jeudi 7 février 2013

280 Partage des rôles dans la discipline domestique


De la mauvaise éducation à l'état pur !

Il n'y a pas longtemps, mon homme et moi, nous avons assisté à un affligeant spectacle donné par des amis de nos amis. Monsieur et Madame aimaient visiblement porter leurs litiges de couple devant un public. Et plus précisément il était question du partage des taches ménagères. Ne connaissant ni l'un, ni l'autre, toute sympathie que j'aurais pu avoir s'est perdue instantanément pour être prise en otage de leur dispute... inutile. Qui de plus semblait relever d'une rancune de longue date car ni l'un, ni l'autre avait été avare de chiffres sur l'emploi du temps de l'autre. Que dire dans un cas pareil ?

Il y a des fessées qui se perdent ?

Voila la petite voix en moi, déraisonnable et avide de participer à une vraie fessée. Autant qu'à faire du spectacle, autant qu'aller jusqu'au bout de la caricature conjugale. Mais je ne suis pas naïve en prenant mon désir pour réalité. La discipline domestique ne résout rien du tout, sinon elle n'aurait pas disparu dans les oubliettes de l'histoire.

Il font ch... ces deux là !

Dit la voix de ma raison. Alors madame selon ses dires fait du ménage pendant que monsieur regarde son feuilleton favoris à la télé. Et... je m'y attendais … madame ne manque pas d'évoquer les féminisme.

T'en penses quoi, isabelle ?

Si j'ai bien compris l'objet de dispute, il me semble qu'il s'agit d'un problème de partage des taches et non des rôles. Alors je ne vois pas le rapport avec le féminisme. Un couple d'une autre composition (soyons enfin modernes!) pourrait se trouver devant les mêmes litiges.

Toutefois un petit mot sur ma conception personnelle du partage des rôles dans mon couple. Et même si cela n'est pas politiquement correct, pour ma part j'aime le partage des rôles. Des choses réservées à mon homme et des choses réservées à moi. Je dirais même que cela fait partie de mon fonctionnement.

En écrivant un autre texte, j’ai réalisé qu’il ne me viendrait pas pour le moins au monde à l’idée de prendre moi-même le volant quand nous sortons en couple. Il me semble tout naturel que la conduite incombe à mon homme. Sans oublier aussi de m’ouvrir la porte pour que je puisse m’installer. Hein oui, il adore me voir sur des hauts talons et en bas la plupart du temps, alors il faut qu'il participe. Un petit coup de main n'est pas un luxe dans une telle tenue. Mais à vrai dire - sans ou avec talons hauts - j’ai toujours fait un choix de partenaires qui s’y font facilement... à un partage de rôles. Le « mâle » qui intervient que ce soit avec galanterie ou naturel en disant :

Laisse-moi faire...

Mon comportement de petite princesse agace pas mal de personnes qui ne me connaissent que vaguement. Car elles ne voient que la surface de mon couple. Vu des près, il y a tout de même un réel partage à mes yeux. Par exemple mon homme n’a pas intérêt de toucher le fer à repasser. Là c’est moi qui s’en charge tout « naturellement ». Ses chaussures brillent. Normal, je prend soin de les cirer. S’il désire boire un café, surtout quand il travaille, je lui défend de se déranger. Idem quand il se vautre sur notre canapé au salon en se reposant. Il suffit de m’appeler pour que je fasse le service de bon cœur et avec le sourire. Au fil du temps nous avons rodé un système qui fonctionne à la merveille et qui ressemble fortement à un cliché d’un monde d’antan. Notre faible pour la discipline domestique n’y est pour rien. Il n'y avait jamais eu un règlement quelconque pour mettre cette structure en place. Ce n'est pas le résultat d'une application rigoureuse de la fessée punitive ou éducative. C'est nous tout simplement, notre façon d'être...

2 commentaires:

  1. "Il me semble tout naturel que la conduite incombe à mon homme."
    Toute la subtilité est, pour moi, dans le fait d'écrire "mon homme" et pas "un homme". Le féminisme, c'est effectivement faire en sorte qu'un type de tâches ne soit pas réservé aux femmes ou aux hommes parce qu'ils sont femmes et hommes. Mais, au sein d'un couple, qui a trouvé sa manière de fonctionner et qui s'en porte fort bien, le féminisme n'a plus grand chose à voir là dedans.
    Si un jour je devais monter en voiture avec des talons hauts et une petite jupe, bien sûr que je demanderais à Simon de m'aider - mais il y a de fortes chances qu'il y pense tout seul.
    Quant aux tâches ménagères, nous n'avons jamais établi un partage strict, mais c'est dans la nature de Simon de prendre sur lui le plus gros de ce qu'il y a à faire, peu importe les circonstances: enfant et adolescent, il le faisait pour son petit frère, pour sa mère... et quand il m'a connue, il l'a fait pour moi. Il passe admirablement bien l'aspirateur et nettoie la cuisine de fond en comble quand il fait la vaisselle, ça ne m'empêche pas de toujours faire bien attention à ce qu'il ait du linge propre d'avance, et bien sûr, quand il est très fatigué et que je n'ai pas eu beaucoup de boulot, j'insiste pour qu'il n'aie plus qu'à mettre les pieds sous la table pour le dîner, avant d'aller se vautrer dans le canapé pendant que je fais du thé. J'ai un côté maman poule très développé, je reste quand même féministe. Pour moi ce n'est pas contradictoire.

    Et j'ai beaucoup de mal avec les gens qui se disputent en public. Je trouve cela assez irrespectueux des autres. Si j'ai un problème avec quelqu'un, j'en parle directement à la personne, sans témoin à prendre à partie, et si possible dans le calme, parce que je n'aime pas les histoires à répétition. Si je parle, c'est pour résoudre le problème. Si je n'ai pas de solution, je garde en mon fort intérieur. Non mais!

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  2. Enfin Constance, tu parles là du féminisme de la première génération. Celui qui m'est cher. Celui qui souhaite l'égalité sociale pour les femmes et qui respecte le « vice » inhérent au couple. J'entends si souvent que même dans un couple qui va bien, il est de bon ton de nos jours d'y coller le féminisme. Et je me pose la question si le féminisme de la troisième génération est encore du féminisme ou du lobbying pour le sexe féminin.
    J'ai même lu un truc cette semaine qu'une attitude souriante envers son homme, relevé en quelque sorte de la soumission...

    Mon homme aussi peut se révéler une vraie perle au ménage. Mais vu qu'il fait pas mal de bricolage, nous essayons d'équilibres selon une devise toute simple. Partager les taches d'une manière d'avoir un maximum de temps libre en commun.

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