dimanche 25 novembre 2012

223 Réflexions d'une dominatrice...


...appliquées sur la discipline domestique, version isabelle !


Il s'agit de réflexions de K.C. Rourke qui est dominatrice professionnelle. Personnellement je ne connais rien à son univers. Et même étant très curieuse, je préfère la lecture sur des tels rapports que des clips ou images. Par lecture je n'entant pas du récréatif. Ce qui m’intéresse c'est l'approche des personnes qui pratiquent de leurs fantasmes.

J’ai lu donc quelques instructives remarques de cette dame dans « Ledictionnaire des fantasmes et de la perversité » de l’Editions blanche ».Elle distingue (pour mieux cerner les rapports dans les jeux « maître et esclave ») trois sortes de couples:

Sadique et masochiste, axé sur la douleur

Dominant et dominé(e), axé sur la hiérarchie

Passif et actif (voire agressif), axé sur l’initiative

Chaque tendance à l’intérieur d'un couple est indépendante des tendances dans les autres couples. On peut par exemple trouver une personne du type : masochiste/dominant/actif. Distinctions qui me paraissent utiles et j’essaye un peu de voir ce que cela donnerait appliqué sur mon univers à moi.

En avant propos, je suis indifférente envers la famille des fantasmes maître et esclave. Et la question de la liberté qui semble s'y coller me laisse également indifférente. Le terme « indifférente » me convient parfaitement dans le sens que l’idée d’une telle constellation ne me provoque pas de trouble, ni attirance, ni appréhension, ni réprobation, ni révolte. Par contre je peux comprendre ce fantasme sur un niveau humain, intellectuel ou analytique.

J'ai des tendances masochistes et sadiques. Modérés les deux, avec une préférence pour les situations gênantes que pour celles qui impliquent une douleur. Et niveau douleur physique cela se limite exclusivement à la zone de mes fesses. La douleur ne me procure pas de plaisir direct, mais elle sert à préparer une métamorphose en moi qui me rend capable de m'adonner et d'éprouver du plaisir sans retenue par la suite. Comme dit mon chéri à juste titre :

T'es déchaînée après tes fessées, isabelle !

Ce qu'implique que j'aime tout autant que mon homme choisir les festivités qui vont couronner notre journée. Voilà pourquoi je me retrouve peu dans le couple dominant et dominée. Dans le domaine proprement sexuel, il n'y a pas hiérarchie chez nous. Bien que pour une personne d’extérieur mon faible pour la discipline conjugale puisse ressembler à une soumission envers mon homme.

Pour ma part dans la discipline domestique j’aime mieux l’expression « obéissance » qui implique pour moi un choix à chaque acte, tandis que soumise m'évoque une attitude que cela soit de manière durable ou pendant le temps d'un jeu. Ma notion d’obéissance se situe pour moi en dehors d'un lit. Je peux éprouver par exemple beaucoup de plaisir à finir sagement mon assiette parce que mon homme y tient et me déculpabilise en même temps de ma gourmandise. Par contre me sentir obéissante dans un contexte récréatif ne me vient pas à l'esprit. En ce domaine je fonctionne sans fantasme verbal ou association. Je me laisse aller au grès de mes sensations et inspirations. Toutefois je peux me montrer bien docile dans un contexte prégénital quand mon homme veux jouer au docteur avec moi, me demande de tendre mon fessier pour une prise de température, pour la prise d'un suppo ou comme à nos débuts pour une séance de rasage intime. Je le laisse faire et j'éprouve du plaisir. Mais je me pose souvent la question du rapport de telles situations avec la soumission. Car dans ce cas, l'égalité oblige, un homme qui tendrait son attribut masculin à la bouche d'une dame entreprenante serait également à qualifier comme un soumis à ce moment-là. Ou comment qualifier un monsieur conquérant qui se fait « piéger » par une puissante musculature de la dame au(x) bon(s) endroit(s) qui le fait jouir sans la moindre action de sa part ?

Voila donc l'utilité du couple actif et passif qui me concernant semble plus constructif.

J’ai beaucoup de tempérament. Je suis expressive, vive d’esprit et de corps et je bouge énormément. Je suis théâtrale et assez sauvage sur les bords. Mon homme adore mon côté folklorique. Quand je pique une colère, il m’arrive parfois de le gifler ou de lui balancer le contenue d’un verre ou d’une assiette sur la figure. Bref il faut me supporter et savoir s'adapter à mon énergie débordante ... en sortant le martinet quand il le faut par exemple.

Malgré mon faible discipline domestique je prends la plupart de mes décisions toute seule. Je ne suis pas vraiment soumise socialement donc. Mais je laisse à mon compagnon les grandes lignes. Il a plus de perspicacité, plus d’expérience de vie que moi et je lui fais confiance. Il s'occupe du cadre « global » dans lequel évolue à ma guise.

A côté de cela je peux être « nostalgique fleur bleue », naïve, enfantine un peu et je regarde mon homme avec des gros yeux comme celui qui sait tout et qui me fera découvrir ce que je ne connais pas. C'est le mélange papa gateau  et père fouettard qui me fait vibrer et non les délices d'un univers SM. Je passe sur des explications analytiques. Je me veux intentionnellement contradictoire pour retracer mes vraies émotions.

Pourquoi j’explique toutes ces contradictions?

Pour montrer que la discipline domestique ne se base pas sur une structure logique, un type de femme en particulier, identifiable par des critères simples.

