« Il lui administra la plus belle fessée que fesses aient jamais reçue depuis la création du pauvre monde ! »
Quelle superbe phrase. De
quoi à me rendre jalouse, non seulement pour la beauté du langage,
mais aussi de cette fessée tant vantée. Voici donc encore un texte
historique dans le sens qu'il date de plus de 100 ans. Il s'agit
d'une satire, je tiens à le préciser. On ne sait jamais. Car étant
très crédule moi-même, j'étais au premier abord surprise de
découvrir qu'il existe une patronne des bonnes à tout faire. Cela
alors ! On apprend tous les jours. C'est en lisant le texte que
j'ai commencé à avoir des doutes sur son sérieux historique. Puis
quand j'ai vu la source : Saint Jean de Gueule de Bois
(Xlostome) j'ai compris. Enfin !
Ce texte provient d'un
périodique
anticlérical, LA CALOTTE; 30 Novembre 1906
La
VIE des SAINTS
Sainte
MARIE, servante.
Patronne
des bonnes A TOUT faire.
Cette
brave fille était bonne à tout faire chez un vieux sénateur païen,
nommé Tertulle. Elle faisait tout dans la maison (honni soit qui mal
y pense), du gynécée à la cuisine, en passant par le salon. Elle
eut le bonheur de connaître J.-C, disent les textes (de pipes). Son
service s'en ressentit, car pendant qu'elle égrenait son chapelet,
les bifsteks brûlaient et les sauces prenaient au cul des
casseroles. Son maître lui commanda un jour pour son déjeuner, un
œuf à la coque, la pauvre Marie, absorbée en une profonde
méditation, entendit mal, et eut le malheur de lui servir un bœuf à
la coque !!!
Le
sénateur furieux saisit alors Marie, l'entraîna dans sa chambre à
coucher, lui releva son cotillon, et d'une main que la fureur rendait
juvénile, il lui administra la plus belle fessée que fesses aient
jamais reçue depuis la création du pauvre monde ! Ce maître
barbare l'enferma ensuite dans un réduit obscur pendant trente
jours, que la malheureuse employa à se frotter le derrière, offrant
au ciel les douleurs cuisantes que l'envers de son gracieux individu
endurait pour la Foi.
La
chose parvint aux oreilles du gouverneur qui condamna Tertulle a
payer l'apéritif. Il fit paraître devant lui la pauvre Marie et lui
commanda de changer de religion; elle ne voulut rien savoir. Alors il
appela deux huissiers du palais et leur ordonna de fouetter Marie. Le
lendemain, nouvelles objurgations de la part du gouverneur, nouveaux
refus de la part de la petite bonne. On la conduit alors sur la place
publique et on... la fouette. A chaque : abjure! du bourreau
suivi d'une claqué sur les fesses, Marie répondait : non! A la
1236e claque, le peuple qui admirait la fermeté de cette fille,
protesta avec véhémence et la nuit étant venue, on laissa Marie,
tout endolorie, sous la garde d'un soldât. Ce tourlourou eut le
culot de vouloir continuer la série de claques, trouvant que 1236
n'était pas un chiffre rond; il alla déposer ses armes dans sa
guérite, puis il revint vers l'endroit où il avait laissé la
malheureuse fille, après avoir retiré ses gants et retroussé sa
manche droite. Marie, se doutant du tabac, s'était enfuie sous des
rochers où Dieu ne permît pas qu'on la retrouvât. Le militaire se
gratta le caillou,son nez s'allongea et il murmura :
«
Cré nom de Dieu, de nom de Dieu! »
SAINT
JEAN XYLOSTOME.
Source :
Bibliothèque
nationale de France
La plus belle des fessées... ça peut rendre jaloux, mais, en même temps, si ça fait 100 ans, le record a peu-être bien été battu depuis.
RépondreSupprimerAh vous avez raison Latis ! Qui dit mieux ? Cela sonne presque comme un sujet de rentré pour dames qui tiennent un blog : Ma plus belle fessée !
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