Disciplinary
spankings ou leadership ?
Je ne sais pas si vous connaissez
l’excellent site : Taken
in Hand (Prise en Main). D'abord (outre de
maîtriser un minimum l'anglais) il faut aimer (et se contenter
aussi) des échanges sur des structures très particulières en
couple, la bonne réflexion, les conceptions atypiques et les
théories plus que personnelles. Car c'est un site sans images et
clips. Donc peu utile pour les occupations qui se font d'une main. Et
il n'y a pas de rencontres à faire comme carotte pour stimuler
l’activité... cérébrale en vue de contribuer, attirer
l'attention ou séduire avec des beaux posts. Pour ma part je
regrette parfois de ne pas disposer ni du temps nécessaire, ni d’un
meilleur anglais pour participer aux discussions. C’est toujours
bien argumenté et ne tombe pas dans un registre de tchat pour
adultes en manque de distraction. Pas de combat de coq pour ravir le
narcissisme des dames, ni de petites pestes qui aiment provoquer les
messieurs pour se mériter une bonne fessée. Bref cela reste entre
gens concernés ou intéressés par un mode de vie différent, dans
l'ensemble très monogames avec le couple comme valeur suprême. Et
je pense rien qu'en regardant la manière comment se passent des tels
échanges, que nous sommes loin d'un registre de « spanking for
fun ». Enfin depuis quelques temps, on trouve aussi chez nous
de plus en plus de publications, notamment féminines qui tournent
autour de la poésie d'une vraie punition. Peut-être parce que ces
dames ont dépassé l'âge de jouer et souhaitent du sérieux.
Ce site parle en quelque sorte d’un
courant qui essaye de se distinguer de la discipline domestique. Je
pense que les auteurs n’ont pas foncièrement tort d'insister sur
quelques nuances. On zappe sur un certain aspect récréatif plus ou
moins conscient sans le nier. Et parce qu'il s'agit avant tout d'un
consensus entre deux personnes liées par l'amour , il est peu
étonnant de trouver beaucoup de réflexions qui concernent les
sentiments. Voyons maintenant cette fameuse distinction :
Les amateurs de la DD semblent
manifester un faible (penchant irrationnel) pour la discipline, veut
dire l'application d'un ensemble de règles dans le couple. Le fin
plaisir de marcher à la baguette en quelque sorte qui ressort à
chaque fois que l'on s’écarte du bon chemin.
Apprends-moi
à être une fille sage !
Le courant « Prise en Main »
de son côté se base plutôt sur une recherche de sécurité
affective par le biais d'un monsieur qui s'occupe de tout en prenant
la dame par la main. L'accent se trouve sur un monsieur qui décide
pour le bien du couple.
Apprend-moi
à être une épouse dévouée !
Donc à mon sens deux fantasmes assez
distincts à la base. A ma compréhension le premier courant trouve
ses origines plutôt dans le développement de la libido et et le
deuxième plutôt dans le développement de la personnalité. Mais
ils peuvent aussi se confondre en une seule personne. Notamment au
fil du temps, car le but du couple c'est de durer. Parfois c’est
bien complexe à démêler. Voila qui donne :
Pour ma part mon penchant va vers la
discipline domestique, d'où le titre de mon blog. J'y vois une sorte
d’encadrement de la vie - je dirais - plus quotidienne que
conjugale. Personnellement je suis - à priori - extrêmement
indépendante. Socialement et affectivement parlant. Je ne vis pas
avec mon homme pour échapper à la solitude, par contrainte
matérielle ou par recherche d'un soutien. Je n’ai pas besoin d’une
personne qui me rassure sur ce que je fais ou projette de faire. Qui
m'encourage dans mon travail. A ce niveau je suis auto-motivée. Je
ne souhaite pas un couple fusionnel, l'un collé sur l'autre à
longueur de journée. Par contre je peux montrer par exemple une
approche à la vie quotidienne assez anarchique qui est notamment
très nocive pour ma sante qui est comme donnée personnelle bien
fragile. Alors j'aime beaucoup un encadrement strict. Une journée
structurée et imposée avec une main de fer. Mais au fil du temps
étant trop bien bichonnée par mon chéri, je lui fais tellement
confiance pour ce qui concerne une juste appréciation de la plupart
des situations de la vie que je me fie à ses décisions. Et si sa
décision ne me convient pas pour une fois ? D'abord cela
arrive. Non, il ne se fâche pas. Non, il ne lui viendrait pas à
l'idée de faire appel à la DD pour me convaincre. Nous font comme
tout le monde. Chacun expose ses arguments et nous réfléchissons
ensembles pour trouver la meilleure solution avec un intérêt
familial qui prime sur une intérêt personnel. On peut en déduire
une certaine leadership de mon homme dans notre couple, mais cela
s'est imposé par la qualité de ses décisions et non parce qu'il
est le monsieur qui porte le pantalon et impose donc d'office...
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe vous remercie de m’avoir permise de connaître ce site « Taken in hand » qui me semble assez intéressant. Il est vrai que je ne suis pas une pro du surf sur Internet, en raison déjà de manque de temps pour cela.
En le parcourant « en diagonale », il m’a semblé par ce survol rapide que ce site, par ses intervenants, m’a étonnée sur deux points :
- une quasi totalité ne semble n’être devenus adeptes de « la prise en main » qu’après de nombreuses années de vie conjugale, pour éviter la faillite de leurs vies de couple, et après un long raisonnement pour ne pas dire une thérapie. Il me semblait pourtant que cela aurait dû plutôt se trouver dans leurs gènes, comme un aspect fondamental de leurs natures, et donc intervenir le plus souvent dès le début de leurs relations. Mais peut être fais-je par trop un parallèle avec nous ?
- -certes vous aviez bien précisé que ce n’est pas un site pour ceux qui cherchent une certaine excitation ! Mais de là à n’y voir presqu’aucune allusion à la vie sexuelle intime ? Peut être que j’y attache trop d’importance ? que cela résulte peut être du fait que je ressens le besoin fréquent d’une satisfaction sexuelle depuis très longtemps, satisfaction qui de plus en couple m’est apparue beaucoup plus complète et satisfaisante que solitaire ?
Par ailleurs, je dois vous avouer que je n’ai pas vraiment compris votre distinction entre « discipline domestique » et « prise en main » : la première n’est elle pas la conséquence de la seconde ? Il me semble que c’est ce que j’ai vécu et que je vis, après avoir plus ou moins consciemment aspiré dès ma jeunesse à cette « prise en main » par un mari qui en me guidant me soutient et me permet de me sentir plus forte.
Enfin, lorsque pour parler des deux courants que vous apercevez, vous utilisez le mot de « fantasme », je ne suis pas sure qu’il soit approprié, et même qu’il reflète votre pensée. Car les dictionnaires insistent sur le côté imaginaire déconnecté de la réalité du fantasme, dont l’origine vient du mot spectre, par exemple ce qu’en dit Larousse :
« Représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients spécialement en psychanalyse, scénario de l'accomplissement du désir inconscient. : Être dominé par ses fantasmes. Les fantasmes d'une société. (Les fantasmes peuvent être conscients [rêveries diurnes, projets] ou inconscients [rêves, symptômes névrotiques].) »
Chère Christine
RépondreSupprimerIl n'existe pour l'instant aucune connaissance sur le fait d'où vient l'attirance pour ce genre de relation. Et même en appliquant la psychanalyse on doit se rendre compte à un moment ou un autre que certaines choses se trouvent peut-être dans la nature ou dans les gênes d'une personne comme vous dites. Par contre, vu l'aspect politiquement très incorrect de telles tendances, certaines personnes essayent de les « refouler » ou font à mon avis semblant à les découvrir à un âge avancé. Puis dans certains écrits anglophones, il y a une tendance de vouloir à tout pris séparer sexualité et discipline conjugale. Sorte « d'isolation » qui sépare strictement la partie rationnelle de la partie irrationnelle d'un fantasme. Mais ce que je trouve à titre personnel fort intéressant dans votre commentaire, c'est cette allusion que vous faites à la satisfaction sexuelle fréquente. Je m'y retrouve parfaitement. Sur ce terrain se trouve certainement un des plus importants non-dits de la discipline conjugale. Malheureusement on ne trouve quasiment jamais de textes sur ce sujet.
Quant à la distinction « prise en main - DD », j'ai déjà essayé de vous répondre dans un autre commentaire. Je vous lis avec autant plus attention, car justement vous semblez mettre l'accent sur la prise en main. Voila donc des infos et du vécu sur la prise en main... de première main. En ce sens je trouve vos commentaires très précieux pour montrer une vision différente de la mienne. Par exemple aussi d'être guidée pour se sentir plus forte.
Je ne puis vous donner tort sur votre réflexion concernant mon usage du mot fantasme. J'avais initialement prévu mon « dictionnaire isabellien » pour éviter des malentendus. J'en conviens avec une définition qui met un accent sur un imaginaire déconnecté de la réalité, mais je vois également dans le fantasme une sorte de pensée qui donne un relief à un désir et prépare ainsi une action de réalisation. Je cite l'analyste Otto Fenichel (que j'aime beaucoup pour la brillance de ses idées) à ce propos :
Tant que la pensée n’est pas suivie d’action, on l’appelle fantasme. Il existe deux sortes de fantasmes : le fantasme créateur, qui prépare à l’action qui doit suivre et le fantasme rêverie, refuge des souhaits qui ne peuvent être remplis. Le premier, prenant sa source dans l’inconscient débute, sans aucun doute, par le processus primaire et l’imagination, - mais se développe hors de cette sphère. Le second devient un substitut réel pour l’action quand, dans l’état "d’introversion ", les " petits " mouvements qui accompagnent la rêverie deviennent assez intenses pour entraîner une décharge.(Extrait de « La pensée et le développement du sens de la réalité »)
Je reviens donc aux fameuses gênes, car je crois que le fantasme de la DD ou de la prise en main précède la pratique, étant chacun spécifique et distinct de l'autre. Enfin, c'est mon opinion. Je n'en fais pas une science !
Chère Isabelle,
SupprimerJe ne saurais pas citer, comme vous savez le faire, un philosophe ou un psychanalyste ! Si j’étais bonne en français, ce qui m’a permise de passer mon bac sans problème, les cours de philo en terminale m’ont peu intéressée. Peut être est-ce à cause de la prof que j’ai alors eue, mais j’avoue que lorsqu’elle parlait de Kant, de Nietzsche, ou de je ne sais qui encore, j’avais beaucoup plus tendance à me réfugier dans mes secrètes pensées en croisant les cuisses …
Car, je vous l’avoue, je crois qu’aussi loin que ma mémoire remonte, mon imagination plutôt fertile m’a conduite à beaucoup fantasmer, et qu’à partir du moment où mon corps a découvert le plaisir, ces fantasmes ont pratiquement toujours eu plus ou moins une connotation sexuelle. Certes, au début, mon ignorance plus ou moins grande de « comment on fait les enfants » ( !) ont fait que ces fantasmes comportaient beaucoup de naïvetés et d’invraisemblances. Puis, un savoir du sexe opposé limité au début à l’observation de bébés ou de très jeunes garçons , même complété plus tard par des cours de SVT donnés avec une certaine gêne par la prof au milieu de ricanements étouffés m’a pratiquement conduite jusqu’à l’extrême fin de mon adolescence à des approximations et des ignorances qui me font sourire maintenant.
Ces fantasmes, jusqu’à, disons 19 ou 20 ans, ont toujours été très romantiques, suggérés le plus souvent par des romans où je pouvais m’identifier à une héroïne à qui il arrivait plein d’aventures plus ou moins dangereuses mais toujours avec une fin heureuse grâce à un héros sans peur. Fantasmes suffisamment fantasmagoriques pour que je ne les confonde avec la réalité, ou même seulement que j’y fasse un lien si ténu soit il.
Ils n’ont jamais comporté, ou alors je ne m’en souviens plus, de « fessée » telle que certains l’imaginent ici, comme par exemple d’après la Comtesse de Ségur, même si je pouvais souvent être exhibée, punie, fouettée, torturée, etc…, avant d’être sauvée. Mais je confesse que depuis ma première correction punitive, il m’arrive, peut être plus souvent que raisonnable, d’imaginer pour certaines femmes que je peux côtoyer à un titre ou un autre, de pouvoir un jour les voir, « cul nu » présenté le plus indécemment possible, soumises à des cinglades sans merci du martinet familial, en pensant que cela les remettrait dans le droit chemin et les rendrait meilleures.
Chère Christine,
Supprimerje cite par déformation professionnelle de tout documenter et aussi par éducation, étant élevée dans l'esprit de respecter et de rendre hommage à la pensée d'autrui. Je ne souhaite nullement donner l'idée sur mon blog que je déborde personnellement de bonnes idées et brillantes réflexions. Je vous comprends pour les cours de philo. Et si j'étais assez bonne en cette matière c'est tout simplement parce que j'ai une bonne mémoire qui me permet de retenir facilement ce que disent les gens érudits. Mais et là c'est troublant, moi aussi je croisai mes cuisses en cours de philo. Dans d'autres aussi d'ailleurs. En m'en voulant à mort, car il faillait que je bosse encore plus à la maison pour de bons résultats. Pour ma part, bon rien d'étonnant, j'ai beaucoup fantasmé sur la fessée, par contre concernant la façon comment faire concrètement des bébés j'ai été plutôt pragmatique dans l'adolescence. On y prenant vite goût, non pas de faire des bébés, mais de m’entraîner pour. Une double vie en quelque sorte, ne croyant pas concilier mes aspirations de discipline avec d'autres beaucoup plus banales. Il reste bien évidement quelques allusions dans votre commentaire qui éveillent ma curiosité d'en savoir un peu plus.
Je partage vos rêveries sur « certaines femmes » de mon entourage. C'est un magnifique fantasme qui peut se pratiquer en toute discrétion basé sur du concret. Je pense que le fait d'être exposée soi-même au martinet, réveille un désir de « justice ». Notamment quand on voit des dames qui se comportent selon des critères (voire davantage encore) qui font justement à la maison apparaître le martinet.
Mon épouse me glisse parfois que telle ou telle personne (homme ou femme) est tellement désagréable/nonchalante/énervante qu'elle mériterait une fessée...
SupprimerLe martinet est très bien comme support intellectuel à cette idée: alors qu'une fessée à la main sur les genoux donne vite prise à des aspects "sensuels", la fessée au martinet, dans une position sans contact avec le fesseur, a un aspect plus "punitif". Le "paddle", évitant le déculottage, est encore mieux de ce point de vue.
Quand on pense à ce genre de scènes, en effet, on pense plutôt la scène de la fessée dans l'Assomoir qu'aux 50 nuances...
Bonjour isabelle, bonjour Christine,
RépondreSupprimerChristine, ’apprécie grandement, en les découvrant aujourd’hui, vos interventions et réflexions sur le sujet qui nous intéresse tant. A propos de vos réflexions sur « certaines femmes » que vous imaginez recevoir une bonne fessée cul nu sachez que vous n’êtes pas la seule.
L’autre à une terrasse à coté de moi deux femmes d’un certain âge parlait. Je n’écoutez pas mais à la fin de la discussion je ne pouvais pas ne pas entendre. Comme j’avais manqué le début je ne comprenais pas tout mais l’une de ces dames semblait s’être disputé avec une jeun femme d’une grande grossièreté. Celle – ci lui aurait fait pour fini une remarque en ajoutant : « de toute façon je suis sur que vous ne comprenez pas ce que je viens de dire. » la dame avait répondu : « Je comprends très bien, d’ailleurs j’ai été professeur. » Alors la jeune femme, d’après le témoignage scandalisé de cette dame, a dit : « et bien je pense que la moitié de vos élèves se sont suicidé. » « Quelle honte ! » a ajouté l’interlocutrice, « je lui aurait flanqué un de ces fessées, et déculottée par-dessus le marché ! ».n’avait – elle pas raison ?
Merci pour cette jolie anecdote Bertrand qui rejoint de plus pas mal mon vécu personnel. Disons que mon cœur a envie de donner raison à cette dame.
RépondreSupprimerIl me semble que la fessée tient une place importante dans l'inconscient collectif. Au contraire du droit commun qui concerne les sanctions pour délits et crimes, le créneau de la fessée me paraît se placer dans le domaine des incivilités qui fâchent et qui peuvent se pratiquer impunément. Et trouve assez édifiant combien de fois il m'arrive d'entendre des allusions en ce sens. Toutefois y ajouter "déculottée" reste tout de même rare...
Oh, j'ai un collègue âgé qui plaisante parfois ainsi quand quelqu'un se fait "remonter les bretelles" un peu vertement: "et puis après, la fessée cul nul en place publique?".
SupprimerÉvidemment, il ne sait pas que c'est ce que je reçois, certes en privé, si mon épouse me "remonte les bretelles"... j'espère ne pas rougir quand il dit cela!
C'est tout mignon aussi. Il m'arrive parfois dans mes fantaisies essayer d'imaginer un monsieur éduqué par sa dame et ses réactions quand le sujet vient sur la table de manière anodine dans un contexte public. Et je me pose justement la question si on pouvait apercevoir un petit rougissement!
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