Interdiction pour dames de porter le pantalon !
Loin de moi de vouloir faire de la
discipline domestique primaire. Mais il existe toujours en France une
loi interdisant aux femmes le port du pantalon. En faisant cette
découverte, il était touchant de voir l’émerveillement dans les
yeux de mon homme. Lui qui fantasme depuis son adolescence que dis-je
depuis sa tendre enfance sur les femmes en jupes et
robes.
Expression
d’un machisme refoulé ?
Mais non. C’est
un doux rêveur qui dans ses heures perdues croit encore au mythe de
la "vraie femme". Celle avec un grand F. Et niveau look, hein bien,
elle caricaturale aussi. Style dessin pin-up des années 50. Et avec
des jolies formes, s’il vous plaît.
Je ne fais rien
pour le contredire, car à ses yeux, son idéal féminin... c’est moi.
J’ai eu un peu de mal à lui croire pendant des années. Puis
depuis que je suis maman et hélas devenue un peu trop ronde à mes
yeux, lui il en est ravi. Et c’est facile de me sentir désirée
avec lui. Il me le montre avec son regard, ses gestes, ses petites
attentions pour mon auguste personne. Le terme « auguste » est
faible. Après tant d'années de vie commune et malgré des serrures
à télécommande pour les voitures, il est toujours là comme au
premier jour, pour m’ouvrir la porte. Me tendre la main pour mon
confort. Et à ma connaissance je n’ai pas sorti la poubelle une
seule fois depuis ce temps. Je n’ai pas intérêt de le faire
d’ailleurs. Il me l’a interdit.
Sous
peine de fessée.
Et là, il ne plaisante pas.
Comme j’ai l’interdiction aussi de m’occuper d’un lavabo
bouché et d’autres taches ingrates dans une maison. Bon, il ne
repasse pas. Nul n’est parfait. Ceci dit j’y tiens à le faire.
J’aime beaucoup voir mon homme avec des vêtements
impeccables.
Je me souviens d’un des ses grands mots
au début de notre relation.
Pas
de pantalon avec moi à la maison, isabelle !
J’étais
en jeans ce jour-là. Ce qui arrive bien rarement. Peut-être
avais-je un peu peur dans le tout beau, tout nouveau de trop lui
montrer mes côtés de fille précieuse qui adore tous qui touche à
l’univers girlie. Il existe pas mal d’hommes qui ne sont pas
forcement adeptes de la dentelles au quotidien. Pour un petit extra,
aucun problème. Mais quand il faut attendre que la dame sorte
lentement de la voiture pour ne pas donner ses frou-frou en spectacle
au premier passant, plus personne. Lui c’est :
Prends
ton temps, isabelle !
A part quand je squatte
trop longtemps la salle de bain. Là, il risque de se fâcher ce qui
équivaut un pan pan cucul dans notre petit monde. Surtout quand il a
un truc important à faire.
Il ne m’a jamais «
interdit » expressément de porter un pantalon. Il lui arrive même
de m’en offrir. Pour nos balades en pleine nature à la saison
fraîche.
Pour bien comprendre la signification «
d’interdiction » il faut se référer à notre convention de
discipline domestique. Au lieu d’y voir un anachronisme de la
condition féminine, il vaut mieux la considérer comme une
expression de nos irrationalités respectives. Et quand monsieur me
dit :
Ici c’est moi et
seulement moi qui porte le pantalon,
j’ai
toujours des petits frisons comme au premier jour.
Alors
maintenant je sais que mon homme a la loi de son côté. Raison de
plus pour ne pas le contredire…
Chéri
tu m'offres une nouvelle jupe ?
Je suis comme vous, je ne porte jamais de pantalon, du moins chez moi. J'y suis souvent obligée dans ma vie professionnelle, mais si j'ai le choix, jamais je n'en porte. Pas parce qu'on me l'impose, mais simplement parce que je n'aime pas cela. Quand j'étais enfant, j'étais souvent obligée de porter les vêtements, devenus pour lui trop petit, de mon frère aîné. Et comme ma mère tenait à me faire couper les cheveux courts, j'étais tout le temps prise pour un "jeune homme". Je détestais cela, je crois que ça m'a un peu traumatisé. Donc depuis que je suis en âge de décider, c'est toujours jupe ou robe et chaussures à talons (sauf bien sûr pour aller se balader dans la campagne). Il n'y a que comme ça que je me sens "moi". Mais il y a beaucoup d'hommes qui préfèrent les femmes en pantalons, je pense que pour eux cela fait plus femme moderne qui s'assume. C'est faux mais on ne peux pas convaincre tout le monde, donc ... tant pis!
