tout de même plus réjouissant que de frapper sur une table ou de bouder dans son coin. Aussi, dans beaucoup d'hommes se cache encore le petit manuel qui utilisait jadis à la maternelle l'agilité de ses doigts pour épater les filles. Se servir d'un martinet est un art qui s'est visiblement transmit ... de mère en fils. Mais en profitant du statut d'adulte des deux partenaires, les réconciliations plus tard au lit seront très certainement fulgurantes en inversent le dicton :

Qui aime bien, châtie bien !

Passons maintenant à notre époque, dans mon petit foyer et constatons qu'il est nettement moins joyeux (j'ai fait l'expérience, il y a peu de temps) quand une fois un rôti réellement brûlé, on se découvre subitement une terrible envie de payer le prix fort pour cette inattention. Là, on a tout de suite moins envie de se moquer, car on tient à sa peau. Quoi que l'on en dise et imagine sur l'égalité des êtres humains, il y a certaines inégalités qui ne disparaîtrons jamais. Comme celle concernant notre derrière, ce l'envers invisible pour nous-même et au mieux visible pour les autres, justement quand on ne les voit pas. Ainsi comprend-on aisément que souvent dans la vie tout peut se résumer à une question de place. En gros la logique punitive est simple. On ne voit pas ce qui nous arrive, mais quoiqu'il arrive...

...une bonne fessée est toujours celle qui est bien sentie, isabelle !

2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !!

    Votre récit sent bon les éternels Dimanches des repas en famille avec (Belle-)Maman en parfaite maitresse de maison pour épater (?) sa Bru. Hum... vieille rivalité féminine classique . Sous l'arbitrage (embarassé ?) du fils et amusé du (Beau)père. Et les sempiternelles comparaisons à n'en plus finir.
    "J'étais bien mieux avant, câliné par Maman. Tout le temps, tout le temps, tout le temps.... " (cf. Patrick Bruel. "Marre de cette nana là" 1989). Le dicton me rappelle une phrase extraite d'un roman de la Comtesse de Ségur. Non ?
    Bonne journée. Respectueusement. Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  2. J'aime effectivement beaucoup les contextes de rivalité féminine, Monsieur Mac Miche. Un fantasme de plus courant d'ailleurs, souvent inconscient chez pas mal de dames et certainement à mes yeux pas moins ridicule que la tendance de comparer les « objets d’extérieur » comme font certains messieurs : voiture, habits, montres, muscles... et surtout leurs femmes. Alors mon fantasme de rivalité s'accompagne bien entendu du grand classique de m'imaginer me choper une belle correction (sur mes fesses nues cela va de!) devant ou par ma mère ou ma belle mère ou les deux à la fois. Un peu de folie fait du bien, osons ! Enfin, mon homme ne me compare jamais avec sa mère ni avec une autre femme d'ailleurs, sinon je ne serais plus avec lui depuis longtemps.

    Je ne sais pas si la citation provient de la comtesse de Ségur, mais je pourrais vérifier pendant les vacances scolaires, car je suis tombée dans une brocante sur deux livres de cette dame avec de magnifiques illustrations.

    RépondreSupprimer