mardi 24 mai 2016

881 Candaulisme intellectuel (petite fiction ou non)

Je vais le dire à ta maman que tu me mets toujours ta main sous ma jupe. Tu va voir tes fesses !

« Toujours ? »... bien entendu j'exagère. Je ne supporterait pas un homme qui veut me tripoter en permanence. Ce qui est à sa base un stimulant du désir et de la bonne humeur, deviendra alors très vite un réflexe sans signification, autant pour la dame que pour le monsieur. Une routine de couple.

Pour ma part je préfère la bonne éducation, le toucher avec les yeux.

Je suis facilement troublée quand je vois le regard de mon chéri s'attarder sur la couture de mes bas. Et pour éviter la main nerveuse j'ai trouvé une parade infaillible qui selon ses dires comble sa compulsion de vérification. J'opte pour des jupes et robes moulantes qui permettent à mes porte-jarretelles de se dessiner au travers du tissu. Le choix de la matière n'est pas évidente, mais mon homme se fait un plaisir de m'accompagner lors de tels achats pour me conseiller. Il n'est d'ailleurs pas le seul grand garçon qui s'adonne au jeu de guetter les petits signes ce que la dame porte sous sa jupe. Ces amis, hommes nostalgiques d'un certain age, sont pareils. Leur sens de voyeurisme se manifeste sous une forme bon enfant :

Vous êtes particulièrement en beauté ce soir isabelle !

Sans que cela n'aille plus loin. Le fait que le monsieur en face de moi sache que j'accroche mes bas à l'ancienne crée une sorte de complicité, un délit d'initié qu'il convient de ne point nommer. Voila où intervient la fameuse bonne éducation. Littéralement, car quasiment aucun des amis de mon homme n'y a échappé en son temps.

Je soupçonne d'ailleurs cette éducation à l'ancienne d'être la cause d'une libido qui a appris à faire des courbettes devant une dame.

Comportement que l'on nomme habituellement galanterie. Bref s'est agréable de pouvoir converser en bonne compagnie, de se sentir désirée sans que cela dégénère en « drague ». Rien ne vaut à mon avis un monsieur avec conversation, inspiré par un soupçon d'érotisme pour passer un excellent moment. Ayant une soif de connaissance sans fin, j'aime écouter, j'aime apprendre, j'aime que l'on m'amuse, j'aime rire.

Non, il n'est pas jaloux mon chéri.

Il est fier de sa dame, fier de la bonne impression qu'elle laisse auprès notre entourage... masculin.

Je pencherais avec grande probabilité vers une sorte de candaulisme intellectuel.

Car et ceci c'est son péché mignon, il adore finir une soirée un peu mondaine de manière de plus charnelle. Arrive enfin le grand moment de la vérification : Si je porte une culotte ou un string. Si mon allure « raide comme un piquet » souligne ma position de femme phallique ou trouve son origine dans un bijoux phallique que j'aie glissé dans un endroit intime en cas de m'ennuyer pendant la soirée. Sans parler de son plaisir de pouvoir trousser ma belle jupe droite en laine vierge pour dévoiler mon derrière parce qu'il estime...

qu'une bonne fessée serait le couronnement d'une si belle soirée !

Ayant été flattée comme ce n'est pas permis pendant des longues heures, j'aime beaucoup cet atterrissage. Il y a quelque chose de possessif dans son acte et aussi un air de marquer son territoire. La main souple, plus attentif de combler mes oreilles que les capteurs de sensations fortes de mon épiderme, il se laisse aller à une improvisation pour chauffer la place, sa place ! Mais contrairement aux apparences frivoles de ce préliminaire, nous adorons finir la soirée de manière de plus classique: 

Les yeux dans les yeux !

2 commentaires:

  1. Quel plaisir de découvrir par un petit détail qu’une femme porte des bas.
    Et quel plaisir de lui dire qu’elle est « très en beauté » à une soirée !
    Espérons que la galanterie ne soit pas considérée comme un harcèlement.
    Au pire on est un peu ridicule.
    Je dois dire que je ne connaissais pas le mot candaulisme. Je crois que c’est très humain, à égalité féminin et masculin, d’être fier de la personne qu’on a choisi, ou qui nous a choisi.
    Bertrand, après une longue absence

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  2. Ah Monsieur Bertrand, quel plaisir de vous relire. Pour ma part je ne confonds pas la galanterie avec le harcèlement, mais je comprends que de nos jours il vaut mieux être prudent. Loin de moi de considérer un comportement de galanterie comme ridicule. J'adore la galanterie et j'essaye d'être à la hauteur. Ce qui n'est pas toujours évident...

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