Enfin
le retour des beaux jours !
Pour l'occasion Monsieur aime beaucoup
me voir en belle de champs. La panoplie est large. Des petites robes
fleuries, des jupons froufroutants, rubans dans les cheveux ou
chapeau de paille. Et bien entendu j’ai une petite panière en
osier qui va avec ma tenue et qui sert à ramasser ce que la nature
nous offre : de l’oseille, des fraises de bois, mûres,
myrtilles, des noisettes, châtaignes, champignons etc selon la
saison. Je reste éloignée de la sophistication des grands
maquillages pin-up et pour la lingerie je me pare du coton blanc
brodé. Je n'irais pas au point de le choisir avec une petite
inscription incitante, style: « le pan-pan cucul c'est par
ici » ou un insolant « spank me ». Non, en pleine
nature, nous somme très nature. Loin des artifices modernes. Et en
suivant cette maxime à la lettre pour pique-niquer en amoureux rien
que tous les deux, mon homme me préfère depuis toujours toute nue.
Il trouve que mes vêtements gâchent le charme du paysage et surtout
les courbes de mon corps. Le contraste, moi dévêtue, lui habillé
nous convient à la merveille. Un « Déjeuner en herbe à notre
façon ». Manet toujours d'actualité, 150 ans plus tard et
comme à l'époque il est plus facile de déjeuner ainsi en Allemagne
avec ses mœurs innocents et ses nombreux parcs qui tolèrent un
petit coin pour des telles activités. Voila pourquoi le gendarme de
Saint Tropez fait tant rire dans mon pays de naissance, car en fait
on imagine la pudeur exagère comme une particularité de Cruchot au
lieu de la lier à son ardeur de défendre la rigueur française.
Ceci dit mon endroit de prédilection pour du Manet moderne restera
la cap Creus qui se situe en Catalogne juste derrière la maison de
Dali à Cadaqués.
Parfois, sans que je le sache d’avance,
Monsieur choisit un endroit idyllique pour un petit récapitulatif de
la semaine. Dans des telles circonstances ma nudité gagne le petit
surplus qui la rend « autrement » troublante. C’est un
moment à nous, un moment de grande complicité. Il lui arrive de me
prendre sur ses genoux. Pour que je confesse mes petites bêtises qui
ont échappées à sa vigilance. C’est un peu comme un petit rituel
de purification en plein air.
T’as rien à
me dire, isabelle ?
Son regard me fixe.
Il est très fort à ce jeu et il arrive facilement à me
faire rougir. Puis pour ma part j'adore me confesser. Goûter cet
étrange sentiment de devoir énumérer ce que j'estime punissable.
Enfin le dernier mot dans ce cas revient à mon homme et il est
souvent beaucoup plus permissif que je le suis avec moi-même.
Par exemple, j’hésite sur une
expression à la mode que j’ai fraîchement appris par une copine.
Souvent le sens profond m’échappe et je répète bêtement. Il y a
des finesses qui ne se trouvent pas dans les dicos. Qu’en
pense-t-il sur l’usage ? Bon, lui il n’apprécie pas du
tout. Il aborde le sens caché. Je l’écoute attentivement avec des
grands yeux. J’aime quand il m’explique les choses à sa façon.
Conclusion :
Je veux pas
entendre ces mots dans ta bouche, isabelle.
Comme c'est touchant sa façon de
s'occuper de moi. Toutefois essaye de relativiser pour la forme :
Mais
cela se dit de nous jours couramment, mon chéri !
Pas chez nous.
Voila ! La question est réglée.
Pas la peine d’y revenir. Et en fait je ne suis pas mécontente de
sa décision. Et ainsi de suite. Monsieur me fait cuire en plein
soleil. Il m’interroge, approfondit, va au fond. J’aime son
sérieux. Pas question de profiter pour me peloter. Chaque chose en
son temps. Et le temps pour faire le tour de ma petite personne, il
le prend. Rien ne lui échappe. C'est une double mise à nu, d'abord
au niveau des vêtements, puis au niveau de mes pensées intimes. Le
plaisir que procure la confession pour celle qui se confesse et celui
qui écoute. Et non, il n'y pas forcement satisfacio, veut dire
punition sur le champs. Nous gouttons au trouble de la menace qui plane, une
fois de retour à la maison...
Bonjour Isabelle !
RépondreSupprimerQuelle ambiance terriblement... champêtre !
Perso, je verrais dans le texte "347 fille pas sage" un premier volet , qui serait complété par le texte "Déjeûner en herbe!". Un bon scénario pour une petite saynète. Sympa, non ?
Bonne journée à vous, Isabelle. Respectueusement. Mac-Miche.
Je crois que quand on parle de son couple, bien que de forme fort romancée parfois pour ne pas dépasser une certaine pudeur, tous se tient. Mais vous avez raison, le jeu de la confession complété bien la fille pas sage.
RépondreSupprimer