dimanche 25 mai 2014

521 Un fantasme de vraie punition

Une fois corrigée, il reste encore à se...


La honte quoi ! Euh, vraiment ? Ado, il m'arrivait souvent d'être trop lâche pour décommander un rendez-vous avec mes copines ou un prince charmant quand j'étais à la bourre, malgré de longues heures d'effort, pour bien comprendre mes cours. J'étais alors partagée entre deux tendances :

-D'un côté celle qui fait passer sa future carrière avant tout et qui ne démords pas de ses cours avant d'avoir assimilé la leçon. D'une manière assez juste et équilibrée d'ailleurs, proche de la sagesse de Socrate, sorte de sixième sens de bien savoir ce que je ne sais pas, sans tomber dans l'impossible pour vouloir comprendre ce qui n'est pas compréhensible.

-De l'autre côté celle qui se laisse immerger par le mauvais contexte social de l'époque (la dictature du « on » de Heidegger) qui voyait en acte honteux de faire des efforts au détriment de ses loisirs et que l'on travaille dur pour réussir ses études. Et le pire, cela marchait bien avec moi au point de me culpabiliser ou du moins de me mettre très mal à l'aise de passer tant de temps dans mes cours. C'est d'ailleurs (entre autres) pour « ce malaise dans la culture » (et non pas vraiment pour mon penchant pour la fessée) que je me suis lancée très tôt dans une psychanalyse existentialiste.

Pour concilier ces deux tendances, je m'évadai dans mes fantasmes dans lesquels apparaissait une dame chargée de mon éducation qui me défendait strictement ce que moi je n'osais pas me défendre. Sorte de surmoi bienveillant qui impose son non :

Hors de question que tu sortes, isabelle, avant d'avoir fini tes devoirs !

S'opposait à cette brave dame toute une armada de tentateurs et tentatrices, mes pulsions, désirs, envies qui souhaitaient se faire la belle vie au soleil ou dans les bras d'un prince charmant, voire les deux. Et au milieu moi, mon moi qui ne savait plus quoi faire. Car avoir les fesses entre deux chaises veut dire pratiquement des se prendre trop la tête et de perdre sa concentration qu'il faut pour apprendre. Et cela, c'est pas bon.

L'esprit est fort, mais la chair est faible, alors dans mes fantaisies je faisais régulièrement ma petite révolte en face de mon intraitable tutrice. Et dans mes rêveries à la fin je perdais à chaque fois. Mon surmoi, enfin cette dame, ne se laissait pas faire et j'ai dû baisser mon jeans et ma culotte pour une belle déculottée qui remet les idées en place. Surtout en périodes très chargées mes rêveries de corrections étaient à l'ordre du jour. Après ma punition je me voyais bien souvent aller au téléphone pour me décommander. Le tout avec un véritable sentiment jouissif de récolter les fruits de mon éducation si stricte. D'être ramenée sur le droit chemin. Voila ma satisfaction tirée de ma punition:

Mon moi aidé par la correction ose enfin affirmer ses besoins !

Plus tard, étant célibataire, j'ai développé une version institutionnalisée de ce fantasme. Et si mes séances de discipline stricte se passaient entre dames, il y avait avant tout la crainte que ce petite monde bien rodée dégénère sous la main d'un homme dans un grand n'importe quoi de récréation érotique entre adultes. C'est se pencher ma libido sans tenir compte de mon ambition personnelle. Disons quand je suis en colère contre moi et j'attends une vraie correction pour m'apaiser, rien que l'idée que le monsieur puisse détourner l'occasion pour me tripoter me rend hors de moi. Pour bien me comprendre, je n'ai rien contre la fessée au service exclusif de la libido, mais quand il s'agit de satisfaire mon besoin de punition, il vaut mieux ne pas mélanger les registres. Voila la vraie difficulté quand on cherche un partenaire pour réaliser ce qui nous « travaille » fantasmatiquement. Rare sont les messieurs qui savent distinguer entre la version coquine du fantasme et la version purement punitive et surtout qui savent cerner correctement quand la dame demande satisfaction de l'un ou l'autre versant.  

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