C'est peine
perdue. Elle est trop têtue, isabelle. Elle n'en mangera jamais !
Dixit ma mère un peu désemparée dans
une discussion avec mon homme sur la vertu d'une alimentation saine.
Inquiète avant tout pour la santé de sa fifille adorée à
cause d'une mésaventure récente de ma part. Il est
vrai qu'elle avait tout essayé avec moi. Pendant mon enfance,
pendant mon adolescence. Je suis depuis toujours une toute petite
nature et je m'obstinai de ne pas faire le moindre effort pour
renforcer mes défenses naturelles. Très difficile avec les fruits
et encore plus difficile avec les produits laitiers. Plutôt café et
cigarettes pendant la journée quand j'ai rencontré mon homme et du
n'importe quoi le soir, venant du traiteur du coin. En suivant
seulement deux critères : le plaisir en bouche et des petites
quantités pour ne pas prendre du poids. Voila qui confirmait de
manière éloquente les dires de ma maman. Et là j'ai vu cette lueur
dans les yeux de mon chéri qui veux dire tout simplement :
Têtue ?
Ce qu'on va voir !
C'est un regard très communicatif et
j'ai compris aussitôt que ma mère se sentait rassurée par mon
nouveau compagnon. Me sachant entre des bonnes mains, dignes de toute
sa confiance. Pourtant elle est aussi ... très difficile... en
tout. D'abord j'ai pensé concernant ce regard à un simple effet:
les chiens ne font pas des chats. Seulement cette forme de charme
marche aussi bien avec d'autres filles. (D'où une inépuisable
source pour ma jalousie.) Et ceci peu importe leur âge. Le mamies
l'adorent autant que les toutes petites. Se pose la question si mon
homme est vraiment aussi gentil qu'il a l'air. Enfin, gentil n'a
qu'un œil. Lui en fait, sa force c'est de dire non d'une façon
naturelle, évidente. Quand on essaye de me vanter un truc par
téléphone je fais fais appel à lui.
Attendez,
je vous passe mon mari !
Il reste poli, aimable dirais-je, mais
ferme. Voila, il sait être ferme. Et moi, malgré un attirail de
séduction très plus qu'honnête, je sais qu'il ne
reviendra pas sur une décision.
Têtue ?
Ce qu'on va voir !
Je garderai toujours un souvenir
impérissable de ma première correction pour entêtement. J'avais
tout juste fini ma phrase que je ne mangerais jamais le contenu de
mon assiette quand mon homme s'était déjà levé pour me me tirer par une oreille
dans son bureau. Prévenu par ma mère, je crois qu'il avait compris
l'inutilité d'un long discours ou de faire appel tout simplement à
ma raison. Et même mon malaise en public n'avait pas pu me faire
changer mes habitudes. Enfin, méticuleux comme il est mon chéri,
tous les renseignements pris, y compris chez des docteurs, il avait
décidé de passer à l'action à sa manière.
Tu as été
prévenue, isabelle !
J'ai eu un sentiment mitigé, entre
surprise, rage et volupté de me trouver enfin entre des mains qui ne
cèdent pas à mes moindres caprices. Et quand on considère
l'obstination comme le refus insistant de se plier aux exigences d'un
autre, il peut s’avérer judicieux parfois de recourir à une
persuasion « personnalisée » pour y remédier. Je me
suis alors retrouvée peu après , les fesses en l'air sur les
genoux de mon homme qui a suivie une très vielle recette de monsieur
Freud. Ce dernier avait affirmé grosso modo - argumentation à
l'appui – que la fessée livre d'excellents résultat en cas
d'obstination car elle procure une satisfaction de la pulsion qui
crée ce phénomène. Mon chéri m'a donc appliqué une très
claquante fessée à la main pour...
...te remettre
les idées en place, isabelle !
Étant très en colère j'ai déversé
un flot d'insultes avant de commencer à retrouver ma raison. Car
ayant très mal au derrière - mon homme aussi était en colère vu
ma mauvaise foi – ma fierté s'est mis tout naturellement en
retrait pour laisser la place au sanglots sans retenue. Puis nous
sommes retournés dans la cuisine. Moi en larmes, mon pantalon et ma
culotte aux chevilles et je me suis dépêchée pour manger mon plat.
Cette fessée n'eut rien d'un plaisir entre adultes. Elle s'est
voulue punition et elle a été ressentie comme telle. Une jolie mise
à jour de l'autorité éducative dans notre couple. Avec grand
bénéfice pour moi. Mon obstination alimentaire à été pendant
des longues années un drôle de phénomène pour moi. Au point de me
sentir prisonnière d'une rôle en quelque sorte. Même si j'avais
envie de goûter certains aliments, je n'osais plus, car trop fière
d'admettre par cet acte l'absurdité de mon obstination habituelle.
Il a fallut la main très ferme de mon homme pour chasser mon démon
et que je me sente enfin libérée d'un poids de taille.
Ce jour-là, je n'ai pas été fière
de moi et de mon comportement, mais ce n'a pas été non plus un
comble de la honte. J'avais déjà commencé à prendre le plis, en
cas de caprice inutile de devoir baisser ma culotte. C'est ma façon
très intime de monter le respect à mon homme en payant le prix de
mes erreurs. La vraie honte par contre, j'ai du la
vivre quelques jours plus tard. Chez mes parents, qui me découvrirent
au petit déjeuner sans cigarette, sans café, devant une assiette
soigneusement composée, comportant bon nombre d'aliments que j'avais
toujours daigné de toucher. J'ai eu un désagréable moment de
solitude avec l'impression que tout le monde lisait sur mon visage
les véritables raisons de mon changement...
Dans notre couple, nous avions vite perçu certains défauts l'un de l'autre: par exemple, elle est oublieuse et imprudente, et moi volontiers colérique. Nous avons décidé que les comportements inconvenants méritaient la fessée...
RépondreSupprimerVoila qui rejoint parfaitement ma vision de la discipline domestique. Un côté bienveillant, utile et constructif des punitions, sans tomber dans une rigidité. Je vois la DD comme un moyen pour s'épanouir en couple avant tout...
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