dimanche 15 juillet 2012

124 Petite réflexion à chaud sur le martinet...


...faite dans le coin cet après-midi après une belle correction ...méritée … évidement !

Le martinet d'antan est l'objet d’ambivalence par excellence pour moi.

Quand je ne suis pas en train de l'insulter, quand je n'ai pas envie de le jeter par la fenêtre ou de lui couper de lanières, il m'arrive de le regarder avec beaucoup de gratitude pour bons et loyaux services rendus sur ma personne. De caresser ses lanières et même de l'embrasser quand il vient juste de servir. Ce qui fait rigoler mon homme, d'assister à mes excellents rapports avec la discipline fraîchement appliquée. Ceci dit, il m'a raconté pas mal d'anecdotes sur ses propres rapports avec la ceinture de ma belle mère qui pour le moins qu'on puisse dire étaient étranges aussi.

La phénoménologie des ambivalences se base en grande partie sur ce qui inconscient, propre et différent en chacun de nous. Sa caractéristique et son effet consiste de manière générale dans le pouvoir de générer deux affects qui se contredisent, des (très fortes) émotions (positives ou négatives), des troubles (agréables ou désagréables ; honteuses ou assumés...), une attirance ou un rejet, un « tue amour » ou un stimulant...

En gros une belle contradiction intérieure qui peut poser un casse tête à la raison quand elle essaye de se battre vaillamment contre des pulsions (qu'elle juge indécentes ; voilà le truc) qui miroitent mille et un plaisir...

Évidement il m'arrive aussi que je trouve un peu étrange, voire rigolo de me languir que mon homme me baisse la culotte pour me botter le derrière. Mais à tête repose je vois une pratique qui me convient, qui convient à mon homme et qui n'est nuisible pour aucune tierce personne. Alors je vis mes ambivalences avec le recul nécessaire qui leur convient, en les considérant comme une singularité personnelle et en laissant libre cours à mes émotions quand je vois notre martinet.

Accroché pendant des années dans « l'étude » de mon homme, symbole de son autorité punitive, il comble à la merveille mes irrationalités.

Souvenirs de séances douloureuses pour payer mes fautes, penchée sur le bureau de mon homme, le martinet n'est pas un objet purement décoratif chez nous. Il sert... régulièrement... comme au bon vieux temps.

Je doute de son effet pédagogique dans le sens de transmettre du savoir. De me rendre meilleure sans trop savoir ce que cette expression veux réellement dire. Peut-être dans le sens d'équilibrer mes fortes jalousies, ma rivalité féminine qui se déclenche parfois pour un rien, mes disputes avec ma mère...

Mais je ne doute pas de sa contribution sur mon bien-être général...

Une idée comment cela se passe plus précisément ?

Si,si, mais j'en parlerai un autre jour...

4 commentaires:

  1. Décidément, après plusieurs lectures c’est certain : j’adore cet article sur le martinet et votre façon de le voir – ou de le regarder !
    Tout le passage sur les ambivalences et les contradictions témoigne de la complexité de vos rapports, de cette alchimie à trois ("mon homme, le martinet et moi") parfaitement au point pour transformer un "besoin de correction" en des pratiques intensément satisfaisantes pour tous les deux (on exclut le martinet…). Quant au casse-tête de la raison, pourrait-on tenter de paraphraser Pascal en proposant : le cul a ses raisons que la raison ne connaît pas ? Et la raison recule devant le plaisir et l’humiliation jouissifs d’une paire de fesses bien rougies et cuisantes pendant une plus ou moins longue séance au piquet… Chaque chose en son temps et surtout ne mélangeons pas les genres. Dans beaucoup de domaines, plaisir et raison ne font pas bon ménage. (Exemple les sucreries si bonnes au palais, mais moins bonnes pour… les dents, le foie, le diabète, la ligne !)
    Alors foin de la raison qui n’y comprend rien, vivent les pulsions. Et puisque ça vous convient si bien (c’est évident à la lecture de tous ces articles) offrez vos fesses à votre homme, profitez de chaque instant, bref, carpe diem… Et comme disait en substance Mirabeau dans une de ses nouvelles érotiques, "jouissons et moquons-nous du reste"!
    Et il y aurait encore à dire, mais… un autre jour aussi, si cela vous convient.

