Entre
notre
mon canapé Chesterfield et moi c'est une histoire d'amour de longue
date.
J'aime m'y vautrer pour rêver, boire
mon café, écrire mes textes, vernir mes ongles... et aussi y poser
parfois (!) pour la sensation agréable mon derrière tout nu quand
je ne porte pas de culotte ou un string. Pour mon plaisir à moi
quand je suis seule et pour notre plaisir en commun quand j'ai envie
de discuter avec mon homme. Car mon petit geste pèse parfois bien
lourd dans la balance des arguments. Ruse féminine que mon chéri
adore. Ceci dit quand c'est non pour lui, il reste imperturbable
malgré mes tentatives de séduction. Et je dois avouer qu'un non
ferme de sa part me paraît une attitude de plus sexy que je lui
connaisse. Sans parler d'un non, suivie d'une bonne correction pour
insistance lourde. Comme dit ma
maman, depuis que je me suis mise en couple elle ne me reconnaît
plus. Je suis devenue nettement moins pénible qu'avant. Ah mon
canapé. J'aime son esthétique, son confort, le toucher, l'odeur.
J'aime la sensualité qu'il dégage, son histoire, les souvenirs
qu'il m'évoque. Oui, surtout les jolis souvenirs car il s'agit de
notre premier achat en commun. Je connaissais mon homme depuis
quelques semaines à peine quand je lui fait part de mon désir d'un
tel canapé, témoignant de la richesse du détail fantasmatique
qu'intervient chez certaines filles.
A
trois places !
Contrairement à ce que l'on pourrait
imaginer ce n'est pas pas la taille de la ...main du monsieur qui me
fait transpirer, mais une situation, un décors, un ensemble.
L'association entre un canapé Chesterfield et la fessée me semble
une évidence quand on rêve de l'éducation anglaise. Et dans mon
fantasme je voyais l'élu de mon cœur au milieu de ce canapé,
tandis que moi je lui tournai le dos en faisant du coin. Voila qui
est pratique avec les petites rêveries. On a une vue globale de la
situation qui manque à la vraie vie. Non, je n'étais pas en tenue
d'écolière. Bien que mes vêtements changeaient assez souvent,
comme aussi l'instrument qui avait servi ou le motif de ma punition.
Avec des
coussins lisses !
Ainsi se mit à parler mon homme. De
ses rêveries à lui, d'une jeune dame insolente, sa compagne ou son
épouse débout devant lui. Il la questionna longuement, pour sa part
confortablement installé sur un canapé Chesterfield avant de
prononcer son verdict, veut dire la punition adéquate pour des
comportements inadmissibles. Il a su toucher mes cordes sensibles. Dans
son plaidoirie pour la discipline conjugale ne ressortait nulle part
la notion d'un amusement récréatif. Il y avait des devoirs et
règles à respecter, concernant la vie de tous les jours. Rien
d'infaisable. Que du bon sens à l'état pur. Rien qui ne s'apparente
à un contexte de domination qui prévoit une place quelque peu
spéciale pour la dame avec des postures et exercices qui servent à
porter à ébullition le sang du monsieur. Pas une interminable
liste, complexe et impossible à retenir concernant les différentes
punitions. Non. Par contre quelques mots sur sa conception d'une
journée type et sur les activités en couple. En finissant sur le
souhait de me mettre au pli par des fêtes pour mon derrière en cas
de mauvaise foi.
Bon, il ne s'est pas lancé sur un
terrain totalement inconnu. Nous avions déjà exploré quelques
aspect de la discipline domestique et j'avais déjà reçu quelques
superbes et claquantes rappels à l'ordre. Sans oublier mes premières
séances au coin. Et j'ai ressenti une intense émotion quand il n'a
pas hésité pour me proposer sur le champs de faire les magasins
pour voir un peu, s'il n'y avait pas quelque choses susceptible de
nous plaire. Dans ma petite tête
cela a fait tilt aussitôt. D'abord parce que j'avais très envie de
pouvoir mieux cerner sa conception d'un nous
à « trois
places » . Femme d'un autre
âge ce petit mot m'importe beaucoup. Et étant été déjà
largement convaincue de notre comptabilité charnelle et
fantasmatique, il ne manquait que le tour complet de la question du
nous. Puis un homme qui se
projette sans la moindre hésitation dans un achat en commun d'un
meuble aussi imposant comme un canapé Chesterfield trois places, ne
semble pas connaître la peur de s'engager dans le long terme par ses
actes. En gros j'ai vu son enthousiasme comme une bague de
fiançailles. Et je me voyais déjà, allongée sur ses cuisses pour
goûter à la discipline domestique.
A suivre...
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