vendredi 28 juin 2013

361 Liens de discipline domestique (68 ème édition)

Il y a des fessées qui se perdent !


On dirait que tout part sur une dispute conjugale. Mais rien ne justifie à mes yeux le comportement de madame quand la dame qui fait le service entre dans la pièce. Impliquer une tierce personne dans les querelles d'un couple me semble un mauvais comportement par excellence. J'ai beaucoup de sympathie pour le monsieur qui essaye de réparer les dégâts. Et à ce moment précis, un petit « mériterait bien une » envers la dame coléreuse me traverse l'esprit. Je n'ai pas l'impression de regarder un extrait de film, mais plutôt une bonne tranche de la réalité. Des comportements semblables j'en ai vu à maintes reprises. Peut-être parce que je suis une personne particulièrement discrète et on sait pertinemment avec moi que je garderai l'incident comme strictement confidentiel. Peu importe. Combien de fois j'ai déjà imaginé une copine odieuse se faire rappeler à l'ordre. Évidement ce n'est pas politiquement correct. Mais justement le fantasme remplit une fonction de soupape. Évacuer un trop d'émotion par un une construction imaginaire qui n'est nocif à personne. De plus personne ne saurait jamais rien, à moins d'en parler. Toutefois une petit anecdote concernant une telle situation. Une de mes copines ayant eu mauvaise conscience s'est excusée auprès de moi quelques jours plus tard en me disant de s'avoir comportée comme une sale gamine. On ajoutant : Il aurait dû... Malheureusement elle n'a pas fini sa phrase. Bien entendu pour ma part j'ai imaginé une suite selon mes propres fantasmes...


Je trouve que ce dessin cerne bien une évidence. Les conventions sociales peuvent changer au fil des années. Par contre l’être humain se trouvera toujours devant ses fantasmes qui eux s’en moquent éperdument des bonnes conventions. Au fil d’un siècle la fessée est passée d’une punition courante en matière d’éducation enfantine à une méthode controversée, puis interdite dans de plus en plus de pays. Inutile de dire que j’en conviens avec cette évolution. Je ne peux concevoir cette pratique, déjà abandonnée dans mon enfance, seulement entre adultes et par libre consentement. Mais pratiquer la fessée est une expression bien vague. Cela peut aller de quelques claques gentillets à des prouesses bien douloureuses, voire à un endommagement corporel. Les motivations aussi peuvent avoir toute sorte d’origine : partager une activité ludique, un préliminaire sexuel. Recevoir une punition sous forme d’un jeu plus ou moins réaliste. Vouloir avoir mal ou faire mal à sa partenaire. Vouloir souffrir ou faire souffrir. Tout est possible s’il y a consensus entre deux adultes. Il me parait un peu grotesque – surtout entre personnes partageant en guillemets le même fantasme – de vouloir établir de critères d’un comportement plus ou moins politiquement correct. Il ne faut pas oublier que le contenu exact du fantasme n’est pas un choix à la base. La personne concernée doit vivre avec.

La discipline domestique occupe à mon avis une place un peu à part. Elle expose facilement à la critique car son but va plus loin que la notion du plaisir. Elle véhicule des « valeurs » qui restent souvent incompréhensibles. Mais en fait une valeur, peu importe laquelle, n’a rien de rationnel. Elle témoigne d’un lien affectif entre ceux qui ont instauré cette valeur et ceux qui ont fait de cette valeur la leur. D’où la force d’une valeur. Et d’où aussi d’un certain emportement de certaines personnes quand on essaye de discuter avec eux à tête reposée le bien-fondée d’une valeur. Pour moi c’est comme les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas. Cela se respecte. La DD est intéressante comme structure. Elle créée des nouvelles valeurs qui n’ont cours qu’à l’intérieur du couple et qui vont à l’encontre du sens commun. Toutefois cela ne veut pas dire que les personnes vivant en DD n’ont pas conscience de ce transfert de valeurs subjectives. Je ne vois pas là une modification du bon sens, mais une forme particulière de communication entre deux fantasmes. Je pense que les protagonistes attribuent souvent un autre « sérieux » aux règles de la DD que les personnes qui regardent de l’extérieur. Il me parait étonnant que bon nombre de gens considèrent la DD comme moyen commode d’accéder à tout moment à la fessée. S’il ne s’agissait que de cela, inutile de se mettre en DD. Deux personnes complices ne vont pas tourner autour du pot pour réaliser leurs fantasmes. Et ceci à tout moment propice.

La langue française parle de porter les pantalons dans le couple. Une expression semblable existe en allemand. En anglais cela donne « être en charge du couple ». La dernière expression correspond bien à l’idée de la DD à l’ancienne que je me fais. L’homme s’occupe de tout en ce qui concerne le côté matériel et les rapports sociaux tandis que la dame règne en maîtresse à la maison. Et c’est justement sur ce point que la DD moderne diffère pour moi. Elle comporte un libre choix de la dame de son rôle, tandis que dans le temps elle n’en avait pas. Donc un changement vraiment important.

Je vous souhaite à tous et toutes un excellent week-end !

















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