dimanche 4 mai 2014

509 Une double punition 2


Allez, frotte toi bien ton derrière, isabelle, il en a grand besoin !

Selon mon homme la plus belle partie du spectacle se trouve entre les touches de la canne. Quand mon derrière s'échauffe, devient expressif et essaye de communiquer ses sensation par les mouvements. Certes, je n'ai aucune intention de me donner en spectacle obscène, mais quand on a très mal aux fesses, la fierté se fait rare, puis disparaît. Alors mes ondulations s’accompagnent de vues les plus indiscrètes sur ce qui se trouve entre les jambes d'une fille. Mais ce n'est rien encore quand, une fois ma punition finie, je me masse le derrière en écartant rythmiquement mes globes pour mieux étaler la morsure.

Arrête de m'aguicher avec tes clins d’œil...let, isabelle ! C'est que les vilaines filles qui font ça  !

Voila qui remet en place et j'essaye de retrouver ma dignité. Je n'ose penser pas à mon maquillage coulé et à ma coiffure ressemblant certainement aux conséquences d'une nuit de plus torride. Pendant que je pleure Rotz und Wasser (la morve et l'eau), je suis bien entendu loin de m'extasier devant la richesse de la langue allemande qui sait détailler avec soin chaque étape de telles punitions par une juste expression ! On dit même rotzfrech (insolent comme de la morve) pour un comportement particulièrement impertinent. Loin de tout cela, je pense surtout aux mises en garde qui me sont régulièrement adressées, me rappelant ce qui arrive aux grandes filles pas sages :

Soit tu te calmes, isabelle, soit je vais te faire chanter à haute voix !

Hein oui, comme il sait bien tenir sa parole.

Trop occupée par mes fesses, je ne vois même pas mon chéri poser la canne sur son bureau pour s'installer ensuite dans son fauteuil. Je fais de pas de grue, d'étirements très lents, alternés avec de trépignements très rapides en poussant des soupirs pour évacuer la brûlure. Le tout devant les yeux de mon homme qui ne perds pas une miette. Admiratif devant le fruit de son travail. Pas besoin d'un miroir. J'ai l’impression de sentir individuellement chacune de ces doubles marques si caractéristiques. Le signe ostensible d'un :

Gut versohlter Arsch (un cul dûment fessée ; versohlen : refaire à semelle d'une chaussure en tapant très fort)

Fidèle à ses principes, jamais deux « sièges chauds » dans la même journée, ma deuxième punition ou plutôt le supplice que j'allais vivre, n'incombait pas mon chéri et était dû au hasard ou plus précisément à ma négligence. Bien que je me flatte d'un sérieux à toute épreuve dans mes entreprises, nulle n'est parfaite et j'ai payé cher un petit oublie par un concours de circonstances fâcheuses. J'ai donc passé un après-midi particulièrement pénible, non seulement à cause de la sévère correction que je me suis prise.

Après mon passage au coin, il convient que je la remette la canne à sa place. Mon homme est assez maniaque et aime un bureau bien rangé. Mes fesses en l'air, dans une nudité paradisiaque, il aime le beau spectacle quand je grimpe sur une chaise pour poser l'instrument à sa place, en haut d'une de ses bibliothèques. Quel manque d'originalité. Nous sommes là dans le typiquement allemand de jadis, la discrétion de l'autorité paternelle qui n'affiche pas le moyen de discipline aux jeux de tout le monde (ce qui était surtout un signe d'autorité maternelle), mais qui n'hésite pas d'en faire usage quand besoin y est.

Enfin bref, ce jour-là, après ma mémorable correction et la tête remplie de bonnes résolutions, j'ai oublié ma partie de travail. C'était au début de notre relation, je n'avais pas encore pris le plie. La canne est restée alors sur le bureau de mon chéri...

2 commentaires:

  1. Merci Isabelle je comprend tout a fait que dans ces moments cinglants et douloureux vous ne vous extasiez pas devant les trouvailles originales de ceux qui ont contribué à enrichir votre langue maternelle, mais quel ravissement devant tant d'imagination pour moi qui n'avait que de piteux résultats en Allemand - Mention spéciale pour le "rotzfrech" ;D

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  2. Heureusement je ne me paye pas de punition comme écrire un récit « à chaud »! J'aurais certainement moins envie de chercher les subtilités linguistiques. Mais je suis bien contente de vous trouver amatrice pour mes cours d'allemand, Ellie !

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