dimanche 26 janvier 2014

463 Discipline de maintenance

Pour que les bonnes résolutions perdurent

Nous ne pratiquons pas dans notre discipline domestique la « maintenance ». Je ne traduit pas cette expression venant de la DD anglophone par discipline préventive, car justement cette dernière existe à part et a fait objet d'instructifs articles pour la distinguer de la maintenance. Alors, sous ce terme très peu poétique de maintenance et qui me rappelle un peu les révisions pour voitures, se cache une sorte de rappel à l'ordre qui est appliqué sur le fessier de la dame dans des intervalles réguliers. Sans raison apparente, mais convenu par les deux partenaires, cette séance se passera tel jour à tel heure. Le grand moment venu, le monsieur se munit du signe de son autorité, le martinet, le paddle, le strape... ou tout basiquement de sa main. Tandis que la dame commence à baisser son jeans, remonter sa robe ou trousser sa jupe avant de baisser sa culotte. Notons bien le fait que dans presque tous les cas, la discipline domestique s'applique « cul nu ». Ne cherchons pas d'argument logique, même s'il en existe de très romantiques, comme l'élément pédagogique pour approfondir le bénéfice éducatif, souligner le rapport d'autorité par une nudité unilatérale, rendre la dame plus vulnérable et par conséquence plus susceptible à ce qui va lui arriver, réactiver les flux entre énergies féminines et masculines etc. On peut aussi y voir (très primairement) une expression du désir du monsieur d'avoir la dame toute nue sur ses genoux et pour la dame le désir de se trouver toute nue devant le monsieur. De retrouver ainsi une sorte de paradis perdu quand la nudité ne connaissait pas encore la contrainte de la pudeur. Bien qu'il reste encore un prix cuisant à payer pour que s'ouvre le chemin du bien-être et de la paix intérieure... avec soi-même. Il me semble dans la nature même de telles pratiques de puiser leur source et leur satisfaction dans les irrationalités humaines. Ou pour parler encore plus clair, dans la psychosexualité qui lie des pulsions à des représentations, à des fantasmes qui procurent excitation et plaisir. Les fantasmes pour leur part, en grande partie étant de constructions verbales érotisées (les petits mots qui font tilt!), l'importance de bien choisir les mots qui entourent l'acte saute aux yeux. A mon sens pour qu'une relation psychosexuelle fonctionne bien, il faut surtout que le discours du monsieur crée un écho positif et « stimulant » chez la dame. Que cette dernière souhaite ardemment sa punition, se sente à l'abri de tout abus et éprouve une gratitude de se faire rappeler les bonnes manières de cette manière si particulière.

Alternativement la maintenance peut aussi se concevoir comme un moyen commode de fesser et de se faire fesser régulièrement. Que l'on soit branché DD ou autre, rien n’empêche que les besoins soient asses similaires et se satisfassent de façons analogues. Et vu que les modalités sont clairement définies, chacun des partenaires dispose d'un temps nécessaire pour se mettre en condition. En quelque sorte c'est le rendez-vous cuisant de la semaine. Pour ma part, j'aime beaucoup les applications raisonnables, bon enfant qui jouent avec la douleur sans tomber dans des pratiques extrêmes. Il est édifiant d'ailleurs de lire certains blogs anglo-saxons à ce sujet où malgré les « terribles corrections » qui attendent la dame selon ses dire, on y trouve nulle part une notion de crainte ou de peur devant l'acte. Et si on s'attarde sur la discussion, il semble s'agir d'un besoin de confession publique, d'une acceptation du châtiment et d'un réconfort de l'ordre moral. Hein oui, le monde de la discipline domestique a parfois un fonctionnement bien différent de celui des spanker et spankées.

