dimanche 30 juin 2013

362 La fessée au cinéma (#16)


Tu te lances dans le S/m maintenant, isabelle ?



Encore une série que je ne connais pas. Mais quelles superbes claques qui prouvent que les émotions ne passent pas seulement par les yeux. Rien que de les entendre, j'ai déjà des frissons. Et pour m'inspirer le son détaché de l'image, par exemple au travers d'une parois suffirait pour me faire transpirer. Puis l'ambiance me plaît et me fait sourire. C'est tellement loin de certains clichés que véhicule le net à propos du S/m et qui n'ont rien pour m'attirer. Sans parler des personnages déprimés qui m'évoque le divin Marquis, Sacher-Masoch ou l'histoire d'O. Fontaine je ne boirais pas ton eau ? Voyons un peu mes impressions. 

Dans ce petit extrait j'aime les aspects ludiques. Je vois un grand garçon qui joue à la Barbie. Le tout dans une ambiance hyper clean qui expose la dame d'une manière fort suggestive. Il me manque le lien émotionnel avec les... liens, mais chacun son univers. Je peut comprendre le côté sécurisant pour un inconscient, peu importe que cela soit masculin ou féminin. J’imagine le monsieur rassuré (encore le côté grand garçon) devant la féminité enchaînée qui lui fait peur et qu'il semble contrôler pour se donner ainsi des allures de dominateur. Un peu comme le spectateur au zoo qui observe le tigre dans sa cage, qui tourne autour et qui essaye de le taquiner sans prendre de risque. Alors oui le claquement du paddle s'accorde parfaitement. Il s'agit de dompter la nature humaine. Notamment les pulsions qui deviennent enjeu de contrôle en vu d'une maîtrise. Je crois que quand il s'agit de petites mises en scènes pas bien méchantes comme ici, pas mal de dames sont partantes justement pour faire plaisir à leurs hommes. Touchée par ces fantasmes qui peuvent hanter un grand garçon. Sans se trouver forcement impliquées dans un sadisme féminin latent comme dans les 50 nuances de gris qui considère des tels fantasmes masculins comme guérissables ou plus précisément amputables. Ce dernier aspect que l'on trouve autant dans la formulation « va te faire soigner », veut dire « fais toi amputer par le psy ce qui est vilain en toi », autant que dans l'idée que l'amour puisse triompher de tout, met en relief l'élément clef même du sadomasochisme : La castration. Castration souvent dans le sens plutôt symbolique: de mouvement, de vu, de parole etc. Étrange tout cela, tout de même. Quand les garçons sont petits il est souvent difficile de les convaincre pour s’intéresser aux filles, mais un fois devenus ado difficile de leur faire comprendre de nous lâcher la grappe de temps en temps. Et c'est donc indéniable la puberté avec sa poussé d'hormones qui comme dans le fantasme de la fessée introduit dans des univers les plus romanesques une notion ouvertement sexuelle qui change la dimension d'une rêverie  Subitement il faut intégrer une notion plus forte que tout le reste. Évidement la même chose arrive aux dames. On lisant des textes sur le S/m je tombe parfois le sujet de l'inhibition de la dame et que le dominateur assure de pouvoir « guérir ». Inhibition dans le sens d'une interdiction interne qui empêche la dame de faire ce qui lui fait plaisir. Et quand je vois ce que cette inhibition semble impliquer, j'arrive facilement à voir le plaisir du dominant, mais moins bien celui de la dame. Je veux dire par là dans un sens d’excitation. Ne connaissant pas grande chose à ces univers j'essaye de comprendre par analogie. 

Quand je reçois une bonne correction, il n'y a pas d’excitation dans l'acte, bien que l'avant et l'après acte véhiculent des très fortes sensations dans ce sens. Alors je me demande si l'essence du S/ m ne se trouve pas dans autre chose qu'une banale excitation. Il y a des pistes comme le don de soi ou des fantasmes de sacrifice, sorte de reliques du romantisme prépubertaire se résumant à être prête à tout par amour pour son/un homme. Si on regarde un peu l'approche psychanalytique, le S/m serait en quelque sorte la sexualité du tube digestif et si on considère l’intérêt pour « la sortie », la piste semble propice. Se glisser à l’intérieur par cette voie en vu de posséder, ou être possédé. Il semblerait donc qu'il existe un S/m qui va plus loin que l'amusante mise en scène de ce clip. Pour le dire clairement, il ne me poserait peu de problème de pendre la place de la dame. Ce que je ressentirait comme un jeu de pouvoir, le mien sur la libido du monsieur. Cela me rappelle un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître quand il fallait jouer l'amatrice de sadomasochisme pour se prendre une bonne fessée. Alors menottée, un baillons dans la bouche, parfois à quatre pattes et en laisse, j'ai suivie plus amusée qu'excitée des « révélateurs de mon vrai moi » au travers d'une « chambre de torture » improvisée. Je n'y peu rien, le charme n'opère pas. Et pour le déclencher il aurait suffit de faire allusion à un de mes comportements qui avait déplu en disant : Tu mériterait depuis longtemps que l'on te botte le fessier, postérieur, cul etc pour du vrai. Un « longtemps » dégusté en bouche, me procurant ainsi le superbe frissons qui me glisse le long du dos. Je garderai de cette mise en scène le superbe paddle, le reste est trop folklorique pour moi...

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