J’adore les faits divers qui documentent la présence de la fessée dans l’imaginaire collectif. Voici un exemple qui vient d’une gazette locale de Sudbury, de la province Ontario au Canada. Je ne saurais vous dire de quelle année cela date.
Le
magistrat J. S. McKes... décide que chaque homme a le droit
d’appliquer la fessée à sa femme quand elle refuse de lui servir
le petit déjeuner.
Le contexte du petit déjeuner indique
clairement à mes yeux la nature caricature du message.
Évidement, on peut y chercher une
critique du machisme, du sexisme ou les deux à la
fois. Ce genre de piste me parait important à souligner. Je ne
cautionne en aucun cas avec mon blog un retour à une condition
historique de la dame qui essaye de lui attribuer un statut de
soumission envers monsieur. Je trouve même le terme de soumission,
employé dans un contexte coquin non-adapté à mes propres
attirances.
Je
me détourne de la critique sociale et je rejoins mes pénates, le
non-dit que m’évoque cette petite coupure de journal. Je me laisse
aller dans mes divagations.
Je vois avant tout, en parlant du
monsieur qui applique la fessée à sa femme, un grand garçon qui a
très faim. Il suffit d’avoir vu une seule fois de sa vie un
monsieur avec une faim de loup pour se rendre compte à quel point
cela peut changer un homme. Il a faim et plus rien d’autre ne
compte pour lui à ce moment. Tout geste se focalise en un seul.
Apaiser le terrible creux dans son estomac.
De plus, peut-être une mâtiné
particulièrement chargée attend notre magistrat. Des querelles en
perspective. Avec les avocats, les procureurs, les parties civiles
qui font partie de son gagne pain. Car, détail important, c’est
lui qui gagne le pain du ménage. Si sa dame travaillait aussi, il
sera absurde de compter sur son entière disponibilité pour la
préparation du petit déjeuner.
Notre magistrat ne se contente pas de
manifester sa faim par la parole. On ne plaisante pas avec l’apport
de nourriture. Pensant aux autres hommes dans son cas, il décide de
légiférer en cette matière pour mettre les ménages sur des bons
rails.
Voila
qui est agir en homme. En vrai !
Trop mal habitué par sa propre Maman,
il a pris des mauvaises habitudes. Le moyen de survie du petit bébé,
crier pour obtenir de la nourriture, s’est transformé de manière
spectaculaire. Le monsieur semble devenu un despote qui – la loi de
son côté ; il est magistrat - compte à l’utiliser dans un
but bien égoïste. L’imposer de force pour son propre confort.
Peut-être n’a-t-il pas compris qu’il est en mesure lui-même de
subvenir à ses besoins vitaux. Qu’il possède, lui aussi, deux
mains pour se préparer son petit déjeuner.
Nous ne sommes plus dans un registre
d’attribution de rôles par la nécessité. Le petit enfant se
trouve dans un état de dépendance envers la personne qui lui
procure les soins. Lui il est adulte et cherche à maintenir ses
privilèges d’antan. Et gare à sa dame, si elle s’y oppose.
En dépassant son rôle de magistrat,
il se confond avec la partie exécutive de la loi.
Sûr de sa force (physique) et du
bien-fondé de ses raisonnements, il plie Madame sur ces genoux pour
lui infliger une solide correction.
Avec un non-dit qui est de taille.
L’épouse du juge, femme à priori fort respectable et peut-être
craint par son voisinage à cause du prestige de son mari, se voit
confrontée de première main à la loi que son mari est sensé
d’appliquer de jour en jour. Elle paye ses fautes sur la peau de
ses fesses. Traitement sensé de porter atteinte à la dignité de
importe quel criminel. Bon elle n’est pas une criminelle et
peut-être il s’agit d’un traitement de faveur, car sa faute
reflète seulement un manque de maturité aux yeux de notre
magistrat. Quel idée aussi de faire patienter son mari qui a faim ?
Pour le moins qu’on puisse dire,
Monsieur prend son métier au sérieux en n’épargnant même pas sa
propre maison. Un homme de vrais principes et incorruptible jusque
dans le moindre détail.
Il se peut que Madame la juge, après
une correction matinale, se voit dotée d’un dynamisme sans égal
qui trouvera expression envers son entourage en exigeant pour sa part
un comportement de plus irréprochable. La boulangère par exemple ne
la sert pas assez vite à son goût. Alors elle ne manquera pas de
lui faire part de manière précise de son insatisfaction du service.
Sèchement peut-être. Aussi sèchement que les claques qui
pleuvaient en début de mâtiné sur son derrière de femme de
magistrat. Elle en a droit en cas de manquement à ses devoirs.
Pourquoi monsieur le boulanger ne devrait pas faire pareil chez lui.
Peut-être poussera-t-elle le vice de s’adresser avec sa plainte
directement à celui qui est en bonne partie responsable du bien-être
de monsieur le juge. Et par conséquence de celui de madame la juge.
Je n’aime
pas le pain trop cuit,
a insisté le magistrat à maintes
reprises. On devrait faire une loi qui sanctionne les boulangers
malveillants. Mais malheureusement la réalisation de ce souhait se
heurte à un « collège borné » qui lui aime
particulièrement le pain bien croustillant. Mais là, nous sommes
dans une affaire entre hommes.
Voila quelques fils à broder à partir
de la constellation suggérée par notre petit article de journal.
Ce
que j’en pense pour ma part ?
Ma foi, j’avoue que dans mes petites
rêveries de toute jeune femme, j’ai eu beaucoup d’affection pour
ce genre de scénario. Je ne vois aucun inconvénient de lui donner
une réalité dans un contexte de bonne humeur matinale entre
amoureux.
De là en établir une « loi
permanente » inhérente au couple dans un cadre de Discipline
Domestique me parait non seulement aussi caricatural que la façon
d’agir de notre magistrat, mais dangereux pour le couple. C’est
détourner tout simplement l’idée de la discipline domestique à
la satisfaction de besoins primaires…du monsieur. De réinstaurer des droits de seigneur
qui me semblent incompatibles avec la façon d’être d’une femme
moderne, bien dans son époque.Certes, aimer l’idée de recevoir des
punitions corporelles pour fautes n’a rien de rationnel. Mais il
n’est pas dit qu’une telle dame ait le désir de se transformer
en pure source de satisfaction à sens unique pour son homme. En
abdiquant les acquis sociaux.
Si
la DD de nos jours se veut crédible, il faut qu’elle soit adaptée
à notre époque en intégrant le progrès de la condition féminine.
Ce qui veut dire que le monsieur aussi sache jouer son rôle de
source de satisfaction pour la dame.
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