La maintenance a pour but, comme son nom indique, de maintenir la dame sur la bonne voie et de mettre en avant l'esprit régnant à la maison. A la base je ne trouve cette idée pas si bête que cela. Le besoin de punition puisant dans des sources les plus obscures, ne se nourrit pas forcement d'une tête en l'air chronique (que suis-je bête chéri) et de stupides fautes fraîches (zut, j'ai encore oublié que le mardi je dois mettre une culotte avec un nounours). J'ai plutôt l'impression en analogie avec la sexualité classique qu'il y a compulsion à la répétition dont l'intensité augment avec le temps passé entre deux corrections. Alors parfois sans que l'on ne s'aperçoive, le compte est bon. Le vase a commencé à déborder et une petite broutille peu prendre des allures d'un écart de taille que l'on souhaite à tout prix puni. Cette notion me paraît primordiale, la DD comme expression d'un besoin de punition de la dame auquel le monsieur s'adapte en fournissant un « coup de main » efficace. Car malheureusement l'effet du « trop plein » peut se passer sans devenir conscient, ce qui le rend redoutable et il arrive qu'il génère des dégâts et dérapages considérables. Comme une irritabilité, une mauvais humeur...

Tu la cherche là, isabelle !


Je pense que la maintenance peut concrètement aider à éviter ces phases à risque pour les personnes qui vivent avec un besoin de punition. Un peu comme un traitement de fond qui rétablit la bonne humeur dans le couple. Voila pourquoi mon chéri estime que cette pratique empiète sur un terrain plutôt thérapeutique qu'éducatif. On soigne un symptôme sans remédier à la cause. Et inversement on peut avec la maintenance, côté monsieur, garder le besoin de punir à un niveau raisonnable. Phénomène de vase communicantes, car grosso modo le rôle du monsieur dans la discipline domestique, est presque toujours présenté comme une expression de la raison pure sur un esprit féminin quelque peu juvénile et insoucieux. Oui, cela me reprend, j'ai envie de réviser un peu les idées reçues sur la discipline domestique, façon isabelle. Je vais même m'attaquer un de ces jours à la métaphysique du rôti brûlé !

10 commentaires:

  1. Mis à part le terme effectivement horrible, la fessée de maintenance ( on pourrait dire de rappel, ce serait mieux) peut avoir son charme. Mais j'aime encore mieux la fessée préventive. Elle est très adaptée aux dames qui vont s'empresser de faire ce qui est interdit pour le plaisir d'étre corrigées. Si elles se font rougir le popotin par avance, tout le monde est doublement gagnant : il y a fessée et il n'y a pas de bétise. Votre homme ne la pratique-t-il pas avant une soirée où il compte sur votre maintien irréprochable, Isabelle ? Je crois avoir le souvenir d'un de vos textes sur le sujet. Vincent (Main leste).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore votre pragmatisme, Vincent. Parfois une bonne fessée vaut mieux qu'une prise de tête. Vous avez raison concernant mon homme. Sans en faire une habitude, il lui arrive à des très rares occasions quand il me souhaite irréprochable et il me sent nerveuse, de me donner une solide fessée avant de quitter la maison. Ce traitement est efficace, car il me calme bien. L'important selon lui c'est d'arriver à un bon résultat qui se remarque, mais la façon dont on y arrive ne regarde personne.

      Supprimer
  2. Je n'aime pas le terme de "fessée de maintenance", qui m'évoque les révisions périodiques à faire subir à la voiture...

    Comme vous, Isabelle, je ressens parfois l'envie de recevoir une fessée, parce que je suis un peu nerveux, parce que ça fait longtemps, parce que j'en ai envie. Ou d'en mettre une à madame; et effectivement si madame est un peu pénible je peux penser que ça fait longtemps et qu'elle irait mieux et moi aussi avec le cul un peu rouge. Est-ce qu'on peut appeler cela de la maintenance? Comme vous le dites, Isabelle, en sexualité classique plus on attend plus la frustration monte et on veut l'étancher...

    Depuis que nous avons des enfants en âge de comprendre des choses, nous devons être prudents et discrets, et donc nous réservons les fessées bruyantes pour certains créneaux horaires. Cela peut donner l'impression d'une "fessée de maintenance hebdomadaire"....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous sommes très prudents concernant notre petite, Monsieur Pecan. Hors de question de l'effrayer par les bruits d'une fessée. De plus nous sommes friands tous les deux d'un bon niveau sonore qui laisse aucun doute sur ce qui se passe. Ce qui n'arrange pas les choses. Mais nous ne prévoyons pas de séance. C'est le vécu qui en décide. Quand la petite n'est pas là, je suis punie sur le champs. Quant au travail proprement éducatif, les bases étaient faites pendant les presque dix ans quand nous étions seuls. Il arrive bien entendu aussi que la main démange mon homme. Il me le dit sans prétexter une faute et souvent cela tombe bien car au fil des années nous avons concertés nos rythmes de besoin...