    Et j’aime aussi beaucoup tout ce blog en général, tous les articles, les liens. Tout, quoi. Félicitations.
    Cordialement.
    Kristofer

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    1. Merci pour votre gentille appréciation de mon blog, Kristofer. Bien évidement cela me convient de vous lire. J'aime la réflexion, alors tout va bien si l'envie vous prend.

      Disons quand on se trouve avec un besoin de punition, il vaut mieux en faire le meilleur de cette donnée.

      Je pense que le trouble de la fessée réside en grande partie non seulement dans l'impuissance de la raison envers le besoin de punition, mais aussi par l'existence de cette instante à l’intérieur de nous qui se moque ouvertement de la raison et qui lui impose par le biais des pulsions des ardentes punitions. Sans parler des savoureuses disputes entre raison et ce qui me semble difficilement appelable la déraison, peut-être la raison du plaisir ?

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    2. Pour en revenir au martinet, donc…
      C’est un instrument que j’apprécie beaucoup, quoiqu’ayant utilisé divers autres.
      Le martinet qui "sert régulièrement", quel merveilleux aveu et programme ! Et quelle efficacité, puisque, au coin les fesses rougies, vous partez en pensant à lui dans des réflexions si agréables à lire.
      Ce qui est extrêmement vrai et intéressant dans ces lignes c’est la phrase "je vois une pratique qui me convient, qui convient à mon homme et qui n’est nuisible pour aucune autre personne". Voilà, tout est dit concernant la marginalité des pratiques entre adultes, SM, DD, etc. Tout est permis lorsqu’il y a consentement et recherche/atteinte du plaisir, de la satisfaction des partenaires.
      J’ai une petite contradiction à apporter sur la suite, mais je pense qu’il s’agit, vu l’intelligence de tout ce blog, d’un problème de vocabulaire, d’expression, bref, de phrase écrite trop rapidement. "Je doute de son effet pédagogique dans le sens de transmettre du savoir". Le martinet, de quelque manière qu’il puisse être utilisé, n’a aucune chance de transmettre quelque savoir que ce soit. Il est là pour punir, donc modifier un comportement ou en induire un différent. (ça a marché pour Isabelle et les gros mots…). Alors, pour apprendre à un garnement à modifier son comportement, à travailler au lieu de s’amuser, à montrer du respect, etc, il est un bon auxiliaire. Je sais que notre société européenne tend à en interdire l’usage, ainsi que de la fessée (j’entends sur les enfants), et ça peut se comprendre quand on voit le nombre de sadiques qui se déchaînent et défoulent leurs instincts morbides en martyrisant leur progéniture sans raisons. Mais ce n’est pas le sujet. C’est la même chose me semble-t-il entre adultes. Il ne s’agit pas de transmettre du savoir. Je suis sûr que ce n’est pas le martinet, ni la fessée, ni le Rohrstock qui vous a si bien appris le français. Tous ces attirails variés de punition, et j’en passe, sont là pour améliorer un comportement qui a pu nuire à l’apprentissage d’un savoir, d’un savoir-vivre, etc. Et c’est le même enchaînement, quand, adulte, se fait sentir le besoin de punition, l’envie d’une correction sévère : on trouve un motif, si léger et futile soit-il, qui justifie la punition. (Je sais : parfois la fessée administrée sans motif est délicieuse aussi. Et le(s) plaisir(s) ensuite….).
      Aucun doute sur le "bien-être général", mon vécu me l’a de nombreuses fois confirmé, les acteurs y trouvent leur bonheur…
      Bonne continuation.
      Kristofer

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    3. J'ai lu avec plaisir vos brillantes explications autour de ma petite phrase maladroite sur le savoir, Kristofer. Effectivement je suis consciente que le martinet ne transmet pas un savoir quelconque. Vos explications mes semblent bien formulées. Vous auriez dû prendre ma place pour compléter mon texte. Pour ma part vous décrivez fidèlement l'effet éducatif du martinet ou d'autres instruments sur moi.

      Ceci dit, il me semble intéressant à ajouter qu'il existe des études psychanalytiques sur l'inhibition intellectuelle (qui peut s'accompagner d'un fantasme de fessée publique et/ou de l'envie de montrer ses fesses nues voir ce qui se trouve entre les fesses) en rapport avec « nuire à l'apprentissage d'un savoir,... » et qui peut se soigner pour ceux qui refusent les théories freudiennes alternativement par une thérapie dite... comportementale !

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