mercredi 14 novembre 2012

214 Leçon sur la fessée éducative


Parfois il arrive de trouver la fessée sans la chercher !

Mon homme et moi nous adorons les musées. Que ce soit l'art, la culture, l'histoire naturelle ou préhistoire, peu importe. La curiosité et le plaisir de la découverte nous unit.

Voila donc lors d'un séjour en Allemagne, en faisant le tour d'une petite ville nous avions eu l'agréable surprise de nous trouver devant le portail d'un musée d'école. Et comme nous avions pu nous apercevoir, cela attire du monde. Autant plus que c'était l'heure de la journalière visite guidée.

C'était agréable, folklorique et instructif de s'imbiber de l'odeur du cirage frais que dégageait le parquet de jadis, de contempler le pupitres à l'ancienne, les cartes géographiques et les divers animaux et plantes nageant dans le formol.

Mais le clou du spectacle, non seulement pour nous, était un petit exposé autour du Rohrstock (la canne).

Et bien entendu ce dernier ne faisait pas défaut et se trouvait devant nous, posé sur le bureau destiné à l'enseignant. Insigne pour lui proférer l'autorité nécessaire comme on le croyait dans le temps. De plus, il s'agissait d'une donation comme on pouvait lire sur une petite plaque. Ce qui rendait la situation particulièrement grotesque.

Les explication de notre guide sur les méthodes éducatives et surtout punitives furent très vite accompagnées par des petits rires, notamment de la part du public féminin, en majorité ado ou très jeunes femmes pour ne pas avoir connu cette époque. Moi aussi, je n'ai pu m’empêcher de me joindre à cette gaieté générale. Dans ces rires s'exprimait une sorte de frisson voluptueux qui allait de paire avec une vivante narration de bonnes fessées appliquées aux vilains garçons. Il ne manquait même pas des anecdotes sur les culottes courtes en cuir, très en vogue dans les années 50 et 60 qui posaient des sérieux problèmes aux éducateurs en adoucissant les coups.

Il n'y a pas d'autre expression : L'ambiance était chaude !

Avec un public typique du Bas-Rhin, c'est-à-dire très peu pudique et ayant le rire facile. Car on n'appelle pas hasard les habitants de cette région « les natures heureuses » (j'en fais partie moi aussi). Par conséquence les questions pour approfondir le sujet ne manquaient pas. Déception générale en apprenant que la fessée s’appliquait sur le Hosenboden « fond du pantalon » comme on dit chez nous et non pas « auf den Blanken », cul nu. Apparemment le triste sort des écoliers d'antan était vite oublié pour faire place à un identification collective avec ces méthodes transposées à un âge adulte.

Pourtant...le Rohrstock n'était déjà plus pour moi une curiosité historique, mais un élément de ma vie de couple et ceci dit … assez redouté de ma part. Autant que j’apprécie l'effet éducatif procuré, analogue à un médicament à action prolongée, autant sur le coup je sais que vais passer un moment vraiment très désagréable. J'insiste sur le mot désagréable, car en aucun cas mon homme abuse de cette maudite tige d'une souplesse étonnante.

Ayant donc une bonne expérience avec cet instrument j'ai pu constater l'action libératrice du rire de celle qui reçoit un éducation très sévère, même comparée à l'âge d'or de la fessée. Et pour peu - comme je croyais au début - mes élans un peu hystériques auraient suffit pour trahir mon petit secret. Mais apparemment je n'étais pas la seule hystérique dans cette salle de classe. Car plus que l'exposé avançait, plus les rires devenaient indécentes.

Le guide du musée visiblement habitué à la réaction du public ne ménageait pas ses efforts pour entretenir notre bonne humeur et je garde de cette visite vraiment un excellent souvenir.

Qui s'étonne que plus tard dans la journée, mon homme me trouvait particulièrement nerveuse. Par ce joli terme, héritage linguistique de ma belle-mère, il désigne un comportement d'une personne qui réclame visiblement une bonne fessée. S'ajoute à cela que le Rohrstock se trouve facilement en Allemagne pour un prix de plus modique dans chaque bon magasin de bricolage.

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