(Suite de :646 Mémoires
d'une éducation sévère 1.1)
1.2 Un choix
inattendu
Ensuit un instant de silence. Lucie
s’était égarée à nouveau dans ses souvenirs. Sa tutrice l’avait
envoyée au supermarché pour faire les courses. Lucie - magnanime -
accepta sans faire son cinéma habituel. C’était un privilège
rare, une marque de plus grande confiance. Lucie se sentit presque
promut au rang d’une tutrice. Toutes les filles se languissaient en
cachette d’un tel privilège.
Lucie n’était pas ce que l’on
appellerait une élève exemplaire. Elle n’en faisait qu’à sa
tête. Selon les opinions au village c'était elle qui dictait les
règles à la maison et non sa tutrice. Ce caractère affirmé valut
à Lucie la place d’une star incontestable parmi ses copines, puis
des avis très mitigés parmi les tutrices. Ces dernières avaient
chacune leur méthode bien à elle. Certaines appliquaient des règles
souples, comme ce fut le cas de celle de Lucie, sans doute la plus
permissive du village.
La plupart des autres appliquaient des
régimes bien stricts en faisant l’honneur au traditionalisme. Il
suffisait de se rendre au rayon « instruments de discipline »
du supermarché pour s’apercevoir quel esprit régnait dans les
maisons. On y trouvait une large gamme de martinets pour les adeptes
du classicisme, cannes pour les filles particulièrement
récalcitrantes, ainsi que de cravaches qui selon quelques tutrices
anoblissaient significativement le comportement de leurs protégées.
Quant au fameux rayon pour éducation spécialisée, aucune fille qui
eut le douteux privilège de l’avoir approchée sous le regard
vigilant de sa gouvernante ne s'en vantait publiquement. Lucie aurait
aimé d’y jeter un coup d’œil. Mais pour y accéder il fallut
l’accompagnement d’une éducatrice. Les rumeurs sur les
marchandises proposées allèrent de bon train parmi les filles et
les spéculations se firent en chuchotant, parsemées de timides
ricanements.
Lucie aussi, à de rares occasions,
recevait la fessée. Au village cela faisait partie de la vie et
personne ne mettait cette pratique en doute, même pas Lucie. Dans
son cas il s’agissait toujours de quelques claques au travers de
son jean, appliquées sans énergie et véritable conviction. Cela
relevait plus de la bonne plaisanterie dont elle se vantait fièrement
devant ses copines pour se donner des airs d’une authentique
rebelle endurcie. Et aussi pour se distinguer ouvertement des
nombreuses filles qui après les entraînements de sport furent
obligées de dévoiler sous la douche de derrières bénéficiaires
de traitements plus intenses.
Bien que toutes les filles au village
se situèrent dans une tranche d’âge d’adultes, le temps sembla
se dérouler selon un mode spécifique qui prolongea l’adolescence
au delà les limites habituelles. On considérait comme « grandes »
celles qui n’étaient plus soumises à la fessée cul nu et elles
n’étaient pas nombreuses. Lucie, Camille et leurs copines les plus
proches en faisaient partie. Elles se délectaient de rester entre
« grandes » et n’épargnaient jamais les « petites »
par leurs moqueries. Surtout quand la « petite » fut plus
âgée qu’elles, ce qui arrivait souvent pour le plus grand plaisir
de la bande à Lucie.
En remplissant son chariot Lucie
assistait à d’une dispute à haute voix qui venait de la direction
du rayon fromage et qui attira tout de suite sa curiosité. En
suivant son nez (Lucie avait horreur des odeurs de fromage) elle
s’approcha doucement et –abritée pas une large étagère-
s’installa confortablement pour ne surtout pas rater le spectacle
qui promettait une belle suite. Une « petite » (pourtant
l’aînée de Lucie de trois ans) avait visiblement manqué de
respect à la vendeuse comme le fit remarquer sa tutrice – Nadège
- au grand bonheur de Lucie.
Lucie se méfiait particulièrement de
cette femme et remerciait le ciel de ne pas vivre sous son toit. Elle
avait entendu dire que Nadège punissait parfois les fautes sur le
champ, peu importe s’il y avait du public ou non.
Nadège était une vraie célébrité
au village. Ses protégées n’avaient pas la vie facile avec elle
et on murmurait que la fessée cul nu était encore la plus douce de
ses méthodes. Nadège, une fort belle femme, occupait une place
importante au sein de la communauté et son avis était apprécié et
recherché. Elle présidait le conseil des éducatrices depuis des
années et semblait - là aussi - faite pour imposer facilement ses
points de vue.
Une fois Lucie avait poussé
l’indiscrétion à poser des questions à une élève de Nadège.
La fille resta vague mais une rougeur accablante et une voix
hésitante trahirent ses émotions :
…oui,
ça fait terriblement mal, mais tu ne peux pas comprendre…l’éducation
que je reçois chez Nadège porte vite ses fruits…je ne me suis
jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis elle s’occupe de
moi … malgré les stries sur mes fesses…
Nadège gardait toujours la voix calme.
Elle avait une manière plaisante de s’exprimer et elle
impressionnait surtout par un savoir apparemment sans lacunes. Il ne
serait pas exagéré de dire que Lucie appréciait en secret cette
femme pour sa détermination, son aisance dans les assemblés du
village et pour ses manières irréprochables. Mais elle la détestait
aussi pour ses principes et méthodes qui lui paraissaient venues
d’un autre âge et inconciliables avec la vie moderne.
Sur un petit signe de Nadège, presque
imperceptible, son élève se pencha en avant, sans le moindre signe
de protestation et attrapa ses chevilles avec ses mains. Nadège lui
fit écarter les jambes avant de remonter lentement sa jupe et
baisser sa culotte devant une vendeuse complice qui ne cachait pas sa
satisfaction.
Lucie dans sa planque retenait son
souffle à la vue de ce beau fessier rondelet qui émergeait à la
lumière du jour. La position lui parut indigne pour toute femme, car
elle dévoilait les moindres recoins de l’intimité et elle se
sentit soudainement mal à l’aise comme si elle tenait place de
l’infortunée.
Puis Nadège sortit un martinet de son
sac à main ; sens d’organisation qui intimida Lucie encore
plus. Malheureusement de plus en plus de clientes arrivèrent,
coupant net la vue de Lucie que la correction qui ensuit, resta à
jamais un secret pour elle. Mais s’ancrèrent dans sa mémoire la
mélodieuse sonorité des claques, les cris de la punie, les rires
voluptueuses des spectatrices, leurs remarques malicieuses ou
désobligeantes… ainsi que l’odeur du fromage.
Camille rappela Lucie à la réalité.
Tu
te crois donc capable de tenir tête à Nadège ?
Comme
personne avant moi.
Et
si elle t’imposait la fessée cul nu en te reléguant au rang d’une
petite ? Tu ferais moins la fière, non ? Et… tu
t’imagines à te promener avec nous en petite jupe et chemisier
bien sage. Je te donne un conseil entre amies : Confis moi tes
fringues de sortie. Au cas où.
Si
ça peut te rassurer Camille, je veux bien te faire ce plaisir.
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