jeudi 11 juin 2015

720 Mémoires d'une éducation sévère 17


9.1 Visite médicale

Un matin Lucie se réveilla avec l’index coloré d’un vert criard. Elle ne comprit pas ce que lui arrivait. Elle essaya dans la sale de bain d’enlever cette couleur qui s’avérait trop tenace malgré d'intenses efforts. Elle dut se résigner à descendre pour le petit déjeuner avec cette disgracieuse marque pour être à l’heure et ne pas provoquer une réprimande cuisante. Elle tenta de cacher son doigt à la vue de Nadège, mais quelque chose lui dit que sa tutrice occupait une place de choix dans cette étrange affaire. Ses soupçons se confirmèrent vite.

Montre-moi tes mains, Lucie,

dit Nadège après le bisou de bonjour. Puis rajouta suite à la vérification :

C’est bien ce qui me semblait.

Lucie ne comprit rien, mais se sentit instinctivement coupable d’une bêtise de taille.

Je ne tolère pas de cachotterie dans notre maison. Tu a été prévenue, mais visiblement tu cherches de te moquer de moi. Qu’à tu à me dire ?

Je ne sais pas ce qui m’arrive,

répondit Lucie en ignorant la cause.

Je vais t’aider à voir plus clair. Il s’agit de tes mauvaises habitudes. Je voulais en avoir le cœur net. J’ai donc enduit ton suppositoire hier soir avec un colorant inoffensif pour l’organisme, mais résistant en tenue. Devrions-nous avoir un entretien entre femmes ?

Lucie prise en flagrant délit devint toute rouge en guise de réponse. Elle se dirigea sans ordre préalable vers le coin pour décrocher le martinet. Elle avait gagné ce privilège pour le sérieux de son travail en perspective du concours d'entrée chez « oiseux bleus ». Nadège avait l'habitude de considérer une anticipation comme une circonstance atténuante et allégeait parfois la correction.

Inutile de dire que ce ne fut pas le cas ce matin. Bientôt il semblait que Lucie souhaita la bienvenue à la journée naissante par une incantation particulièrement ardente. Elle ne se souvint point d’une fessée aussi douloureuse depuis son arrivée. Les claques se suivaient avec la régularité d’un métronome sans épargner aucune partie de son postérieur et elle regagna le coin en pleurant à haute voix pendant qu’elle raccrocha l’instrument de discipline à sa place pour des utilisations à venir.

J’aimerais consulter un médecin avec toi,

dit Nadège.

Ton entêtement me cause trop de soucis. Puis nous avons besoin d’un certificat d’aptitude pour ton nouveau loisir. Alors nous allons essayer de regrouper.

Encore une fois, Lucie se réjouit du bienfait de se lever tôt. La salle d’attente était déserte et la secrétaire médicale, une fille plus jeune qu'elle, sembla s’ennuyer. Elle demanda Nadège le motif de la visite en préparant une fiche. La tutrice fit montrer le doigt du malheur et expliqua en quelques mots ses soupçons. La fille se donna un air d’adulte et important en regardant Lucie avec un sourire narquois avant de répondre:

Oh, je vois bien. Motif : mauvaise habitude. Nous allons procéder à un examen complet. Il est indispensable que votre élève se déshabille entièrement. Lucie, si tu veux bien me suivre au vestiaire.

La secrétaire surveilla le déshabillage avec grande curiosité. Sous le prétexte de professionnalisme elle profita pour regarder les parties intimes et la région fessière de Lucie sous toutes les coutures en prenant des notes.

Tu t’en ai pris une de très sévère,

dit-elle enfin amusée.

Cela arrive quand on n’est pas sage. Tu auras du mal à t’asseoir pendant trois jours. Mais quand on a de vilaines gestes comme toi... Tu as dû sacrement t’amuser au lit en jugeant les traces verts entre tes fesses. Que dois-je noter ? Mauvaises habitudes générales ou simplement anales ?

Anales uniquement,

précisa Lucie à petite voix. »

Ne t’en fais. Madame le docteur te donnera un remède radical.  Cela ne t’arrivera plus, crois moi.

A suivre...

2 commentaires:

  1. J'ai hâte d'avoir la suite de la visite chez le docteur. J'espère qu'il y aura beaucoup d'imagination dans le traitement à venir....

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  2. Je vous souhaite la bienvenue sur mon blog, Desdémone. La suite, ce sera pour jeudi. J'espère de ne pas vous décevoir !

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