jeudi 22 août 2013

388 Le monde de la nuit


Se sentir vraiment nu !

Petit post supplémentaire qui voit le jour grâce à Christine et ses jolies contributions sur la discipline domestique et d'autres réflexions de ma part. Je trouve un peu dommage que des tels textes se perdent dans les commentaires, comme également ceux de quelques autres lecteurs. A la base nous étions partis sur le monde de la nuit, les endroits branchés et les clubs. J'avais alors exprimé mon ignorance et mon manque d'expérience à ce sujet. Concernant la France … je précise, mais quant à l’Allemagne mes connaissances sont de nature essentiellement théoriques et se basent sur une multitude de récits très détaillés de la part d'amis de mon homme. Alors j'ai suivi avec grand intérêt et plaisir les expériences de Christine, déjà parce qu'il est très rare de trouver une dame qui a envie d'en parler et surtout sans que cela dégénéré dans un oeuvre grossier d'histoires de fesses. Ce qui me plaît, c'est sa façon pudique de raconter qui rentre parfaitement dans le ton de mon blog. Ses anecdotes amènent sur une belle réflexion concernant la nudité publique. Évidement c'est une question de sensibilité personnelle, mais on retient que la nudité selon les circonstances peut se parer de maintes visages. 

Voici les impressions de Christine que je remercie ici pour son aimable autorisation de publication :

Mon expérience du monde de la nuit se limite à la fréquentation d’un club privé tenu par des amis de longue date de mon mari. Lorsque nous passons en couple une soirée à Paris, ce qui n’arrive pas souvent je dois dire, il est rare que nous n’allions pas au club, que ce soit pour y boire un verre, ou pour y passer toute une soirée puisqu’on peut même y dîner.

En principe, n’y sont admis que les membres et leurs amis, ce qui leur permet de « sélectionner » la clientèle, ou plus exactement d’en éliminer les éléments indésirables parce que fauteurs de troubles, tels notamment, ainsi que je l’ai constaté, des ivrognes invétérés qui une fois alcoolisés perdent toute notion de savoir-vivre. La gent masculine qu’on y voit est assez homogène, essentiellement constituée d’hommes murs, ayant des situations « assises », donc assez aisés, et qui viennent pour se sentir loin de leurs préoccupations journalières.

Du côté féminin, c’est beaucoup plus diversifié ! Je ne citerai que pour mémoire les 4 ou 5 strip-teaseuses qui viennent dans le courant de la nuit faire leur numéro sur la piste de danse libérée pour l’occasion, encaissent le prix de leur prestation, puis s’empressent de rejoindre un autre club ou cabaret, leur but étant de se produire plusieurs fois dans la nuit pour gagner suffisamment. Si on veut classifier les femmes par « groupes », je dirais qu’il y a :

  • les épouses (dont je fais partie !) ainsi que les « concubines » qui accompagnent leur homme, ce qui ne représente généralement guère plus de 10% en semaine des représentantes du sexe féminin, mais couramment plus de 50% le vendredi soir (le club est fermé les samedi et dimanche)
  • les femmes célibataires (ou considérées comme telles), qu’elles soient veuves, divorcées, ou ayant bien que mariées une vie indépendante, telle l’épouse d’un avocat connu, ce qui m’étonne toujours. La plupart ont au moins la quarantaine. Elles viennent pour s’amuser, bavarder, se divertir, et le cas échéant si elles en ont l’envie ce soir là, repartir au bras d’un cavalier qui leur a plu afin de finir la nuit dans le lit de l’un ou de l’autre ;
  • et aussi quelles que jeunes femmes, qui dans leurs vies quotidiennes sont étudiantes, vendeuses, employées, etc., qui ont su convaincre nos amis qu’elles sauront se comporter au club avec discrétion et savoir-vivre, et qui, en plus de se divertir comme les autres célibataires, ont l’espoir (caché qu’en apparence !), d’y trouver l’amant d’une nuit, ou de plus longtemps, et qui les entretiendra.
Je pourrais raconter bien des anecdotes. Je dirai juste maintenant que la provinciale naïve que j’ai pu être a été étonnée de voir comme tous et toutes s’y côtoient aisément, sans barrière, en toute simplicité et même réelle camaraderie …

... je pense que pour mieux vous éclairer sur une des règles de base quoique non écrite de ce que j’y avais appelé le savoir-vivre, il me faut vous conter un incident auquel je n’ai pas assisté, mais qui me fut largement rapporté et commenté par quelques unes des « célibataires » et confirmé par nos amis.

Il s’est passé que lors d’une nuit telle qu’il y en a classiquement en semaine, un couple a été surpris dans les toilettes en pleine copulation. Il mit en scène, si je puis dire, une jeune fille qui avait alors 25 ans, et un habitué du club. J’avais quelques fois bavardé avec cette fille qui avait fait un cursus scolaire identique au mien. Plutôt mignonne et souriante, un joli corps qu’elle savait mettre en valeur, elle m’avait confié que son souhait pas si secret que cela était de se trouver un « protecteur ».