Je pense que ce fantasme si loin du SM n’est pas aussi rare que l’on ne croit, mais souvent il reste en hibernation. Faute de connaître la profondeur et la portée de ses propres fantasmes avant tout, de s’avouer ses vrais penchants et aussi faute de partenaire compréhensif sur tous les niveaux. Faute de courage de passer à l’acte, de dévoiler ses fantasmes les plus intimes. De peur d’être transformée en « femme soumise » dans la vie quotidienne (ce qui est bien différent des rêveries de celles qui chérissent la soumission récréative), d’être annexée par un homme…

De peur aussi qu'apparaisse une escalade dans les pratiques qui pointe vers l'abus sexuel et/ou la violence conjugale…

Vivre la discipline domestique au quotidien c’est construire en univers parallèle, différent des conventions sociales…

…une construction personnelle de deux personnes qui mettent leurs profond désirs sur la table pour en construire un en commun.

Il me semble très difficile de réussir ce genre de création qui demande à mon avis plus que de la complicité et de l’amour.

Je pense qu’il faut avant tout une compatibilité venant des inconscients des partenaires.

Il est aisé de réaliser la « discipline conjugale » sous forme de jeu érotique limité dans le temps. C’est en passant d’un jeu à un mode de vie quotidien que les problèmes apparaissent. Outre maintes discussions et un « feeling », il faut laisser le temps au couple de roder cette structure sans avoir peur de fixer des limites et d’établir des règles claires…

Sans jamais oublier que la rationalité est au bout du compte un bien pitre guide sur un terrain purement irrationnel !

6 commentaires:

  1. Encore un bien beau texte, Isabelle, et qui nous donne beaucoup à réfléchir. Je n'ai moi-même aucune attirance pour le monde BDSM et l'idée de devoir appeler un homme « Maître » me révulse profondément. Pour ce que je comprends de mon propre goût (mais ce n'est pas toujours facile à analyser), j'aime bien livrer mon corps, et plus précisément mes fesses, à un homme. J'aime cette lutte que je dois livrer à moi-même pour arriver à lui obéir et je trouve que cela rend mon âme plus belle. Mais soyons clair, cette âme m’appartient et n’appartient à personne d’autre. Dans le monde BDSM, j’ai l’impression que le but du jeu est d’obtenir l’obéissance absolue et donc en quelque sorte d’aliéner l’âme de la soumise. La douleur physique ne serait alors qu'un des multiples moyens utilisés pour obtenir cela. Bon, je me trompe peut-être totalement, ce monde m’étant, je le répète encore une fois, totalement inconnu…

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    1. Ah, vous aussi avez du mal à vous retrouver dans le monde BDSM ? Amandine. Ce qui fait que notre joli fantasme de fessée est en quelque sorte orphelin ou du moins à la recherche de sa propre identité. Voila donc une source inépuisable pour nos blogs respectifs.

      Pour ma part j'y vois la ligne de démarcation entre vanille et BDSM. Trop audacieux pour rentrer dans une chambre classique, trop banal pour attirer l'attention de ceux qui souhaitent un don de la personne. Comme vous j'évite en général de m'exprimer sur le BDSM par manque de connaissance. Disons que « Les neuf dégres de la soumission » ainsi que la « Checkliste de la soumise » s'éloignent trop de mon univers.

      Mais il serait certainement intéressant de lire les avis émis par les adeptes de la fessée sur ces deux sujets, facilement trouvables sur le net.

      Pour ma part je vous conseille de continuer à réfléchir par vous même. Cela donne de la fraîcheur à votre blog et le rend agréable à lire !

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  2. Je n'ai pas plus d'attirance que vous pour l'univers du SM, mais l'idée des trois couples de termes pour définir une relation de couple a l'air de fonctionner bien. Finalement, je suis assez proche de votre analyse... le tempérament en moins. On dirait que je suis beaucoup moins expressif. En tout cas, relier l'obéissance à la question de l'initiative m'a donné à réfléchir. Autant la chose est facile dans un contexte érotique, puisqu'il s'agit d'une convention acceptée pour le moment (donc, on sait ce qui est "dans le jeu" et ce qui est "hors jeu"), autant la "discipline" dans la vie de tous les jours m'a toujours dérangé par la stabilité des rôles. Oui, sauf que je me rends compte que même dans la vie de tous les jours, j'ai tendance à prendre sur moi plutôt que d'essayer de m'imposer...

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    1. Merci pour cette confidence, Simon. Votre dernière phrase m'interpelle particulièrement. Moi aussi je prends souvent sur moi.

      Mon fantasme/ma pratique fessée pour retard à la maison inclue un sous-entendu en ce sens. Pendant les longues réunions de travail arrive vite un point où la discussion tourne en rond et c'est l'heure de la mise en relief des ego. En gros le moment idéal pour arrêter car il n'y a plus rien de constructif. Mais cela traîne et n'en finit pas. De quoi à me mettre en colère contre moi, car je n'ose pas dire ce que je pense et bien entendu je rentre à la maison sur les nerfs. Et on voit mieux que mon homme n'est pas le terrible patriarche qui surveille sa femme, mais un confident qui sait par le biais de fessée me faire décrocher de ce qui m'énerve.

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  3. Pas plus de donjon, cagoule en cuir et croix de St André dans mon univers non plus... Sans attirance ni répulsion. Ce n'est juste pas mon trip.
    Malgré cela, je suis sûre que les univers érotiques ne sont pas si cloisonnés que cela. Il n'y pas les vanilles d'un côté, les fesseurs de l'autre et les BDSM dans une autre catégorie encore à mon sens. Les choses sont plus intriquées que ça.

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  4. Voila pourquoi j'aime essayer de démêler pour mieux (me) comprendre! Je prévois de poster une distinction les plus objectivement possible entre ses pratique pour un de ces jours.Cela complétera bien mon texte de la dominatrice.

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