      Supprimer
  3. Hé bien chez nous nous disons "tu mérites d'en recevoir une bonne", sans pouvoir exécuter tout de suite... et le prochain moment où c'est possible revient régulièrement pour cause d'emplois du temps. Donc ça fait un peu "attends ce qui va t'arriver après demain matin".

    RépondreSupprimer
  4. Mon homme travaille à la maison. Ce qui facilite beaucoup les choses, même s'il se tiens scrupuleusement à ses horaires. Nous ne vivons pas que pour la fessée! Mais disons pendant ses pauses où quand je lui porte un café ou encore quand je fais la secrétaire, il y a toujours la possibilité d'un petit moment pour nous. Sinon je connais aussi: tu va voir tes fesses demain matin pendant ma pause petit déjeuner....

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Isabelle,

    Personnellement, j’insiste sur ce mot et donc ma réflexion n’engage que moi, cette idée de discipline (ou fessée) de maintenance me choque, même s’il a pu me sembler par la lecture de certains sites et récits anglo-saxons qu’il s’agit d’une pratique qui n’est pas si rare que cela. Pour moi, une correction est la sanction d’une faute, d’une erreur qui aurait pu être évitée, elle est destinée à me faire prendre conscience de celle-ci et de l’importance que mon mari y attache, et « in fine », à aider à ce que je m’amende. C’est pour ce motif qu’en m’étant donnée corps et âme à lui (et à lui seul !), je lui ai donné le pouvoir de me diriger, de me guider, en employant notamment et s’il le juge utile ce moyen coercitif.

    Cette idée de « maintenance » me paraît aussi anormale que si, lorsque j’étais gamine, ma mère m’avait systématiquement privée de dessert une fois par semaine, par mois, que sais-je à quelle fréquence, et quel que soit mon comportement. J’en aurais été choquée et je me serais sans doute rebellée, pour en arriver de ce fait au contraire de ce qui aurait été soi-disant recherché.

    Certes, je sais que certains et certaines éprouvent dans la douleur (surtout) et la honte (aussi peut être) d’une véritable fessée un plaisir masochiste. Ce n’est pas mon cas, je n’aime pas avoir mal, et je n’aime pas être prise en faute. Le cinglant des lanières du martinet sur mon postérieur tout comme le séjour au coin sont des moments que je souhaite éviter, et encore plus la honte (je ne dis pas « humiliation » !) lorsque nue à genoux, il m’admoneste franchement et sans égard. Mais je sais gré à mon mari d’être mon guide. Tout au fond de moi, s’il en venait à ne plus agir autant ainsi avec son habituelle fermeté, il me semblerait que cela serait un mauvais signe, qu’il m’aimerait moins et tiendrait moins à moi. J’ai besoin de lui !

    RépondreSupprimer
  6. Je suis très contente de lire votre réflexion qui n'engage que vous et je comprend votre réaction, Christine. Certaines pratiques de la discipline domestique ne font pas bon ménage avec la raison. D'ailleurs je dirais même que la discipline domestique fait mauvais ménage avec la raison tout court. Quand je suis ma raison, je suis farouchement contre la discipline de maintenance pour les mêmes motifs que vous évoquez. Par contre parfois (je dis bien parfois et non systématiquement) quand j'écoute mon besoin de punition qui est en train de déborder, je sens subitement une attirance pour cette pratique pour évacuer un trop plein. Notons que le besoin de punition peut se manifester sans faute apparente. Ce qui le rend redoutable. Je ne sais pas vraiment si on peut parler d'un terrain de masochisme, car beaucoup d'adeptes de la DD n'aiment pas les punitions. Il y a là une grande différence de ressentir un besoin de punition (avec ou même sans faute) qui s'apaise par la fessée et qui apaise surtout agréablement la personne et des pratiques de forts claquements sur le derrière dans un but de chercher de sensations jouissives. S'ajoute pour complexifier un peu plus la chose que pour ma part, l'idée de la fessée punitive, le fantasme, mes rêveries autour me sont de plus jouissives tandis qu'une fois installée pour être châtiée mon plaisir s'en va aussitôt. Ajoutons à ceci que j'aime tout de même de bonnes claques sur mon derrière dans un contexte coquin quand c'est mélangé avec quelques caresses. En apparence tout ces pulsions semblent agir sans qu'il y ait la moindre logique. Et en fait le but de mon post était justement de pointer sur tous ces irrationalités qui ne sont pas compatibles avec les pratiques qui punissent pour fautes, ni avec les pratiques qui « punissent » pour le plaisir. En ce sens la maintenance m'a paru un bon exemple pour débuter à aborder une façon nouvelle pour considérer la DD. Voila donc mon programme pour les prochaines mois.

