vendredi 15 novembre 2013

430 Liens de discipline domestique (88 ème édition)


Quand on a encore fait la vilaine !


Impossible de trouver quoique ce soit sur l'auteur (Maurice Carriere) de cette photo sur le net. A priori il serait alors difficile de trancher s’il s’agit de l’authentique vintage retouché ou d’un travail récent. Le texte accompagnant livre un indice qui pointe vers la modernité. Le verbe « muss » est écrit avec un double ss au lieu d'un « β » d'antan, pointant ainsi vers une publication après la réforme de l’orthographe allemande qui est assez récente. Seulement je connais une autre photo de ces deux dames et qui s'appelle : « La consolation après la punition ». La canne se trouve posée par terre et la jeune dame se fait consoler dans les bras de celle qui est plus âgée. Je daterais donc cette photo de la fin des années 20, début années 30. Avec grande probabilité une publication d'Ernst Schertel, précurseur du « flagellantisme » allemand illustré par la photographie. Activité hautement risquée qui coûtera à ce monsieur d'ailleurs son titre de docteur, sa place de travail ainsi qu'une peine de prison de sept mois. Et même plus tard dans les années 50, les mœurs du temps lui posent encore des problèmes pour une réédition de son œuvre.
Je dois te punir !

Petite phrase qui aborde un registre d’émotions peu banal dont le parfum enivre le mieux – à mon avis - dans une relation entre adultes consentants où la fessée disciplinaire fait partie des habitudes du couple. Comme c’est le cas dans la discipline domestique. Nous sommes loin d'une activité récréative qui puise ses émois dans une mise en scène, culminante justement dans un acte punitif.

Je dois te punir !,

ne contient à mes yeux rien d’une mise en scène. Plutôt un constat amer, une expression de déception de la personne qui tient la baguette à la maison. Malgré des avertissements et d’autres sanctions pour la même cause, le comportement ne s’est pas encore amélioré. Les mêmes erreurs font surface une fois de plus.

Je dois te punir !,

reflète pour moi un authentique rapport d’éducation et non de soumission. Je pense que la vraie fessée disciplinaire abrite pas mal de secrets qui échappent à la plupart des amateurs de mises en scène. C’est le réalisme du contexte qui permet d’expérimenter de nouvelles saveurs. Peut-être parce que la fessée parmi toutes les pratiques récréatives ne se nourrit pas uniquement d’un apaisement physiologique, mais s’étale aussi dans la complexité de la psychologie humaine en abordant des notions comme culpabilité et expiation. Payer pour sa faute, être blanchi de sa faute. Sans tomber dans des grandes cérémonies presque « religieuses » qui caractérisent certaines formes de S/m. Mécanismes difficiles à cerner et peut-être plus proches de la psychologie féminine que masculine. Non-dits, parfois même pendant une correction qui est coquine, sans que le monsieur s’en doute. Expliquant ainsi pourquoi certaines femmes cherchent des rencontres qui ne dépassent pas le cadre punitif. Il y a un temps pour tout, pour se faire rappeler à l'ordre et pour les câlins. Sans que l'on veuille forcement les mélanger. Il est toujours délicat de parler d’une approche différente aux émotions selon le sexe de la personne. Loin de moi de vouloir généraliser, mais il y a des petits trucs qui me sautent aux yeux quand je lis certaines dames, détails qui semblent manquer aux écrits des messieurs...


Non, au point de décevoir, ce n'est pas de cette manière que cela se passe entre filles. Et je sais bien de quoi je parle, car des allusions et du matériel assez explicite à ce sujet ne manquait pas pendant mon adolescence. De là, le feuilleter ou de le visionner avec une copine, c'est une autre chose et il semble que des jeunes filles ont des sujets beaucoup plus importants à aborder. Le monde des fantasmes devient assez secondaire à l’adolescence et il prime surtout les petites trucs et ruses comment séduire le chevalier de son cœur. Et oui, c'est le romantisme avant tout. Quant à la tentation de se fesser entre filles, j'aurais quelques anecdotes à raconter. Entre copines dans des saunas familiaux (j'ai grandi dans un pays très froid!) et concernant des verges de boulot pour stimuler la circulation sanguine. Mais cela reste bien pudique et peu explicite. Ce qui n’empêche pas, sous prétexte de maladresse, de claquer un peu trop fort sur les fesses.

