mardi 25 mars 2014

491 Nos rituels du coin 1.1

Aller dignement au coin s'apprend, isabelle !

Ainsi décréta un jour mon chéri et moi j'étais loin de le contredire, car moi aussi je voulais y croire. Alors j'ai approuvé ardemment ses dires. Il suffit de se rendre à l'évidence que la prestation que l'on livre, en se rendant au coin, n'a rien de très glamoureux. Certes il y a le plaisir de la belle couleur pour ceux qui adorent les rouges flamboyants sur œuvre vivante. Notamment quand il s'agit d'une création de leurs propres mains. Un grand garçon en extase devant la transformation infligée au popotin de sa dame, poussant fièrement le même cris que jadis quand il était devenu enfin un homme:

Yes we can !

Mais bon, quand on reçoit une copieuse fessée qui se passe « comme il faut » , on vient de vivre une puissante libération de sa tension nerveuse (sorte d'rgasme psychosexuel) tant désirée qui nous laisse pantelante. Difficile de penser dans un tel moment et dans un tel état à l'élégance de sa démarche. L'effondrement de l'apparence sociale que nous présentons habituellement est encore trop fraîche pour ne pas laisser ses traces aussi. Car juste quelques secondes avant nous étions encore en train d'implorer ardemment le pardon et de jurer de réviser sérieusement notre comportement pour ne plus devenir fautive. Le tout souligné par de chaudes larmes de repentir. Par conséquence on ne fait pas la fière une fois remise sur ses pieds. Surtout quand on débute cette nouvelle vie de fille sage ou modèle avec une culotte autour des chevilles qui fait avancer à petit pas. Puis, il y a aussi cette brûlure qui persiste et qui n'a pas encore livrée tous ses secrets. Ben oui, une vraie fessée fait mal et c'est son but d'ailleurs. La douleur provoque bon nombre de mouvements involontaires qui donnent l'impression, au choix, de produire une danse de Saint Guy, d'accomplir une démarche de grue ou tout simplement de cet air ridicule de quelqu'un qui vient se prendre une correction traditionnelle que l'on croyait éradiquée depuis belle lurette.

T'as pas volé cette déculottée,isabelle !

Considérons aussi le charme d'un maquillage coulé, d'une coiffure défaite, de vêtements froissés, d'une jarretelles dégrafée ou carrément déchirée... Ce qui arrive parfois dans la chaleur de l'actions en gigotant comme une furie sur les genoux de son homme. Et last not least les petits commentaires et piques dont Monsieur ne peut s'abstenir parce que c'est plus fort que lui.

Çà sent le brûlé, isabelle !

Quand ce n'est pas carrément :

You need coolin', baby,  I'm not foolin' , I'm gonna send you back to schoolin' …

Et dire que « cela » se réclame ancien hippie dans ses heures sentimentaux. Passons, je préfère le sadisme verbal et imaginatif à un langage grossier. Même si sur le coup je peux trouver de telles remarques pour le moins que l'on puisse dire … vexantes. S'ajoute et là je reviens au sujet, il m'importe beaucoup dans ma vie de tous les jours de garder la tête haute. De faire bonne figure. Je n'aime pas me plaindre Et comme Laurence d’Arabie j'aime croire que mes peurs ne concernent que moi. Je sais garder le sourire dans quasiment toute situation. De méchantes langues m'ont déjà reproché d'avoir opté chez mon esthéticienne pour un sourire permanent. Alors l'idée en travaillant sur ma démarche pour aller au coin, de faire meilleure figure m'a tout de suite séduite. Seulement, tout dans la vie n'est pas le fruits de travail... comme j'ai pu m'en rendre compte rapidement.

8 commentaires:

  1. Ahahaha ! Effectivement tout n'est pas le fruit du travail. Je vois que nous avons les mêmes problèmes vestimentaires et de rimmel à certains moments cruciaux voir "crucifixiaux" de notre vie.

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  2. Et rares sont les dames qui osent en parler! Et si la vraie honte dans nos pratiques se situerait à ce moment?

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  3. Bonjour Isabelle,

    Votre papier m’inspire de suite deux commentaires :

    Tout d’abord, comme vous devez vous en souvenir, et parce que c’est nue que les trois phases d’une séance punitive se déroulent, ma démarche pour aller faire un petit séjour obligatoire dans le coin de notre chambre laissé libre pour cet usage n’est pas entravée par une culotte à hauteur des chevilles (il n’y en aurait pas eu de toutes façons !) Mais il n’empêche que je me souviens comme si cela ne s’était passé qu’hier de ma réaction de honte et même d’une sorte de refus lorsque, lors de la toute première fois où je fus corrigée, après avoir connu les morsures du martinet et étant en larmes, il m’enjoignit de faire un temps de méditation au coin.

    Je suis restée interdite, immobile. D’une main ferme enserrant mon cou, il me fit avancer devant lui jusqu’à l’endroit choisi, et pour mieux me faire comprendre qu’il estimait cela indispensable, il m’obligea à m’agenouiller, les mains sur la tête et le nez dans l’angle des murs. Cela dura bien ainsi dix minutes. Depuis, j’ai compris, j’y vais sans barguigner, et sauf si j’ai vraiment exagéré, il ne m’est plus imposé de me mettre à genoux.

    Vous avez fait allusion à la rougeur du postérieur ! Je ne suis pas masochiste, je n’aime pas du tout avoir mal, et dans mon cas personnel, la vraie fessée, celle donnée sans retenue, n’est pas un acte érotique me donnant du plaisir. Je ne parle évidemment pas de ces tapes amicales sur les fesses et qui sont son privilège, un privilège qui démontre parmi bien d’autres que je lui appartiens, ce dont je suis heureuse et fière. Et pourtant ….