RépondreSupprimerQuelques similitudes concernant nos enfances respectives, Amandine. L'unisexe sous forme de pantalon, non pas de mes frères, mais cela me semble un détail.Je pense également que cela a influencé fortement mon gout pour les tenues bien féminines.Puis les cheveux courts. Moins traumatisants et j'aime bien une allure garçonne avec une ultra féminité. Ceci dit mon homme préfère le long, alors je me suis adaptée...
RépondreSupprimerUne différence avec mon enfance: j'avais les cheveux courts et j'étais souvent en pantalon, mais c'était à ma demande à moi (personnellement moi je).
RépondreSupprimerJ'avais le cuir chevelu super sensible, ma maman avait beau faire, quand j'étais petite avec des cheveux longs, tout ce qui était démêlage/ coiffage me faisait mal. Les cheveux courts simplifiaient tout, et je me fichais complètement qu'on me prenne pour un petit garçon. Parfois, je ne prenais même pas la peine de rectifier. Je me souviens d'une dame assez âgée, je ne sais plus pourquoi je lui parlais, mais elle m'avait prise pour un garçon, et je n'avais pas dit le contraire, ça me faisait marrer de la voir vanter mon sourire, mes bonnes joues, mes bonnes manières et ma gentillesse, jusqu'à ce qu'elle dise "tu dois avoir beaucoup d'amoureuses, hein, mon petit! Tu vas devenir un vrai bourreau des coeurs, plus tard! Elles tomberont toutes à tes pieds!"
Je crois que je me rappellerai toujours de son regard médusé quand ma mère a explosé de rire et que mon père lui a dit quelque chose comme "euh... mais euh... Constance est une fille, vous savez?"
Et puis j'ai grandi, j'ai eu envie de cheveux longs (comme les groupes de hard rock), je n'ai rien pu faire contre la puberté qui a fait que plus jamais on a pu me prendre pour un garçon (ma poitrine est une évidence trop flagrante), mais je n'ai jamais cherché à le cacher. J'alterne jupe ou pantalon en fonction des envies: j'aime bien mes jambes alors je n'ai pas de souci avec les jupes, mais le pantalon parle à mon côté feignasse (pas besoin de collants ni d'épilation impeccable).
Mais je vais pas nier que je mets davantage de jupes depuis que je connais Simon. Et là, ce n'est pas un asservissement ou quoi que ce soit du genre, puisqu'il ne m'impose rien, c'est juste l'envie de faire plaisir à l'homme que j'aime. Et ça n'enlève rien à mon féminisme.
Alors avec moi petite pas de risque que l'on me prenne pour un garçon. Étant naturellement précieuse et une fille à Papa, on voyait bien déjà la future femme « délicate ». Disons que je n'ai jamais eu une très bonne santé, ce qui est un gros handicap dans la vie. Ma foi, je compense avec la tête en me disant parfois que le fantasme de la fessée peut aussi servir à se prouver soi-même une certaine solidité envers les aléas de la vie.
SupprimerVotre histoire me fait penser à un passage chez Simone de Beauvoir je crois qui parle des femmes qui ne seront jamais soumises. Et qui ont une certaine aisance avec le côté masculin en elles.
Je n'avais jamais entendu qu'une femme se laisser pousser les cheveux à cause de groupes hard rock. Mais combien d'hommes y compris le mien m'ont sorti ce raisonnement. Et quelle déception pour mon homme que moi je préfère le très court chez un monsieur...comme sa maman.
A vrai dire mon image de vous est très féminine. Quand je vois vos tenues cela n'a rien pour moi d'un garçon manqué...
Mon épouse met jupe, robe ou pantalon suivant les saisons et ce qu'elle fait. En revanche, rarement des talons.
RépondreSupprimerAmandine: la robe a certains aspects pratiques pour les balades d'été à la campagne, tant que ce n'est pas trop accidenté. D'abord, me rappelle madame, l'air circule mieux ce qui est agréable par temps chaud, sans pour autant présenter l'inconvénient des shorts (à savoir, le coup de soleil en bordure du short... elle a le teint clair et il faut donc qu'elle se tartine de crème).
Ensuite... il peut être plus facile de trousser une robe un peu ample que de baisser ou ôter une culotte et un pantalon. Outre le fait que cela nous ait déjà permis des ébats dans des cahutes (nous n'aurions pas osé sans un moyen très rapide de reprendre un air respectable en cas d'arrivée impromptue), il semble, d'après mon épouse, que ça facilite la pause pipi...