jeudi 26 juillet 2012

132 Ma nouvelle copine


Je mériterais une bonne fessée !

Dit-elle, ma nouvelle copine, sans se douter pour le moins au monde pourquoi mon visage s’empare aussitôt d’un sourire amusé.

Elle a commis à son taf une bêtise monumentale et se trouve dans un sacre pétrin. En fait, c’est moins grave que cela a l’air. Toutefois pour arranger les choses cela demande un grand effort. En gros un bouffe-temps fort désagréable avec des démarches pénibles. Elle n’est pas contente d’elle-même.

Je profite pour une petite remise en question. En silence. Entre moi et…moi. Encore une qui me parle de mon penchant favori.

Est-elle au courant de mes pratiques ? 

Je ne pense pas. Je me confie seulement aux personnes qui savent garder un secret. Cela existe et je n’ai pas à me plaindre de mes amies.

Est-ce mon fantasme intervient inconsciemment dans le choix de mes copines ? 

Que je guette le moindre détail qui pointe dans la bonne direction ?  Piste à suivre, mais pas maintenant, car trop complexe.
Question de mentalité, de la campagne, de la montagne ? Fort possible. Effectivement j’entends souvent parler de pan-pan cucul, de martinets, nerf de bœuf. Même à la pharmacie ou à la boulangerie quand j’attends mon tour. Ce sont les autres qui en parlent. Et le rayon martinet existait au supermarché, il y a deux ans encore, sans que cela ne dérangeât personne.

Est-ce une expression anodine qui est mêlée à toutes les sauces ? 

Il existe son analogue en Allemand. Il est vrai, elle s’utilise moins souvent là-bas. Toutefois elle est sortie des bouches dont je m’en doutais le moins. Des braves gens bien sérieux. En fait, moi aussi je fais partie des gens dit sérieux et ma nouvelle copine aussi. Anodine ?
Un ange est passé. J’attends toujours son passage quand il y a allusion quelque part à la fessée. Je ne saute pas sur l’appât. Ce n’est pas propice quand je veux creuser un peu plus.

Ma nouvelle copine en redemande sans relance :

Cà te faire rire, isa ?

J’essaye d’imaginer.

Elle se retourne et jette un coup d’œil sur son fessier couvert par un jean bien coupé. Visiblement elle imagine aussi. Je réalise une fois de plus à quel point le sujet est délicat. Non, plutôt je réalise avec quelle délicatesse j’entoure parfois le sujet.

Cà t’arrive jamais ?

Oh que si !

Alors tu vois comment je me sens en ce moment.

Oui, je vois parfaitement. Un mal est fait et ce serait tellement plus facile et rapide de s’en sortir par la peau de ses fesses. Fantasme de commodité, du moindre mal. La brûlure d’une petite correction ne dure pas aussi longtemps que d’arranger ses erreurs par soi-même.

Pensée de plus enfantine : correction = ce qui est sensé corriger la faute dans la réalité comme par magie. Sorte de Paradis retrouvé.

Puis après l’acte ce sentiment de toute puissance qui monte à la tête. Aspect souvent oublié quand on parle des effets secondaire de la fessée entre adultes.

Ma nouvelle copine, pense-t-elle à l’aspect ludique de la chose ?

Je n’en sais rien. Mais je n’y crois pas. Résumer la fessée à ses aspects ludiques me parait réducteur.

J’opterais plutôt pour une hypothèse du style :

Elle permet à certaines personnes d’évacuer facilement les tensions négatives. La douleur n’y est pas pour rien, mais elle reste secondaire dans une alchimie complexe.

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,je me suis absenté une semaine et vous n'avez pas chômé, plein de nouveaux post à lire et des photos qui on l'air sublime (celle appelée "tu me l'offre" m'a fait tomber à la renverse) !
    je ne commenterai pas le texte de Rousseau, d'autres sont bien plus savants que moi sur la question mais celle du dernier post est intéressante : comment démasquer dans les phrases anodines où il est qustion de fessée la personne vraiment adepte de la dsicipline, ou nostalgique d'une certaine éducation? depuis 20 ans je suis souvent à l'affut dés qe le sujet se profile à l'horizon mais je dois dire que les phrases les plus surprenantes ne viennent jamais quand on s'y attend. la dernière fois c'était à une soirée, je parlais de problèmes professionnels que j'avais avec une collègues et un des invités, un architecte de 55/60 ans, assez truculent, de votre région d'ailleurs me dit :"Pour ce genre de femme, une bonne fessée, il n'y a que ça". nous avions tous un peu bu et j'ai approuvé son opinion, en riant à moitié.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'essaye d'être assez régulière dans mes publications , Bertrand. Même en été. Goût pour la discipline dans le « travail » aussi oblige. Avec une grande diversité dans mes sujets pour que chacun et chacune puisse trouver à son goût.

      Comment démasquer les adeptes de la discipline et d'une certaine éducation à partir du langage  ?

      A moins qu'ils se laissent relancer, l'entreprise me semble difficile voir impossible... mais il me semble une bonne méthode de répondre proche de l'émotion exprimée.

      Monsieur l'architecte exprime un désir de sa part et je pense que si l'occasion se présente il ne serait peut-être pas contre une application des méthodes anciennes envers une dame consentante.

      Perso ayant connu une situation un peu similaire j'aurai demandé, si il parlait de son expérience avec certaines dames...

      Supprimer
  2. C'est un mot qui n'est JAMAIS anodin quand il est utilisé par un(e) adulte dans une conversation, ou une fausse menace sous couvert de rigolade... "y'a des fessées qui se perdent", en passant vite à autre chose et on peut très vite voir si ça a un retentissement quelconque, believe me. Depuis toujours, je m'en sers comme un repère et un moyen de se rendre compte si on est en présence de quelqu'un intéressé par le sujet, en lâchant le mot de façon anodine, l'air de rien.

    ça marche très bien.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne peux que te rejoindre. Pour ma part aussi je doute que ce soit anodin. Peu importe le contexte et la personne. D'ailleurs ce que mon petit texte ne révèle pas c'est finalement une toute petite question de ma part :

      Et tu crois que tu te sentiras mieux après ?

      Et sur une allusion du style : y'a des fessées qui se perdent... (de la part d'une dame!) il m'est arrivée de répondre :

      Vous en êtes vraiment capable ?

      Malheureusement on ne lit que rarement des réponses sur des questions ou allusions de ce style. Vraiment dommage !

      Supprimer