Au
programme cette semaine : Du super 8 oublié !
Je m'éloigne de mon sujet de base, le
noble septième art, pour me plonger dans les bas fonds d'un autre
âge. Exceptionnellement il y aura plus que trois posts cette
semaine. De la distraction à l'état pur et moi toute ravie de vous
présenter une par une ces belles trouvailles (en bas de l'écran du clip). Enfin à mon goût.
Il semble s'agir de productions à bon
marché qui auraient pu ou qui ont plutôt ravies des personnes de
la génération de mes parents disposant d'un projecteur super 8. Ma
première impression : Vivement ce kitsch touchant, loin des
excès du claquage robotisé de notre époque. L'action est brève,
ce qui me convient à la merveille. J'ai beaucoup de mal à regarder
plus que deux minutes affilées ce que font d'autres gens en la
matière. Surtout quand c'est « l'histoire d'une main ou d'un
instrument qui rencontre un derrière dénudé ». La mauvaise
blague sans imagination quoi. A moins de me trouver devant quelque
chose de joliment raconté comme justement par le cinéma. Mes petits
clips dénotent de ce qui se faisait à l'époque. Niveau british, il
y avait surtout l'inévitable écolière, ce qui peut avoir son
charme, mais lasse à la longue. Puis autrement, il existait pas mal
d'histoires plus ou moins glauques selon le mode « comment
rendre docile une dame à coup de fortes tapes pour qu'elle se prête
à tout genre de pratiques ». Et là, nous sortons du registre
qui me donne des frissons. Enfin chacun son imaginaire. Passons.
Mon premier clip n'essaye pas de cacher
son aspect bricolage. Pourtant il ne s'agit pas d'amateurs, mais
d'actrices. On dirait que la dame qui va mener l'action, s'est fait
piquer par une vilaine mouche qui donne des envies étranges. Alors
au lieu de se brosser sagement ses cheveux, elle va se transformer en
furie pour régler un compte avec l'autre dame. Voila une situation
qui vire vite vers l'humour involontaire comme on en voyait pas mal à
l'époque. Soutenue par une superbe musique d'ambiance, la fesseuse
improvisée prend visiblement son pied et va même être obligée
aussi de s'occuper de celui de sa copine qui essaye maladroitement de
se faufiler. Un petit air fort crédible d'une d'authentique réaction
quand on se fait botter le postérieur pour du vrai.
Tu restes sur
mes genoux, isabelle, compris!
Constatons donc qu'à cette époque
lointaine, personne ne parle encore du concept révolutionnaire du
plaisir partagé qui légitime et déculpabilise de nos jours les
fantasmes avec un non-dit socialement inacceptable. Hein oui, la
liberté que donnent les mœurs d'un côté est souvent repris d'un
autre. Bref pas d'actrice inerte de l'ère post-moderne qui « ferme
ses yeux et pense à son porte-feuille ». Expression librement
adaptée (de la maman) de la reine Victoria (ferme les yeux et pense
à l’Angleterre ; Close your eyes and think of England) qui a
su donner son nom à toute une époque qui faisait apologie des
châtiments corporels. Puis quel progrès, libération de la femme
oblige, le droit de remuer semble acquis. Je me pose d'ailleurs la
question comment il a pu se perdre de nos jours concernant les clips
sur notre sujet. Peut-être pour rassurer les messieurs qui
fantasment sur l'existence de la poupée très sage qui dit
toujours :
Oui,
oh ouiiii ! Encore ! Plus fort mon chou !
Simone qu'en
penses-tu ? :
« ...les pratiques
sadico-masochistes sont une anticipation de l’expérience sexuelle
et une révolte contre elle... destinée à être une proie
passive... » (S. de Beauvoir).
Voila c'est justement là que le bât
blesse. On présente souvent des dames qui « se laissent
faire » en rapport avec notre sujet comme des soumises, mais
visiblement toutes ne sont pas des « proies passives ».
Notons la différence avec une proie facile. Certaines prennent au
mot l'idée de la fessée comme un acte d'amour et ne cessent pas de
remuer sur les genoux du monsieur. Provocant ainsi un joli spectacle
pour les yeux. Pour finir, un regard sur la belle garde-robe rétro
et ce superbe porte-jarretelles spécialement conçu pour des soirées
entre adultes et parfaitement inutile pour sa vocation primaire,
tenir des bas bien en place. Vendu sous la dénomination poétique
« ceinture de danse » dans les années 80, j'ai du me
contenter d'un tel modèle quand j'étais ado, car on ne trouvait
rien de mieux dans mon pays.
Je dois m’arrêter pour aujourd'hui,
car mon homme et ma petite m'attendent pour sortir. Je file, car
sinon je risque une fessée pour de bon. Je reviendrais demain avec
un autre super 8 nostalgique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire