Un
extrait littéraire qui date de plus de 120 ans.
Les mésaventures d'une jeune fille qui
essaye de percer le secret du mariage et qui croit faire une
découverte de plus étonnante. Inutile de dire que la fessée
occupait et occupe peut-être encore une belle place en matière de
théories sexuelles de la petite enfance. Notons la présence d'un
martinet avec un manche en ébène qui sert « parfois à
menacer les chiens ».
Je garde toute interprétation pour moi
et je profiterai d'un autre post pour un petit texte perso sur mes
propres fantaisies cuisantes en rapport avec le mariage.
Source : Bibliothèque
nationale
Richard
O'Monroy : L'être ou ne pas l'être (Paris ; 1890)
(pages 106 à 108)
- Nom d'un tonnerre! Lili, vas-tu un
peu nous laisser tranquilles !
- Je veux savoir ce que c'est
que le mariage! na, je veux! je veux!
Eh bien puisque tu le
désires absolument, je vais te le montrer, « Et … il décrocha au
coin de la cheminée un joli martinet à manche d'ébène qui
servait
parfois à menacer les chiens quand ils n'étaient pas sages, puis
renversant délicatement Lili sur ses genoux, il souleva ses jupes,
et, malgré ses réclamations indignées, il lui administra une
fessée bien comprise sur les parties potelées et charnues... Quand
ce fut fini, il remit Lili sur ses pieds, puis il lui dit
gravement:
- Voilà ce que c'est que le mariage. Et
maintenant que tu-sais tout ce que tu voulais savoir, retourne chez
toi, et ne nous romps plus les oreilles...
Lili rentra dans sa chambre avec une
gravité singulière, et de ce jour, loin d'envier sa sœur
Marguerite, elle se prit à la considérer avec une commisération
profonde. Le beau vicomte de Chabert, charmant dans son dolman à
brandebourgs, orné de tresses d'argent et de soutaches en
hongroises, avait beau se montrer chaque soir de plus en plus tendre,
de plus en plus amoureux, de plus en plus pressant sous les yeux
attendris des parents feignant de ne rien voir, Lili n'enviait plus
le sort de sa sœur, et ne s'intéressait plus à ces épanchements
discrets dont l'épilogue devait se traduire par une formidable
fessée. Ainsi, il arriverait un jour où cet officier, qui
paraissait si câlin, prendrait pauvre Gri-Gri sur ses genoux, comme
avait fait le marquis pour elle, il retrousserait les jupes de la
belle brune, et le martinet viendrait marbrer de cinglures rouges la
jolie chair de grande sœur. N'était-ce pas épouvantable ? A cette
seule idée, les larmes lui venaient aux yeux.
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