Enfin, ce qui me plaît dans ce clip c'est la bonne humeur dans laquelle se passe cette découverte. Là c'est bien girlie et il s'agit de la séance la plus
joyeuse à notre sujet que je connaisse. Ce qui ne veut rien dire, car je suis très « peu clip ». N’empêche, cela me rappelle un ambiance de claquement joyeux, récréatif, préliminaire avec course dans la chambre ou maison entre jeunes amoureux. Loin d'un pratique sérieuse et punitive. J'aime également dans ce clip le côté kitsch et la synchronisation décalée qui fait entendre la claque avant son application. Puis arrivent ces autres personnes, peut-être pour punir les pseudo filles de leur jeu sans retenue qui ne convient pas à des filles sages. Punir de la même manière de ce qui est puni. Philosophie un peu étrange...

Je vous souhaite à tous et toutes un excellent week-end !















10 commentaires:

  1. Je connaissais bien cette carte postale! Je n'avais pas fait attention au double S, et j'ai facilement cru qu'elle était ancienne. Sur le même site (mais lequel c'était) j'ai aussi vu une vieille carte postale française, avec une très jeune fille, légèrement courbée, en train de recevoir une fessée par dessus sa chemise de nuit, avec une phrase du style "rien ne réchauffe comme une bonne fessée".
    Constance a eu le même faible pour cette image, qu'elle a mise de côté.
    Même si pour moi, la fessée ne libère d'aucune culpabilité, la phrase, dans ce qu'elle a de calme (elle suppose le consentement, en plus), m'a toujours fait un effet étrange.

    Simon

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  2. ...ou utilisation d'un système typographique sans ß, de même que l'on écrit ue pour ü et oe pour ö ?

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  3. @ Simon : A vrai dire, moi aussi je collectionne des images de ce style. De préférence des merveilles du studio Biederer en France et bien entendu du Schertel en Allemagne. J'aime beaucoup des sous-titres qui parfois inspirent plus mon imagination que la photo. Notamment quand comme tu le mentionnes ressort implicitement le consentement.

    @Pecan : Je crois que vous avez raison. Je viens de vérifier d'autres sous-titres de photos de cette œuvre et effectivement le ß est systématiquement remplacé par un double SS.

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  4. Pardonnez mon "esprit d'escalier" mais il me semble me rappeler qu'en Allemand, classiquement, on n'utilise pas le ß en majuscules, mais on écrit SS. Or ce sous-titre est en majuscules...

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  5. … z'étes drôlement calé en allemand, Monsieur Pecan, car vous avez raison. Y a des jours que des fessées se perdent avec moi. D'ailleurs j'ai toujours un peu l'impression que mon homme se moque de moi quand il dit que je ferais un excellent détective...

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  6. Bonjour Isabelle,

    Je me demande, en regardant les deux images censées refléter une scène dans un monastère, s’il n’y a pas en l’occurrence une idée au moins partiellement fantasmagorique, quoique assez répandue. Ce qui me fait dire cela est ce que j’ai entendu raconter par ma belle-mère.