Dès que notre ami sut la chose, il se précipita aux toilettes, provoqua un « coitus interruptus » non programmé ( !), et suivit la fille qui traversa honteuse la piste de danse avec ses vêtement roulés en boule jusqu’au vestiaire où il attendit qu’elle ait terminé de s’habiller pour la reconduire à la porte du club et la mettre dehors. En guise d’adieu , il lui intima de ne plus jamais pointer ne serait-ce que le bout de son nez au club. Qu’est-elle devenue ? Je n’en ai pas la moindre idée.

Quant à son partenaire, notre ami lui fit gentiment comprendre qu’il ne serait plus le bienvenu au club. Bien qu’étant un habitué de longue date, il se le tint pour dit et n’est plus jamais venu.


Puisque vous semblez « fantasmer » sur le French-cancan, je pense que je ne vous apprendrai pas la raison qui en déclencha son fulgurant succès, à savoir les culottes fendues de ces dames à la belle-époque. Il semble que l’on soit devenu plus pudique de nos jours … Je me demande si déjà, certaines ne faisaient pas disparaître leur toison, car j’ai le souvenir d’un tableau de Toulouse-Lautrec où la fille montre une « fente » sans poil.

A propos du monde de la nuit, et de l’envers de son décor, un début d’après-midi où nous passions devant le club, en voyant la porte ouverte, nous nous sommes arrêtés pour saluer les amis de mon mari. Ma première remarque fut olfactive , celle du tabac froid et des odeurs sui generis stagnant encore à l’intérieur du club en dépit d’un excellent système de ventilation, tandis que leurs employés procédaient aux activités ménagères.

La deuxième, qui fut une découverte pour la provinciale naïve que j’étais, fut d’assister discrètement à « l’embauche » d’une des strip-teaseuses qui pourront peut être venir se produire au cours de la nuit. Si dans la pénombre de la piste de danse, entourée par les spectateurs assis tout autour, il y a une certaine aura, là, en pleine après-midi, et tandis que les employés vaquaient à leur travail sans faire trop attention à elle, la fille eut à exécuter en pleine lumière son numéro sous les regards attentifs de nos amis voulant juger si le style conviendrait à leur club. Et c’est encore nue, sans même avoir pu se rhabiller, qu’elle connut le jugement sur sa prestation et les conditions offertes.

Je crois que c’est ce jour là que j’ai réalisé ce que c’est qu’être vraiment toute nue en public, infiniment plus que sur une plage nudiste, devant des personnes classiquement vêtues qui vous scrutent intimement pour évaluer sans concession aussi bien votre physique que la façon dont vous saurez l’offrir aux regards plus ou moins émoustillés de spectateurs anonymes.


5 commentaires:

  1. Je suis à la fois confuse et flattée ...

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  2. Chère Christine, ce n'est que la mise en page de vos commentaires qui change!

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  3. Bonsoir Isabelle !


    Vous êtes un auteur comblé ! Chacun/e apporte de l'eau à votre moulin ou une pierre à votre édifice.
    Comme au temps du Roi-Soleil, chacun/chacune cherche à plaire et à s'attirer les faveurs de son Prince !! (Rires)
    @ : Christine : j'ai éprouvé le même sentiment quant notre chère Isabelle m'a fait l'immense privilège de publier mon dessin ("la Dame au balcon") en Décembre dernier.
    Mais, j'abrège et vous souhaite une bonne fin de soirée. Respectueusement. Mac-Miche.

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  4. Je vous trouve un peu exubérant Monsieur Mac-Miche. Vous n'auriez par fait la fête ce vendredi soir ? Effectivement quand je tombe sur des contributions que j'estime de grande qualité, je ne vais pas hésiter à demander l'autorisation à son auteur de les poster sur mon blog. Mais je ne me fais non plus le belle vie en remplaçant une de mes propres publications. Je garde mon propre rythme et je publie sous forme de post supplémentaire. N'oubliez pas non plus que même sans commentaires, je ne me sans pas décourage (pour quelle raison d'ailleurs)et je n'abandonne pas mes publications. J'ai le gout pour le travail régulier dans le sang

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    1. Bonjour Isabelle !


      Rassurez-vous. Je n'en ai jamais douté une seule seconde. Votre force de travail me stupéfie toujours. Vous avez l'étoffe d'un/e écrivain/e : méthodique, prolifique sans être ennuyeuse, riche d'arguments.
      Votre approche des gens et des évènements me rappelle le côté professionnel des gens de médecine.
      Mais bon,c'est un avis très personnel (qui n'est peut-être pas forcémént partagé par notre noble assemblée).
      Sur ces quelques mots, bon WE à vous, Isabelle. Respectueusement. Mac-Miche.

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