mardi 4 février 2014

467 Une déculottée entre filles

Aucun homme était présent : Donc aucun sujet de honte...

Une réflexion vraiment intéressante qui montre la honte et par extension comme déjà expliqué dans un autre post la pudeur comme un pur produit d'une époque. Voila, il y a une centaine d'années dont date ce commentaire et non cette anecdote, il faillait la présence d'un monsieur pour créer une sentiment de honte. Un petit texte qui se trouve depuis longtemps dans mes archives et que je ressors parce que Monsieur Pecan en a fait récemment allusion. Voila donc une petite anecdote pour le moins que l'on puisse dire croustillante :

La Marquise de Rozen et Madame du Barry

si la scène de flagellation que nous venons de retracer en dernier lieu eut pour théâtre la voie publique, celle que nous allons maintenant décrire se passa dans le boudoir d'une haute et puissante dame, la maîtresse d'un roi.

M. Robert Douglas, l'auteur de Life and Times of Madame du Barry tâche de discréditer cette légende, et, avec la finesse qui distingue son origine écossaise, en démontre la fausseté absolue — à sa propre satisfaction. Nous sommes portés à être un tant soit peu plus sceptique à ce sujet. La farce était parfaitement digne de la hautaine du Barry, et, somme toute, nous croyons que la victime avait grandement mérité sa correction.

Aucun homme n'était présent: donc, aucun sujet de honte ; la fessée avait été administrée dans la privauté de l'appartement d'une dame : donc, pas de scandale public. Si la marquise avait su retenir sa langue, il est probable que l'histoire de sa correction n'eut jamais été connue du public. Rapportés sommairement voici les faits :

La marquise de Rozen, une des dames au service de la comtesse de Provence, avait depuis quelque temps fait une cour assidue à Mme du Barry. Cette dernière l'aimait beaucoup, et elles devinrent bientôt des amies intimes. La marquise était jeune et belle, avec son minois d'enfant. Ce détail a son importance. La comtesse de Provence n'oublia pas de l'inviter à une fête splendide. Madame de Rozen ne manqua pas de s'y rendre, mais peu après elle cessa toute relation avec son amie, ou, du moins, lui témoigna une grande froideur. C'était sans doute du fait de la princesse (Madame de Provence) au service de laquelle elle avait l'honneur d'être attachée, et qui lui avait sévèrement reproché ses intimités avec une femme aussi exposée à la censure publique ; d'autant plus qu'elle avait été beaucoup remarquée à la Cour pour avoir assisté à plusieurs des fêtes données par cette dernière.

Quelle qu'en ait pu être la cause, la comtesse ne fut pas insensible à ce changement. Elle s'en plaignit au Roi, qui prit la chose en plaisanterie, disant que la marquise; au bout du compte, n'était encore qu'une enfant, pour laquelle une bonne fessée suffirait comme punition. Madame du Barry prit au mot les paroles du roi dans leur sens le plus littéral et le plus rigoureux.

Un matin, la marquise vint lui rendre visite, et, après avoir déjeuné amicalement ensemble, la favorite l'invita à passer dans une autre pièce où elle avait quelque chose de particulier à lui communiquer. A ce moment, quatre robustes chambrières se saisirent de la malheureuse criminelle, et, retroussant ses jupes, la fouettèrent d'importance sur cette partie charnue, but ordinaire des corrections chez les enfants récalcitrants. La victime souffrant vivement sous le coup de cette indignité et écumant de rage, alla se plaindre au souverain qui n'eut rien à répondre lorsque sa maîtresse lui rappela qu'elle n'avait fait qu'exécuter la sentence de Sa Majesté.

Il finit par rire de l'aventure, et Mme de Rozen, sur les conseils du duc d'Aiguillon, revit la comtesse. Après quelques railleries sur les postérieurs flagellés, qui confirmèrent l'anecdote, les deux amies s'embrassèrent et décidèrent de passer l'éponge sur tout ce qui avait eu lieu. Nos lecteurs ne peuvent qu'être d'accord avec nous que la fustigation et la réconciliation après étaient tout ce qu'il y avait de plus raisonnable qui pût arriver.

Source : Charles Virmaitre : Les Flagellants et Les Flagellées de Paris

1 commentaire:

  1. Chère Constance, si vous passez par là: cela vous paraît-il plausible? À l'époque, suffisait-il de "retrousser les jupes" pour dévoiler le postérieur? Ne portait-on rien en dessous?

    (Sur le fait que l'on jouait parfois des tours de fort mauvais goût à la Cour: cherchez "d'Estoublon" et Madame de "Brégis" dans Google... c'était sous Louis XIV mais je suppose que sous Louis XV cela ne devait guère être mieux!)

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