Une
fois corrigée, il reste encore à se...
La honte quoi ! Euh, vraiment ?
Ado, il m'arrivait souvent d'être trop lâche pour décommander un
rendez-vous avec mes copines ou un prince charmant quand j'étais à
la bourre, malgré de longues heures d'effort, pour bien comprendre
mes cours. J'étais alors partagée entre deux tendances :
-D'un côté celle qui fait passer sa
future carrière avant tout et qui ne démords pas de ses cours avant
d'avoir assimilé la leçon. D'une manière assez juste et équilibrée
d'ailleurs, proche de la sagesse de Socrate, sorte de sixième sens
de bien savoir ce que je ne sais pas, sans tomber dans l'impossible
pour vouloir comprendre ce qui n'est pas compréhensible.
-De l'autre côté celle qui se laisse
immerger par le mauvais contexte social de l'époque (la dictature du
« on » de Heidegger) qui voyait en acte honteux de faire
des efforts au détriment de ses loisirs et que l'on travaille dur
pour réussir ses études. Et le pire, cela marchait bien avec moi au
point de me culpabiliser ou du moins de me mettre très mal à l'aise
de passer tant de temps dans mes cours. C'est d'ailleurs (entre
autres) pour « ce malaise dans la culture » (et non pas
vraiment pour mon penchant pour la fessée) que je me suis lancée
très tôt dans une psychanalyse existentialiste.
Pour concilier ces
deux tendances, je m'évadai dans mes fantasmes dans lesquels
apparaissait une dame chargée de mon éducation qui me défendait
strictement ce que moi je n'osais pas me défendre. Sorte de surmoi
bienveillant qui impose son non :
Hors
de question que tu sortes, isabelle, avant d'avoir fini tes devoirs !
S'opposait à
cette brave dame toute une armada de tentateurs et tentatrices, mes
pulsions, désirs, envies qui souhaitaient se faire la belle vie au
soleil ou dans les bras d'un prince charmant, voire les deux. Et au
milieu moi, mon moi qui ne savait plus quoi faire. Car avoir les
fesses entre deux chaises veut dire pratiquement des se prendre trop
la tête et de perdre sa concentration qu'il faut pour apprendre. Et
cela, c'est pas bon.
L'esprit est fort,
mais la chair est faible, alors dans mes fantaisies je faisais
régulièrement ma petite révolte en face de mon intraitable
tutrice. Et dans mes rêveries à la fin je perdais à chaque fois.
Mon surmoi, enfin cette dame, ne se laissait pas faire et j'ai dû
baisser mon jeans et ma culotte pour une belle déculottée qui remet
les idées en place. Surtout en périodes très chargées mes
rêveries de corrections étaient à l'ordre du jour. Après ma
punition je me voyais bien souvent aller au téléphone pour me
décommander. Le tout avec un véritable sentiment jouissif de
récolter les fruits de mon éducation si stricte. D'être ramenée
sur le droit chemin. Voila ma satisfaction tirée de ma punition:
Mon
moi aidé par la correction ose enfin affirmer ses besoins !
Plus tard, étant
célibataire, j'ai développé une
version institutionnalisée de ce fantasme. Et si mes séances de
discipline stricte se passaient entre dames, il y avait
avant tout la crainte que ce petite monde bien rodée dégénère
sous la main d'un homme dans un grand n'importe quoi de récréation
érotique entre adultes. C'est se pencher ma libido sans tenir compte
de mon ambition personnelle. Disons quand je suis en colère contre
moi et j'attends une vraie correction pour m'apaiser, rien que l'idée
que le monsieur puisse détourner l'occasion pour me tripoter me rend
hors de moi. Pour bien me comprendre, je n'ai rien contre la fessée
au service exclusif de la libido, mais quand il s'agit de satisfaire
mon besoin de punition, il vaut mieux ne pas mélanger les registres.
Voila la vraie difficulté quand on cherche un partenaire pour
réaliser ce qui nous « travaille » fantasmatiquement.
Rare sont les messieurs qui savent distinguer entre la version
coquine du fantasme et la version purement punitive et surtout qui
savent cerner correctement quand la dame demande satisfaction de
l'un ou l'autre versant.
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