mardi 30 avril 2013

327 L'utilité de la discipline domestique


Du moins pour moi !

Petit post bien tendancieux selon la devise que chacun voie midi à sa porte et qui raconte un exemple bien concret. J’ai une toute petite santé. Je ne dis pas cela pour faire la mignonne, veut dire cette forme du masochisme social qui se procure du plaisir en exposant ses faiblesses. Pour une fois je passe sur les méandres de mon âme et je me base sur des purs faits. Car dans mon cas il vaudrait mieux adopter une hygiène de vie irréprochable. Seulement en quittant mes parents et en débutant un vie de jeune femme active et autonome, je m'étais vite égarée du bon chemin sans m'apercevoir. Je ne parle pas d'un excès de fêtes ou de substances illicites. Cela n'est pas dans mon naturel. Mais disons que trop bichonnée et en évitant soigneusement les mauvaises fréquentations, je n'avais pas éprouvé le besoin d'expérimenter les limites de mon corps. Je savais que je ne supporterait pas l'alcool à part dans des quantités infinitésimales, alors à ce niveau-là aussi, je ne m'étais pas exposée à un risque. Par contre en café et cigarettes je faisais un bonne consommation.

Mon anecdote date du tout début de la relation avec mon homme. Nous étions invités chez des amis un dimanche matin. Fidèle à mes habitudes de cette époque, je me passai du petit déjeuner en démarrant ma journée donc par du café et des cigarettes. Tout allait bien jusqu’au moment où on me proposa un petit verre de blanquette de Limoux. Me connaissant j’ai insisté pour deux petits doigts à peine. Et ne pas une goutte de plus. Quelques minutes plus tard, je fus prise par une irrésistible envie d’aller au coin pour petites filles. Rien d’anormal jusque là. Sauf qu’après trois petits pas dans la pièce, je me souviens seulement d’un vertige pas possible. A mon réveil j’étais allongée sur le sol. Il y avait pas mal de sang et mon homme, très inquiet, se tenait à côté de moi. Je n’avais qu'une seule envie, qu’il m’accompagne aux toilettes pour faire pipi. Détail important selon le docteur qui arriva plus tard. Bref comme résultat, mon nez avait fortement saigné, ne nécessitant toutefois pas une admission immédiate à l’urgence d’un hôpital. Par contre il y avait des radiographies à faire rapidement. Mon homme était plus soulagé que moi. Il avait eu vraiment peur pour moi.

Le lendemain matin je me suis réveillée ayant presque oublié cet incident. Par contre quand j’ai vu l’expression du visage de mon homme, je me rendit compte que quelque chose n’allait pas du tout. En me regardant dans la glace j’ai eu peur aussi. Des yeux au beurre noir et un nez qui avait triplé de volume. J’avais des authentiques allures d’une victime de violence conjugale. Je passe sur la pénible visite dans le cabinet de radiographie où mon homme se vit exposé à une hostilité non dissimulé.

Ce petit incident le préoccupa intensément. Pas au niveau de la réaction des gens. Ni dans le cabinet médical, ni par la suite au quotidien. Car les marques mirent du temps à disparaître. Il n’avait rien à se reprocher et gardait la tête calme. Et heureusement - dans un certain sens - j’étais tombée dans les pommes devant plusieurs témoins. Au cas de soupçons mal placés.

Mon homme commença à s’intéresser de très près à mes habitudes alimentaires en prenant des renseignement supplémentaires chez des divers docteurs. Verdict après quelques examens: surcharge de travail, manque de sommeil et une très mauvaise hygiène alimentaire. Doublé par une mauvaise foi hors pair de ma part et une absence de volonté pour y remédier. C’est ainsi qui est né un de nos plus importants piliers de notre discipline domestique. Notamment que j'ai failli avoir quelque temps plus tard un accident similaire en pleine rue. Heureusement mon chéri était là, pour m’attraper en pleine chute.

A partir de ce vécu, il devient plus compréhensible pourquoi Monsieur m’envoie parfois au lit. Je n’ai pas intérêt à le contredire. Il devient plus compréhensible aussi la réglementation de ma nutrition. Que cela me plaise ou pas, il veille que je finisse mon plat. Un « je n’aime pas » est hors de question concernant les fruits, légumes, céréales et laitages. Quand j'allais en déplacement, il lui arrivait de me préparer un en-cas. Il sait que je n’ai pas forcement envie de perdre mon temps dans un resto toute seule. Et gare à moi si j’oublie de manger mon goûter. Dans le temps, il m'arrivait de me soustraire à cette obligation. Malheureusement pour moi, mon comportement fut rapporté par le plus grand des hasards. Alors Monsieur a pris son temps pour réviser avec moi le programme. Il s’est montré persuasif dans les méthodes. Cette éducation très spéciale sur un bon bout de temps m’a fait reconsidérer mes positions. Il m’arrive encore à des très rares reprises de faire des écarts parce que je suis trop absorbée par une activité. Dans ce cas c’est la canne qui ressort du placard pour se promener sur mes globes. Et grosso-modo cela me fait beaucoup de bien. J’ai d'ailleurs déjà exprimé à maintes reprises toute gratitude que j'éprouve envers cet instrument. Puis merci, ma santé va bien mieux depuis que mon homme est entrée dans ma vie et s’occupe de moi. Sans parler du fait que tant d'attention de sa part me touche toujours autant qu'à nos débuts...

6 commentaires:

  1. Texte touchant... Tu as de la chance Isabelle d'avoir auprès de toi quelqu'un à ce point soucieux de ta santé!
    Et il a sûrement de la chance de t'avoir!

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    1. Bonjour Isabelle !

      Nous saluons tous et toutes votre courage au quotidien en menant de front deux "carrières" Maman, Epouse et Webmistress tout à la fois. Vous avez une volonté de fer, Isabelle. Je vous comprends à 100 % personnellement. Comme je vous en avais parlé dans un message précédent. Ce qui m'a valut un court séjour en clinique pour complications de santé fin 2012.
      Votre compagnon est un véritable "Papa-gâteau" envers vous, Isabelle. (Sans jeu de mot, ni maladresse).
      "Mieux vaut piano que tresto" disait ma bonne grand-mère.
      Prenez le temps. 3Carpe diem". Bonne journée à vous.
      Respectueusement. Mac-Miche

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  2. Je rejoins Latis, ce texte est vraiment touchant! Indépendamment des jeux de discipline, je comprends ton homme. Quand on voit quelqu'un qu'on aime prendre des risques avec sa santé, on ne le laisse pas faire, c'est normal!
    Dans le règlement mis au point en début d'année, Simon et moi avons intégré une partie "comportement et hygiène de vie", pour sanctionner les nuits blanches, les repas sautés etc. Et ça ne marche pas si mal!

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  3. @Merci Latis... pour une fois que je fais ce que je considère comme du vraiment personnel je suis bien contente que le résultat plaît.

    @ Mac-Miche : Aucun problème de parler de Papa-gâteau concernant mon homme. Niveau hommes c'est l'autre grand amour de ma vie. Il est de nos jours mal perçu de dire cela pour des raisons qui me semblent obscures. Peut-être parce que l'on un à priori contre les petites femmes souriantes qui aiment se consacrer à leur famille.

    Ceci dit qui montre bien que la vulgarisation des textes de Freud est présente dans toutes les têtes. Puis ceci dit bis, il est vrai que ma volonté dépasse largement les capacités de mon corps. Alors vivement un équilibre imposé et surveillé.

    @Constance : Et voilà comment on peut glisser peu à peu dans la discipline domestique constructive et telle que je la comprends. Il y a grand risque d'y prendre goût justement parce que l'on peut apercevoir un réel bénéfice.

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  4. Madame mon épouse a de nombreuses qualités, mais avait (moins de nos jours) certains défauts gênants : notamment, elle était étourdie et assez imprudente, du style à s'engager à traverser la route en évaluant mal les voitures (surprenant de la part d'une américaine, qui sont plutôt respectueux des lois!) ou à faire des imprudences en randonnée.

    Très vite, nous sommes tombés d'accord que ce genre de comportement méritait sanction, c'est-à-dire une grosse fessée (voire une autre plus tard, de retour à notre domicile) avec "scolding".

    Pour ma part, j'avais d'autres défauts: par exemple une certaine tendance à boire un verre de trop, l'ambiance aidant, ou à traîner le soir sur ce qui m'occupe (livre, Internet, etc.) alors qu'après je me plaignais du lever le lendemain.

    Vous aurez compris que mon épouse a vite mis à profit la maxime "une fessée et au lit". Plus généralement, elle veille à mon hygiène de vie et n'hésite d'ailleurs pas à jouer à l'infirmière si besoin est.

    Tout ceci s'ajoute à des fessées plus "récréatives".

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  5. J'ai toujours un peu l'impression que l'autour de la fessée adoucit la pratique au niveau de l'intensité claquante, mais nullement au niveau des émotions. D'ailleurs à ce jour je n'ai pas encore rencontré de fantasme de fessée purement sensitif. Comme vous et votre dame, j'adore les punitions utiles et qui gagnent en saveur par les petits extras...

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