Parfois
il arrive de trouver la fessée sans la chercher !
Mon homme et moi
nous adorons les musées. Que ce soit l'art, la culture, l'histoire
naturelle ou préhistoire, peu importe. La curiosité et le plaisir
de la découverte nous unit.
Voila donc lors
d'un séjour en Allemagne, en faisant le tour d'une petite ville nous
avions eu l'agréable surprise de nous trouver devant le portail d'un
musée d'école. Et comme nous avions pu nous apercevoir, cela attire
du monde. Autant plus que c'était l'heure de la journalière visite
guidée.
C'était agréable,
folklorique et instructif de s'imbiber de l'odeur du cirage frais que
dégageait le parquet de jadis, de contempler le pupitres à
l'ancienne, les cartes géographiques et les divers animaux et
plantes nageant dans le formol.
Mais
le clou du spectacle, non seulement pour nous, était un petit exposé
autour du Rohrstock (la canne).
Et bien entendu ce
dernier ne faisait pas défaut et se trouvait devant nous, posé sur
le bureau destiné à l'enseignant. Insigne pour lui proférer
l'autorité nécessaire comme on le croyait dans le temps. De plus,
il s'agissait d'une donation comme on pouvait lire sur une petite
plaque. Ce qui rendait la situation particulièrement grotesque.
Les explication de
notre guide sur les méthodes éducatives et surtout punitives furent
très vite accompagnées par des petits rires, notamment de la part
du public féminin, en majorité ado ou très jeunes femmes pour ne
pas avoir connu cette époque. Moi aussi, je n'ai pu m’empêcher de
me joindre à cette gaieté générale. Dans ces rires s'exprimait
une sorte de frisson voluptueux qui allait de paire avec une vivante
narration de bonnes fessées appliquées aux vilains garçons. Il ne
manquait même pas des anecdotes sur les culottes courtes en cuir,
très en vogue dans les années 50 et 60 qui posaient des sérieux
problèmes aux éducateurs en adoucissant les coups.
Il
n'y a pas d'autre expression : L'ambiance était chaude !
Avec un public
typique du Bas-Rhin, c'est-à-dire très peu pudique et ayant le rire
facile. Car on n'appelle pas hasard les habitants de cette région
« les natures heureuses » (j'en fais partie moi aussi).
Par conséquence les questions pour approfondir le sujet ne
manquaient pas. Déception générale en apprenant que la fessée
s’appliquait sur le Hosenboden « fond du pantalon »
comme on dit chez nous et non pas « auf den Blanken »,
cul nu. Apparemment le triste sort des écoliers d'antan était vite
oublié pour faire place à un identification collective avec ces
méthodes transposées à un âge adulte.
Pourtant...le
Rohrstock n'était déjà plus pour moi une curiosité historique,
mais un élément de ma vie de couple et ceci dit … assez redouté de
ma part. Autant que j’apprécie l'effet éducatif procuré,
analogue à un médicament à action prolongée, autant sur le coup
je sais que vais passer un moment vraiment très désagréable.
J'insiste sur le mot désagréable, car en aucun cas mon homme abuse
de cette maudite tige d'une souplesse étonnante.
Ayant donc une
bonne expérience avec cet instrument j'ai pu constater l'action
libératrice du rire de celle qui reçoit un éducation très sévère,
même comparée à l'âge d'or de la fessée. Et pour peu - comme je
croyais au début - mes élans un peu hystériques auraient suffit
pour trahir mon petit secret. Mais apparemment je n'étais pas la
seule hystérique dans cette salle de classe. Car plus que l'exposé
avançait, plus les rires devenaient indécentes.
Le guide du musée
visiblement habitué à la réaction du public ne ménageait pas ses
efforts pour entretenir notre bonne humeur et je garde de cette
visite vraiment un excellent souvenir.
Qui
s'étonne que plus tard dans la journée, mon homme me trouvait
particulièrement nerveuse.
Par ce joli terme, héritage linguistique de ma belle-mère, il
désigne un comportement d'une personne qui réclame visiblement une
bonne fessée. S'ajoute à cela que le Rohrstock se trouve facilement
en Allemagne pour un prix de plus modique dans chaque bon magasin de
bricolage.
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