    Rassurez vous, mon homme qui est plus rationnel que moi, n'a jamais voulu pratiquer la maintenance car pour lui aussi pas de châtiment sans faute. Par contre à des très rares occasion j'ai eu une correction avant pour me calmer (car j'étais insupportable), mais là nous sommes plutôt dans la prévention. Mais disons, sans parler de guide, je fais facilement confiance au bon sens de mon homme.

    Un petit mot sur l'humiliation. Je ne considère pas non plus le coin comme une humiliation, mais plutôt comme un exercice constructif qui rend modeste. Qui permet un regard critique sur soi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chère Isabelle,

      A votre réponse, dont je vous remercie, je voudrais ajouter deux remarques.

      A propos de votre avant-dernier paragraphe, je sais ce que c’est que d’être insupportable ! Par exemple, trop souvent, je suis prise d’un esprit de contradiction systématique. Face à une opinion de mon mari explicitée et solidement construite (comme de coutume !), je ne peux m’empêcher de prendre le contrepied de ce qu’il expose, avec des arguments qui, je le reconnais, sont généralement sans réels fondements. Mais la sanction qui peut tomber par la suite en soirée ne peut être appelée de la prévention, de la maintenance, car en vérité, c’est bien un peu plus tôt que j’ai mal agi. La seule différence qu’il peut y avoir est si ma « langue fourchue » s’est agitée en privé ou devant des tiers ……

      Quant à votre dernier paragraphe, je faisais plus ou moins inconsciemment allusion à une réflexion lue il y a peu, mais je ne me souviens plus où ( !), selon lequel on ressentirait un sentiment d’humiliation en se trouvant totalement nue devant celui à qui on se donne et qui est et reste vêtu : ce n’est pas ce que je ressens. Mon mari m’a voulu a-pudique, ainsi que je vous l’ai déjà dit, et être le maître de ma pudeur. J’ai pris l’habitude d’être fort souvent nue en sa présence, chaque fois qu’il me le demande ou me le suggère, parce qu’il aime cela, et que cela me plait de lui plaire. Quant à la honte à laquelle je faisais allusion, c’est bien celle de devoir reconnaître que j’ai pu fauter.

      Supprimer
    2. Chère Christine,

      effectivement en réfléchissant sur votre réponse chez nous non plus ce n'est ni de la maintenance, ni la de préventive car être insupportable c'est bien entendu préparer « activement » le terrain d'une punition. D'ailleurs je considère moi-même être insupportable  comme un grave manquement de respect envers mon homme. Toutefois souvent c'est plus fort que moi. Comme votre mari, mon homme aussi construit solidement ses opinions et c'est justement cette solidité de longue et mure réflexion qui m'agace, car pour ma part j'aime bien dire ce qui me passe par la tête.
      Je connais également « la langue fourchue » et peut-être suis-je parfois insupportable avant une soirée justement parce que je sais que mon homme veille pour que je ne me laisse pas aller trop loin dans mes bêtises ou méchancetés.

      Quant à la nudité, je ne ressens pas d'humiliation non plus. Personnellement je pense, même mettre la pudeur à rude épreuve, n'est pas une humiliation par laquelle j'entends quelque chose de dégradant comme être associée à un animal, insultes, être présentée comme écervelée ou comme objet à usage sexuel. Vous avez dû lire l'excellent article chez Amandine à ce sujet. Je ne suis pas toujours de son avis (comme pour un certain amalgame pudeur/humiliation), mais après tout nous ne font pas de la science exacte. Nous parlons de notre ressentir, de ce qui nous rend humain, de ce qui nous touche et de la manière que les choses nous touchent. Enfin son post m'a fait réfléchir aussi et c'est cela qui est essentiel.

      Supprimer