dimanche 3 juin 2012

88 Fessée magistrale (Fait divers)

J’adore les faits divers qui documentent la présence de la fessée dans l’imaginaire collectif. Voici un exemple qui vient d’une gazette locale de Sudbury, de la province Ontario au Canada. Je ne saurais vous dire de quelle année cela date.

Le magistrat J. S. McKes... décide que chaque homme a le droit d’appliquer la fessée à sa femme quand elle refuse de lui servir le petit déjeuner.

Le contexte du petit déjeuner  indique clairement à mes yeux la nature caricature du message.

Évidement, on peut y chercher une critique du machisme, du sexisme ou les deux à la fois. Ce genre de piste me parait important à souligner. Je ne cautionne en aucun cas avec mon blog un retour à une condition historique de la dame qui essaye de lui attribuer un statut de soumission envers monsieur. Je trouve même le terme de soumission, employé dans un contexte coquin non-adapté à mes propres attirances.

Je me détourne de la critique sociale et je rejoins mes pénates, le non-dit que m’évoque cette petite coupure de journal. Je me laisse aller dans mes divagations.

Je vois avant tout, en parlant du monsieur qui applique la fessée à sa femme, un grand garçon qui a très faim. Il suffit d’avoir vu une seule fois de sa vie un monsieur avec une faim de loup pour se rendre compte à quel point cela peut changer un homme. Il a faim et plus rien d’autre ne compte pour lui à ce moment. Tout geste se focalise en un seul. Apaiser le terrible creux dans son estomac.

De plus, peut-être une mâtiné particulièrement chargée attend notre magistrat. Des querelles en perspective. Avec les avocats, les procureurs, les parties civiles qui font partie de son gagne pain. Car, détail important, c’est lui qui gagne le pain du ménage. Si sa dame travaillait aussi, il sera absurde de compter sur son entière disponibilité pour la préparation du petit déjeuner.
Notre magistrat ne se contente pas de manifester sa faim par la parole. On ne plaisante pas avec l’apport de nourriture. Pensant aux autres hommes dans son cas, il décide de légiférer en cette matière pour mettre les ménages sur des bons rails.

Voila qui est agir en homme. En vrai !

Trop mal habitué par sa propre Maman, il a pris des mauvaises habitudes. Le moyen de survie du petit bébé, crier pour obtenir de la nourriture, s’est transformé de manière spectaculaire. Le monsieur semble devenu un despote qui – la loi de son côté ; il est magistrat - compte à l’utiliser dans un but bien égoïste. L’imposer de force pour son propre confort. Peut-être n’a-t-il pas compris qu’il est en mesure lui-même de subvenir à ses besoins vitaux. Qu’il possède, lui aussi, deux mains pour se préparer son petit déjeuner.

Nous ne sommes plus dans un registre d’attribution de rôles par la nécessité. Le petit enfant se trouve dans un état de dépendance envers la personne qui lui procure les soins. Lui il est adulte et cherche à maintenir ses privilèges d’antan. Et gare à sa dame, si elle s’y oppose.
En dépassant son rôle de magistrat, il se confond avec la partie exécutive de la loi.

Sûr de sa force (physique) et du bien-fondé de ses raisonnements, il plie Madame sur ces genoux pour lui infliger une solide correction.

Avec un non-dit qui est de taille. L’épouse du juge, femme à priori fort respectable et peut-être craint par son voisinage à cause du prestige de son mari, se voit confrontée de première main à la loi que son mari est sensé d’appliquer de jour en jour. Elle paye ses fautes sur la peau de ses fesses. Traitement sensé de porter atteinte à la dignité de importe quel criminel. Bon elle n’est pas une criminelle et peut-être il s’agit d’un traitement de faveur, car sa faute reflète seulement un  manque de maturité aux yeux de notre magistrat. Quel idée aussi de faire patienter son mari qui a faim ?

Pour le moins qu’on puisse dire, Monsieur prend son métier au sérieux en n’épargnant même pas sa propre maison. Un homme de vrais principes et incorruptible jusque dans le moindre détail.
Il se peut que Madame la juge, après une correction matinale, se voit dotée d’un dynamisme sans égal qui trouvera expression envers son entourage en exigeant pour sa part un comportement de plus irréprochable. La boulangère par exemple ne la sert pas assez vite à son goût. Alors elle ne manquera pas de lui faire part de manière précise de son insatisfaction du service. Sèchement peut-être. Aussi sèchement que les claques qui pleuvaient en début de mâtiné sur son derrière de femme de magistrat. Elle en a droit en cas de manquement à ses devoirs. Pourquoi monsieur le boulanger ne devrait pas faire pareil chez lui. Peut-être poussera-t-elle le vice de s’adresser avec sa plainte directement à celui qui est en bonne partie responsable du bien-être de monsieur le juge. Et par conséquence de celui de madame la juge.

Je n’aime pas le pain trop cuit,

a insisté le magistrat à maintes reprises. On devrait faire une loi qui sanctionne les boulangers malveillants. Mais malheureusement la réalisation de ce souhait se heurte à un « collège borné » qui lui aime particulièrement le pain bien croustillant. Mais là, nous sommes dans une affaire entre hommes.

Voila quelques fils à broder à partir de la constellation suggérée par notre petit article de journal.

Ce que j’en pense pour ma part ?

Ma foi, j’avoue que dans mes petites rêveries de toute jeune femme, j’ai eu beaucoup d’affection pour ce genre de scénario. Je ne vois aucun inconvénient de lui donner une réalité dans un contexte de bonne humeur matinale entre amoureux.

De là en établir une « loi permanente » inhérente au couple dans un cadre de Discipline Domestique me parait non seulement aussi caricatural que la façon d’agir de notre magistrat, mais dangereux pour le couple. C’est détourner tout simplement l’idée de la discipline domestique à la satisfaction de besoins primaires…du monsieur. De réinstaurer des droits de seigneur qui me semblent incompatibles avec la façon d’être d’une femme moderne, bien dans son époque.Certes, aimer l’idée de recevoir des punitions corporelles pour fautes n’a rien de rationnel. Mais il n’est pas dit qu’une telle dame ait le désir de se transformer en pure source de satisfaction à sens unique pour son homme. En abdiquant les acquis sociaux.

Si la DD de nos jours se veut crédible, il faut qu’elle soit adaptée à notre époque en intégrant le progrès de la condition féminine. Ce qui veut dire que le monsieur aussi sache jouer son rôle de source de satisfaction pour la dame.

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