Il
ne sort que très rarement chez nous : le tonton jaune.
Petit surnom affectif que la langue
allemande avait attribué dans le temps au « Rohrstock », la canne
en français. Il existe également la dénomination « gelber Tröster
», le consolateur jaune. Quand j’étais gamine, le tonton jaune
faisait déjà partie du passé éducatif. Il faillait se rendre dans
un musée d’école pour contempler une telle pièce. Et même mon
homme n’avait jamais vu cet instrument en usage à l’école. Son
emploi était déjà détourné vers son utilité primaire, montrer
des villes et rivières sur les grands mappes mondes en cours de
géographie. Mais l’emploi familial existait encore quand il était
enfant et jeune ado.
Des tontons jaunes pour usage entre
adultes, il en existe de toutes les tailles de nos jours et certains
modèles me donnent l’impression de servir plutôt à assommer que
de corriger. Loin de ces extrêmes, le notre ne manque pas d'une
certaine élégance, souplesse et finesse. Bichonné et régulièrement
entretenu par mon homme, c'est un pilier de notre discipline
domestique. Entre lui est moi, ce n’est pas le grand amour. Et pour
qu’un frisson voluptueux se pointe à l’horizon, il vaut mieux
que le tonton siffle seulement dans mes rêveries. Sur le champ c’est
une toute autre histoire. Je ne suis pas une personne qui craint la
douleur. Il vaut mieux dans un certain sens. Car même en faisant un
emploi modéré de cet instrument, cela fait bien mal. Une douleur
qui se propage en augmentant. Alors il m’est incompréhensible
qu’il existe des personnes qu’y éprouvent du plaisir pendant que
le tonton est en action.
Bon, c’est pour les grandes occasions
chez nous. Quand mon comportement était vraiment trop insupportable.
Par exemple lors que j'ai laissé libre cours à mon insolence
envers mon homme en public. Parfois c’est plus fort que moi. Puis
un petit regard de Monsieur. Mise en garde bienveillante qui manque
rarement son effet. Mais il y a des jours où la petite bête m’a
trop piquée et je ne lâche point prise. Ce n'est pas forcement mon
chéri, ma cible.
Assez
isabelle !
Monsieur se montre autoritaire et
intervient. Cela lui va si bien. Et là, j’arrête aussitôt. Même
si je suis convaincue du bien-fondé de mes attaques. Car je sais ce
qui m’attend à la maison. Mon homme, se moque royalement si j'ai
tort ou raison. Il lui arrive même (après ma punition) d’approuver
la cause que je défendais. Seulement, il a horreur que je me donne
en pitre spectacle pour amuser un public de fortune.
Le linge sale
se lave en famille et seulement en famille !
Et là, c’est moi qui lui donne
entièrement raison. C’est une question de principe et je ne
conteste pas dans un tel cas ma correction. Inutile de dire que la
canne n’est pas employée pour un prélude coquin. Il s’agit bel
et bien d’une punition. C’est ici que je vois son bienfait. Elle
est terriblement... persuasive. Un effet de longue durée, très
longue durée. Pas la peine non plus d’un grand nombre de coups. Et
une fois la correction terminée, je passe un bon moment à m'étirer
et marcher dans la pièce en me frottant le derrière.
Mon
plaisir dans cette histoire ?
De savoir que je ne recommencerai pas
si tôt les mêmes erreurs. Puis se pose évidement la question
de la nature de la petite bête qui m'a fait abandonner mon
comportement habituel pour tomber dans l’insolence. L’aspect
constructif de la punition : se remettre en question !
Le
consensus ?
Il me plaît beaucoup que mon homme
soit ferme dans des telles situations. C'est rassurant pour moi de ne
pas échapper à ma correction. Peu importe mes moyens et ruses de
séduction. Et je ne manque pas à tête reposée de signaler à mon
homme d’autres détails à surveiller qui me déplaisent en moi. Il
s’adapte sans juger les motivations de mes désirs. Il fait preuve
de courage rare pour placer sa partenaire avant le politiquement
correct et avant les motivations dues à sa propre libido. La
punition intervient seulement si mon méfait rentre précisément
dans ce qui est convenu. Je peux lui faire entièrement confiance.
C’est un homme juste qui n’abuse pas de sa place que je lui
accorde pour son plaisir perso, ni en confondant une punition avec
une pratique extrême. A mes yeux un homme, faisant parte des perles
rares…qui respecte à la lettre mon désir. Et ceci non seulement
au niveau de la DD.
Le
non-dit ?
Le plaisir d’une « réconciliation
fulgurante» sur l’oreiller.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire