dimanche 11 août 2013

381 Au cinéma (#22)


Au programme cette semaine : Du super 8 oublié !


Je m'éloigne de mon sujet de base, le noble septième art, pour me plonger dans les bas fonds d'un autre âge. Exceptionnellement il y aura plus que trois posts cette semaine. De la distraction à l'état pur et moi toute ravie de vous présenter une par une ces belles trouvailles (en bas de l'écran du clip). Enfin à mon goût.

Il semble s'agir de productions à bon marché qui auraient pu ou qui ont plutôt ravies des personnes de la génération de mes parents disposant d'un projecteur super 8. Ma première impression : Vivement ce kitsch touchant, loin des excès du claquage robotisé de notre époque. L'action est brève, ce qui me convient à la merveille. J'ai beaucoup de mal à regarder plus que deux minutes affilées ce que font d'autres gens en la matière. Surtout quand c'est « l'histoire d'une main ou d'un instrument qui rencontre un derrière dénudé ». La mauvaise blague sans imagination quoi. A moins de me trouver devant quelque chose de joliment raconté comme justement par le cinéma. Mes petits clips dénotent de ce qui se faisait à l'époque. Niveau british, il y avait surtout l'inévitable écolière, ce qui peut avoir son charme, mais lasse à la longue. Puis autrement, il existait pas mal d'histoires plus ou moins glauques selon le mode « comment rendre docile une dame à coup de fortes tapes pour qu'elle se prête à tout genre de pratiques ». Et là, nous sortons du registre qui me donne des frissons. Enfin chacun son imaginaire. Passons.

Mon premier clip n'essaye pas de cacher son aspect bricolage. Pourtant il ne s'agit pas d'amateurs, mais d'actrices. On dirait que la dame qui va mener l'action, s'est fait piquer par une vilaine mouche qui donne des envies étranges. Alors au lieu de se brosser sagement ses cheveux, elle va se transformer en furie pour régler un compte avec l'autre dame. Voila une situation qui vire vite vers l'humour involontaire comme on en voyait pas mal à l'époque. Soutenue par une superbe musique d'ambiance, la fesseuse improvisée prend visiblement son pied et va même être obligée aussi de s'occuper de celui de sa copine qui essaye maladroitement de se faufiler. Un petit air fort crédible d'une d'authentique réaction quand on se fait botter le postérieur pour du vrai.

Tu restes sur mes genoux, isabelle, compris!

Constatons donc qu'à cette époque lointaine, personne ne parle encore du concept révolutionnaire du plaisir partagé qui légitime et déculpabilise de nos jours les fantasmes avec un non-dit socialement inacceptable. Hein oui, la liberté que donnent les mœurs d'un côté est souvent repris d'un autre. Bref pas d'actrice inerte de l'ère post-moderne qui « ferme ses yeux et pense à son porte-feuille ». Expression librement adaptée (de la maman) de la reine Victoria (ferme les yeux et pense à l’Angleterre ; Close your eyes and think of England) qui a su donner son nom à toute une époque qui faisait apologie des châtiments corporels. Puis quel progrès, libération de la femme oblige, le droit de remuer semble acquis. Je me pose d'ailleurs la question comment il a pu se perdre de nos jours concernant les clips sur notre sujet. Peut-être pour rassurer les messieurs qui fantasment sur l'existence de la poupée très sage qui dit toujours :

Oui, oh ouiiii ! Encore ! Plus fort mon chou !

Simone qu'en penses-tu ? :

« ...les pratiques sadico-masochistes sont une anticipation de l’expérience sexuelle et une révolte contre elle... destinée à être une proie passive... » (S. de Beauvoir).

Voila c'est justement là que le bât blesse. On présente souvent des dames qui « se laissent faire » en rapport avec notre sujet comme des soumises, mais visiblement toutes ne sont pas des « proies passives ». Notons la différence avec une proie facile. Certaines prennent au mot l'idée de la fessée comme un acte d'amour et ne cessent pas de remuer sur les genoux du monsieur. Provocant ainsi un joli spectacle pour les yeux. Pour finir, un regard sur la belle garde-robe rétro et ce superbe porte-jarretelles spécialement conçu pour des soirées entre adultes et parfaitement inutile pour sa vocation primaire, tenir des bas bien en place. Vendu sous la dénomination poétique « ceinture de danse » dans les années 80, j'ai du me contenter d'un tel modèle quand j'étais ado, car on ne trouvait rien de mieux dans mon pays.

Je dois m’arrêter pour aujourd'hui, car mon homme et ma petite m'attendent pour sortir. Je file, car sinon je risque une fessée pour de bon. Je reviendrais demain avec un autre super 8 nostalgique.

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