Il
serait enfin grand temps d'y penser !
En lisant des blogs de discipline
domestique anglophone (hein oui, il y en a pas en langue française!),
il semble ressortir quelques tendances majeures :
-La relation qui tangue à réhabiliter
une structure patriarcale.
-La relation qui inclut la soumission
sexuelle au conjoint avec des tendances D/s ou BDSM.
-La soumission par le biais d’une
autorité spirituelle comme la DD inspirée par des citations de la
bible par exemple.
Personnellement j'ai du mal pour me
retrouver dans ce genre de relation. J'ai l'impression que ces structures
profitent essentiellement au monsieur et il n'est pas rare de lire
les textes de leurs dames qui semblent se trouver dans un sacré
pétrin. D'un côté c'étaient elles qui ont inspirées la relation
et de l'autre côté pour cette raison elles culpabilisent de ne pas
être « à la hauteur » des attentes du monsieur. Car au
début il s'agissait très souvent de convaincre un homme réticent
pour un mode de vie qui s'avère très complexe dans la réalisation.
Cela va beaucoup plus loin que le romantisme de se prendre enfin ces
belles fesses punitives qui motivent nos petits jeux de main en
solitaire. Réaliser un fantasme s'est dépasser l'auto-érotisme et
accepter ce qui nous apporte l'autre. En gros, la dame semble
proposer (naïvement!) par un discours trop peu précis au monsieur
une forme de pouvoir sur elle. Mais n'oublions pas que le pouvoir à
sa base est une émanation des pulsions agressives qui s'est
intégré/confondu au fil de la construction de la personnalité avec
plus ou moins de succès dans/avec la libido et dans/avec nos
relations sociales. Il se distingue donc d'une pulsion sexuelle et
mène quelque part en cachette une vie autonome. Le tout peut aboutir
à une personnalité de plus équilibrée. Mais de la même manière
qu'un fantasme de fessée peut s'éveiller à n'importe quel moment
d'une vie, il me semble possible que les aspirations de pouvoir
peuvent se modifier dans certains contextes propice. Et une relation
de discipline domestique en fait partie. Et voilà la brave dame
dépassée par les exigences de son homme. En lisant attentivement,
on se rend compte que pas mal de dames à ce stade doutent sur leur
capacité de soumission et cherchent désespérément des
argumentions pour attribuer un sens noble à la soumission demandé
par le monsieur. Voila la faiblesse que je vois dans la DD
anglophone.
De l'autre côté il existe également
des regards plus modernes sur la DD. En comprenant cette dernière
par exemple comme un remède pour intervenir sur les (petites)
tensions en couple. Si on regarde le lien entre agressivité et
sexualité décrit plus haut, il y a grande possibilité que cela
marche... dans certains circonstances. Mais hélas, cela ne marche
pas toujours et subitement la dame refuse pour de bon de se faire
corriger. Il en va de soi je me trouve du côté de la dame. Car je
ne justifie en aucun cas la pratique de la DD comme pratique punitive
en couple et selon moi rien ne la justifie. Ni même l'amour. Elle
me semble une pure émanation de l’irrationalité humaine et donc
injustifiable par sa nature. Je plaide uniquement pour le libre
choix d'intégrer cette pratique dans son couple à condition d'être
adultes consentants et sains d'esprit et je donne ma vision
personnelle de ma réalisation sur mon blog. Mon blog n'a pas pour
but de faire du prosélytisme, ni pour la DD, ni même pour la
fessée. Ce qui ne m'empêche pas d'en parler de manière
distractive.
Après avoir considéré notre sujet en
apparence au service du monsieur, puis au service du couple...
...pourquoi
ne pas concevoir une discipline domestique au service de la dame ?
Il semble exister trois grands axes : La DD pour calmer un besoin de punition, la DD pour se pardonner ou se faire pardonner (Merci Amandine) et la DD pour calmer un besoin de
sécurité. Il en existe sûrement d'autres. Je publierai sous peu un
exemple concret d'une telle discipline domestique.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe me pose actuellement pas mal de question sur mon envie de DD et heureusement j'ai quelques amis qui m'aident à y voir un peu plus clair... Alors je dirais qu'à l'heure actuelle, mon envie de DD ne vient absolument pas d'une envie de punition (cette notion même me parait complètement incongrue) mais d'une envie de pardon. Je suis assez exigeante envers moi-même et je n'aime pas me voir en dessous de ce que j'aimerais être. La fessée aide à me pardonner moi-même de ne pas être aussi parfaite que je voudrais être. Elle me rassure dans la relation que j'ai avec l'autre mais aussi dans la relation que j'ai avec moi-même. Je pense que c'est en cela que j'aimerai aller vers de la DD, mais en aucun cas pour suivre des règles strictes ou pour être sous le joug d'une volonté autre (cela je n'en ai vraiment pas besoin!).
Merci pour cette jolie contribution, Amandine. J'inclus le pardon dans mon post, car il me semble que pardon et punition puissent exister indépendamment. Piste à suivre.
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