    Sa mère, qui avait 8 ans au début de la guerre de 1914-18, avait été évacuée de l’autre côté de la Manche pour la protéger des risques supposés à venir, et placée dans un couvent catholique pour y être hébergée et poursuivre son éducation, et où elle resta jusqu’au printemps 1919. Je ne sais si ce couvent était en Angleterre ou en Irlande, ce qui est fort possible car cette dernière faisait alors encore partie de la Grande Bretagne et est à majorité catholique. Quoiqu’il en soit, elle a souvent raconté à sa fille que pour développer et sauvegarder le sentiment de pudeur que selon les sœurs, toute jeune fille bien éduquée se devait d’avoir en toutes circonstances et même s’il le fallait au risque de sa vie, toutes les gamines quel que soit leurs âges (elles étaient entre 7 et 18 ans) devaient faire leur toilette en gardant une longue chemise de coton ! J’imagine aisément que dans ces conditions, l’hygiène devait être souvent négligée…

    Si je crois aisément à la réalité des châtiments corporels, l’église me semblant les avoir admis et même favorisés au cours de la nuit des temps (je pense par exemple aux verges, ou au cilice), je me demande néanmoins, devant une telle pudibonderie, si les punitions très certainement appliquées entrainaient effectivement la mise à nu des postérieurs. Qu’en pensez-vous ?

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    1. Bonjour Christine !


      Je me permets juste de vous signaler que ce dimanche soir la TV repasse le film intitulé " The Magdelane Sisters" sur la chaine D8. Un film triste et froid avec en toile de fond un couvent irlandais chargé de "rééduquer" les jeunes filles " qui avaient fautées" (ont-elles tous les torts ?) dans les années 1950/1960. Dans une ambiance plus méridionale, signalons également le film "Angèle" (1935) avec Fernandel ,d'après le roman de M. Pagnol , qui parlait à sa manière des "mères célibataires" et de leur relations tendues avec leurs familles. Délicat et émouvant "problème" qui divise la famille.
      Bonne après-midi. Mac-Miche.

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  7. Ce que j'en pense chère Christine ? Que vous soulevez une question vraiment passionnante à laquelle je ne saurais répondre. Car même dans des ouvrages qui datent je pense qu'il y a risque que le fantasme emportât déjà sur la réalité. Selon une source de 1839 il existait deux sortes de flagellation. Celle d'en haut (réservée aux hommes) et celle d'en bas (réservée aux femmes). La source insiste sur la nudité. Il paraît également selon une autre source que la nudité du pénitent ou de la pénitente était mérité aux yeux de Dieu. Enfin je ne saurais trancher sur la véracité.

    Toutefois vous trouveriez

    ici et
    ici deux fait divers concernant le sujet.

    Merci pour le point de vue de votre belle mère. Il me semble effectivement difficile de procéder à une hygiène convenable en gardant une chemise de nuit.

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    1. Chère Isabelle,

      Je suis une fois de plus admirative devant votre érudition. Je n’ai pas votre remarquable connaissance des textes : il est vrai que comme j’ai eu l’occasion de vous l’avouer, les cours de philo lorsque j’étais en terminale ne m’ont vraiment pas intéressée et mon esprit avait alors tendance à vagabonder, souvent même sur des chemins « interdits ». De plus je n’ai pas trop de temps maintenant à consacrer à la lecture de loisir, et le perd trop souvent dans des textes administratifs. Comme vous avez dû vous en rendre compte, de ce fait, je fonctionne surtout à l’instinct, même si je sais être une auditrice attentive lorsque je suis en société.

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  8. Chère Christine,

    ne cherchez pas une érudition où se trouve une profonde passion pour un sujet et surtout un soigneux et méthodique travail de documentation. En fait je classe mon matériel sur notre sujet un peu comme une étudiante à la fac qui prépare une thèse. Selon la devise (merci Monsieur Mac-Miche pour la trouvaille !) : Ce n'est pas parce que vous vous occupez du superflu que vous êtes futile. Alors sur beaucoup de questions il m'est assez facile de trouver très vite des réponses dans mes archives. D'ailleurs j'ai ajouté votre question à mes sujets à faire car j'ai encore pas mal de matériel qui pourrait compléter la question. Et là, petit constat, mon nombre de sujets à aborder accroît plus vite que j'arrive à les traiter.

    J'aime beaucoup votre façon d'aborder les différentes questions.
    Il y a quelque chose de très personnel qui se dégage de vos écrits et qui va pour moi plus loin qu'un fonctionnement à l'instinct...

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