Nostalgie
quand tu me tiens !
Extrait
de : The Cherry Picker ; 1974
Je pense que tout les monde l'a
remarqué, ma rubrique de cinéma est atypique, car je ne livre ni
les fiches des films, ni des infos annexes plus ou moins utiles. Ni
même des potins sur les star. Et encore moins une critique
qualifiée. La raison est simple, je n'ai aucune culture en ce
domaine. Je suis une spectatrice bon public, peu exigeante pourvu
qu'il y ait de la distraction. Bien souvent il suffit d'un petit
détail qui m'attire pour que je commence à m'évader dans ma petite
tête pour poursuivre un amalgame entre l'histoire que je vois et mes
propres éléments que j'y ajoute. En gros une flagrante perte de
concentration. Puis étant de la génération Star Wars, j'ai pu
assister à un détachement des scénarios de la psychologie des
protagonistes et des histoires finement ciselées au profit des
effets spéciaux. Me sentant peu concernée de ce qui se passe dans
les étoiles ou dans d'autres dimensions, je me suis vite tournée
vers le cinéma d'antan qui racontait avec beaucoup de glamour les
péripéties de femmes en quête de trouver l'amour de leur vie.
Malheureusement, je suppose déjà bien avant ma naissance, un lobby
intellectuel s'était aimablement chargé de la mission de penser
pour les autres et de leur dicter les bon goûts. Alors certains
braves chevaliers galants de mon adolescence, n'osaient pas aller au
cinéma avec un fille, car intimidés par les néfastes critiques de
certains « films pour femmes » comme on dit en Allemagne.
Mais heureusement l'intellectualisme bien pensant s'effondre vite
devant les exigences de la nature. Devant mes yeux doux, mes petites
robes légères. Et - pleine époque du bas-up oblige - devant cette
partie de la chair féminine qui se trouve entre la lisière du bas
et la culotte. Et qui se tripote en toute discrétion dans une salle
obscure en roulant une jolie pelle à sa copine. Voila comment faire
aimer aux garçons le cinéma pour femmes. Et on se rends compte que
le cinéma représente tout simplement un moyen de rêver pour
certaines filles comme moi et non pas une passion pour un art
quelconque. C'est le côté sensuel qui emporte sur
l'intellectualisme.
En voyant cet extrait, ainsi que le
moulin à vent sur l'affiche du film, je ne puis m'empêcher de
penser à mon Bas-Rhin, région de mon enfance que j'aime tant. De
plus je me retrouve dans la tenue de l'actrice. Je n'ai jamais aimé
les cirés jaunes et j'ai donc insisté auprès de mon papa pour me
trouver un modèle dans un joli rouge qui va - comme bien connu- très
bien avec une chevelure brune et que je portais très longue dans
mon adolescence. Il faut également connaître le Bas-Rhin et ses
intempéries parfois bien glaciaux pour comprendre que les bottes ne
sont pas vraiment un accessoire de mode si on tient de ne pas se
choper un rhume. Bref dans cet extrait je me sens comme chez moi et
je pourrais même indiquer un endroit qui ressemble comme une goutte
d'eau au lieu du tournage. Scène politiquement incorrect d'ailleurs
qui dénote du climat régnant dans les années 70. Et bien que
j'adore dû aux méandres de ma libido recevoir des corrections à
l'ancienne, je suis extrêmement contente que la législation
permette de choisir librement à la dame de céder à des telles
avances d'un monsieur ou non. Et pour être encore plus claire, c'est
la troublante honte d'estimer de nécessiter encore à mon âge une
main ferme qui me tient sur le droit chemin qui nourrit mon
imaginaire. Par contre l'idée de la contrainte, de l'acceptation par
soumission, pour gagner de l'estime de mon homme etc me laisse
indifférente. Voyons alors un peu pourquoi à la place de la dame du
film je trouverait « justifié » que mon homme me traite
de cette manière.
Le monsieur du film me semble avant
tout énervé, ce qui est parfaitement compréhensible sous cette
pluie battante. Et au bout de forces, il plie la dame sur la capot de
sa voiture pour la rappeler à l'ordre. Quel geste viril ! Ah
ces hommes et ô combien parmi eux se comportent comme des grands
garçons. Souvent il suffit de contempler leur voiture, exhibée avec
fierté pour impressionner la fille, pour mieux cerner la partie
enfantine en eux. Sans connaître le film, je verrais bien le coup de
la panne, hélas une vraie, motivant cette scène... de la dame et -
difficile de faire plus crédible - cette dernière ne se prive pas
de mettre la faute sur le dos du monsieur. Petite projection de ma
propre personnalité quand je vois mon confort douillet mis à rude
épreuve. Ceci dit peu probable que je daigne de sortir de la
voiture. Au monsieur de se débrouiller. Je peux aller très loin
dans ma mauvaise fois que je défend en plus avec ardeur. Être une
femme, notamment en présence d'un chevalier galant, comporte
indéniablement des avantages à mes yeux que je ne souhaiterait pour
rien au monde sacrifier sur l'autel de l'égalité. (Je précise que
cette réflexion n'engage que moi.) Et s'il y a faute à chercher
(encore, décidément c'est mon truc), elle incombe à mon papa qui
n'a jamais cessé de me gâter et de céder à mes caprices. Peu
étonnant que j'ai parfois du mal à cerner mes limites. Et il est
souvent douloureusement jouissif pour moi de les apprendre par mon
homme qui s'impose avec fermeté. Je n'oublie pas de souligner qu'il
s'agit d'une constellation purement personnelle. Alors prudence. Une
dame peut être fort capricieuse sans la moindre envie de se faire
botter le derrière. Et n'oublions pas, que l'on ne tape pas sur les
fesses d'une dame à moins qu'elle ait exprimé clairement son faible
pour une telle solution...
Bonjour Isabelle !
RépondreSupprimerDommage que l'extrait soit un peu flou et sans sous-titre (au moins), on aurait pu comprendre le dialogue avant le geste tant attendu (cf. "La gifle" avec Lino Ventura et Isabelle Adjani en 1974- ?). Ca me rappelle les séries des 1970's avec leur côté kitsch ( cf. Amicalement-vôtre, Chapeau melon... ). Quant à la marque du véhicule...mystère ? Aston-Martin ? Bentley ? Ford ? I don't know !
En tout cas, merci pour tout ce travail de fourmi, Isabelle. Bon WE à vous. Mac-Miche.
Alors là, pour la voiture aucune idée. Je vis selon la devise peu importe le véhicule à condition qu'il soit confortable et surtout que l'on le conduise pour moi.par contre moi aussi j'aurais aimé un sous-titrage. Je lis l'anglais sans la moindre difficulté, mais je ne comprends rien à ce que les gens disent...
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