dimanche 28 avril 2013

326 La fessée au cinéma (#7)


Le feu au derrière ou...



Pour le dire tout de suite, je n'ai pas envie ici de faire de la critique sociale. Il en va de soi que je ne cautionne en aucun cas les méthodes éducatives d'un autre âge. Et si on les a abandonné, c'est peut-être pour leur manque d’efficacité. Par contre - et ceci est entre autres le sujet de mon blog- c'est d'essayer de mieux comprendre pourquoi un acte qui offense la raison, arrive à provoquer des puissantes émotions chez certaines personnes. Bon soyons clairs, rares sont les dames adultes qui rêvent de passer sur les genoux de leur papa. Je pourrais l'imaginer de manière ludique pour rire, lors d'une soirée de fête en famille, mais disons que dans ce cas le frisson reste absent. Aucune comparaison avec les fortes émotions qui me traversent dès que je remplace dans le scénario mon Papa par mon homme. Et même en remontant le temps, on trouve rarement le souvenir d'un fantasme élaboré de se retrouver sur les genoux paternels. Par contre il est possible de trouver le souvenir d'un malaise qui s'empare de certaines personnes dans leur enfance ou adolescence à la pure évocation d'une telle constellation. Entre en action le sens pratique, la fameuse économie libidinale, qui cherche à trouver un compromis envisageable et surtout dans la facilité. Première étape : Et si c'était le séduisant Papa de ma meilleure copine, le monsieur qui tient la boutique de vêtements, le prof de l'histoire qui intervient dans mes rêveries sur mon derrière. On a compris, il est plus agréable de construire ses histoires autour d'une personne qui n'appartient pas à la famille. Mais on peut encore plus se faciliter l’accès au plaisir. Et si ce n'était pas moi, mais par exemple ma meilleure copine, la peste du lycée ou un autre plus ou moins jeune femme qui va s'en prendre une bonne. Et voilà, nous y sommes pile poil dans l'extrait de ce film. Aucun risque que cette correction paternelle se prenne au sérieux. C'est pour rire et cela saute aux yeux.

Ah, la fille à Papa qui connaît trop bien son géniteur. Qui sait ses réactions, ses petites manières et surtout même s'il s'énerve un peu, cela ne sera pas bien méchant, car le charme de la fille opère. Je sais de quoi je parle. Il suffit que le fasse des yeux doux pour que mon Papa à moi fonde. Celui de notre film est visiblement dépassé par les caprice de la jeune dame. Trop c'est trop et il semble tellement habitué à ce cirque qu'il ne se sépare plus du « Razor strap », lanière en cuir qui sert à la base pour aiguiser le couteau pour se raser. Et analoguement à notre martinet bien français qui servait au début à dépoussiérer les vêtements, nous y trouvons encore un détournement d'objet. Ceci dit le strap est un instrument redoutable et pour ma part je réfléchis deux fois avant de ne faire d'autres bêtises quand mon homme me menace de sortir le notre. Notons la barbe du monsieur. Peut-être se sent-il si usé par le comportement de sa fille qu'il n'a plus d'énergie pour se raser. La langue allemande qui est la mienne connaît un petit diction qui s’adapte parfaitement à la situation :

Les disputes des uns font le bonheur des autres !

Car dans ce véritable concentré de fantasmes autour de la fessée, le spectateurs ne manquent pas. Le tout en mettant joliment en relief l’expression « le feu aux fesses ». Bien entendu cela reste dans le « bon enfant ». La constellation père/fille adulte me semble …un simple prétexte pour dévoiler une panoplie assez complète d’approches humaines de pratiques cuisantes. Tout est minutieusement arrangé pour que le spectateur puisse s’amuser de bon cœur et aussi pour se retrouver éventuellement dans un des nombreux personnages. Puis commence un rituel qui semble être bien rodé. La punition qui ensuit se veut plus symbolique qu’éducative. Mais au lieu de rester dans un scénario qui vit d’un simple « tape fesse moderne », il y a des surprises qui s’enchaînent. Petite discussion entre fille et père sur la fessée, ses origines et son bien-fondé. Un spectateur involontaire qui passe devant la fenêtre, s’arrête pour regarder et part avec le sourire. Et enfin, comme clou du spectacle, ce ne sont pas seulement les fesses de la dame qui chauffent mais celles du père. Bref, une des corrections les plus originales de l’histoire du cinéma que je connaisse qui tient compte bien que sous forme symbolique des différentes « émotions » et approches des messieurs envers cette pratique. Exemple malheureusement très rare...

6 commentaires:

  1. Bigre pour une rareté c'es une rareté. J'en ai vu des dizaines de fessées au cinéma, surtout américain mais celle là non je ne connaissais pas. Ce que j'aime bien c'est le coté impassible du père, qui fesse sa grande fille comme si la situation était tout à fait normal. Le futur gendre accepte cela, c'est amusant. Le cinéma de cette époque n'était pas très compliqué (sauf grand classiques de l'histoire du cinéma qui représente 1% de la production) et bon enfant.

    RépondreSupprimer
  2. Oui, il y a un joli côté "innocence de moeurs" dans ce film. Cela dénote de notre époque qui semble voir un peu le mal partout....

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Isabelle,

    Quel touchant et amusant spectacle !!!
    L'autorité est très souvent imputée à l'homme, en tant que chef de famille et protecteur du foyer.
    Mais les filles, très jeune déjà, savent bien jouer les manipulatrices pour adoucir la colère paternelle, jouant sur la fibre sentimentale. Rires. Non ? Les filles sont- elles en majorité, toujours sâââââges avec leurs Papas ???
    Ce qui implicitement faire dire: heum : les grands garçons sont-ils toujours désobéissaaaaants avec leurs Mamans ?
    Ca me rappelle l'illustration que je vous avais proposé et intitulée : "un tonton sévère".
    En revanche, côté garçon, ce n'est pas sûr que le système fonctionne avec Maman... Du style : "Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, comme ton père !". " Bien sûr que non !!! " nous empressons nous de répondre, le rouge aux joues et bientôt sur une partie honteuse de notre anatomie... Mais nos bonnes mamans ne sont guère dupes de la sincérité masculine. On aura quant même essayé. Rires.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  4. Je pense que bien de filles ne laissent pas beaucoup de choix à leur papa.
    Soit il cède à leur jeu de séduction, soit il devrait affronter la (terrible!) colère de la petite femme en devenir. Je le vois avec ma fille. Elle peut être mignonne quand elle veut quelque chose, mais quand cela ne marche pas elle applique la méthode forte... comme sa maman !

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Isabelle,

    En somme: le (pauvre) papa se fait piéger par les femmes de sa vie ! Il tombe de Charybde en Scylla ! Entre Maman et Fifille , je le plains (Rires). Mais j'ai grande confiance en son bon sens et son sens de l'autorité. Tous mes vœux d'encouragements l'accompagnent !
    Les femmes peuvent parfois se métamorphoser en merveilleux petits félins imprévisibles et rusés ! Miaouuuuuuu !!!!!
    Et nous les hommes, nous sommes (gentiment) piégés comme des gros nounours gourmands qui se précipitent sur le pot de miel ! Rires. Notre gourmandise nous perdra.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  6. Je suis assez d'accord avec vous cher Monsieur Mac-Miche. C'est la gourmandise de l'éternel féminin qui cause la perte de bien de messieurs. Ceci dit je pense qu'ils trouvent aussi leur compte!

    RépondreSupprimer