    Et pourtant, je me rends fort bien compte que lorsque je suis corrigée (ce n’est jamais sans motif, un motif que je reconnais justifié), si le martinet familial ne me cinglait pas, s’il ne faisait qu’effleurer mes fesses dans une sorte de caresse au lieu de laisser une trace de son passage, il me semblerait avoir affaire à un simulacre, et non pas à cette action qui vise à m’améliorer, à sanctionner mes fautes, et à me permettre de mieux lui plaire. Comme quoi …

    A propos de martinet, lors d’une conversation avec « Fifille N°2 » la semaine dernière, nous avons évoqué, entre autres, le séjour une quinzaine plus tôt de sa sœur. Lorsque j’ai cité mon souci permanent lié à l’hyperactivité de son neveu, elle a suggéré que sans doute le martinet familial qu’elle avait connu pré-adolescente pourrait peut être s’avérer un remède efficace. Mais lorsqu’elle m’a demandé si je savais ce qu’était devenu l’instrument qu’elle avait vu si longtemps dans la bibliothèque de son père, j’ai piqué un fard phénoménal tout en priant en mon for intérieur qu’elle ne s’en aperçoive pas et en bredouillant un mensonge éhonté d’ignorance !

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    1. Chère Christine,

      je me souviens parfaitement de votre commentaire qui parle de la nudité lors de vos punitions. Il se trouve toujours dans mon classeur de posts à faire et si ce post justement n'est pas encore fait, c'est parce que le matériel s'y rapportant prend une telle ampleur que je souhaiterais en faire une rubrique à part qui abordera les multiples facettes de la pénitence. Votre nouveau commentaire complète à la merveille celui dont vous faites allusion et je l'ajoute donc dans mon classeur également « à faire ». Votre texte rejoint sur bien de points mon propre ressentir.
      Quand il s'agit d'un « examen de ma conscience » après faute, il en va de soi que cela se passe dans la nudité absolue qui elle seule se relève à la hauteur de cette délicate entreprise. Pour le coin ma position est rarement imposée et encore plus rarement de nature contraignante. Alors ni le nez collé contre le mur, ni les mains sur la tête, ni d'agenouillement. Mais bon, loin de moi de critiquer votre mari sur ses méthodes parce que visiblement vous semblez tirer bénéfice de vos punitions comme moi et c'est le but. Pour moi non plus, une vraie punition n'a rien d'érotique sur le coup, mais elles s'érotise avec le recul et surtout dans le souvenir. Je n'aime pas la douleur non plus.

      J'ai beaucoup aime votre anecdote sur le martinet familial. Difficile je pense de faire bonne posture dans une telle situation. Cela m'évoque tout personnellement une belle contradiction interne de vouloir d'un côté que certaines personnes sachent ce qui m'arrive quand je ne suis pas sage et de l'autre côté ce frisson angoisse qu'elle pouvaient le deviner.

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    2. Chère Isabelle,

      La dernière phrase de votre réponse m’a rappelé combien, à plusieurs reprises durant mon adolescence, j’avais pu regretter de ne pas avoir eu alors de véritable amie, une amie avec qui on peut échanger les secrets les plus intimes, les commenter, et avoir confiance en elle en étant sure qu’elle ne trahirait pas de quelque façon que ce soit.

      Les choses étant ce qu’elles sont, cela ne m’est pas plus possible maintenant ! C’est sans doute pour cela que, fréquemment inspirée par vos propres écrits, j’ose « squatter » votre blog en rédigeant de longs commentaires où je peux raconter ce que je vis et ce que je ressens, en profitant de l’anonymat qu’il procure tout en permettant de partager. Votre blog m’a aussi permise de réaliser que la façon de vivre de notre couple, de le pérenniser, n’a rien d’exceptionnel même si ce mode de la « discipline domestique » n’est sans doute pas très fréquent, ni qu’il y a maintes variantes liées aux caractères de chacun.

      Vous aviez bien voulu il y a quelques temps m’autoriser et même m’encourager dans mes interventions : je vous en remercie.

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    3. Chère Christine,

      c'est à moi de vous remercier. Le sujet de mon blog étant plus que délicat, il est très rare de trouver une personne qui vie la DD en couple et qui souhaite donner son avis. Et notamment avec autant de détails et qualité d'écriture que vous. Contribuer de manière constructive n'est pas squatter. De toute façon, moi j'aime vous lire et je trouve chez vous de bonnes inspirations pour mes propres réflexions. N'étant pas une adepte de la soumission, j'ai pu comprendre mieux cette composante grâce vous.

      J'aimerais soulever un petit détail concernant notre sujet qui me saute aux yeux depuis longtemps et que personne ne semble aborder. Il rejoint un peu l'échange avec une bonne copine dont vous faites allusion. J'ai l'impression que le besoin de punition auquel répondent pas mal de formes de discipline domestique est fermement lié à la thématique de l'aveu d'une faute, d'un mauvais comportement etc, mais aussi en même temps de pouvoir avouer à une personne de confiance le fait d'avoir été punie. Je pense même que l'importance de ces actes d'aveu égale au moins la punition physique, peut-être sont-ils même plus important en fin de compte. Bien évidement (rire!) j'ai un brouillon à ce sujet en préparation, mais pour l'instant je suis encore dans les recherches. Mais si vous avez un avis à ce sujet, n'hésitez pas de m'en parler.

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  4. Raaaaaaa le potentiel érotique de Whole lotta love, je ne m'en lasserais jamais! Du personnage de Lawrence d'Arabie non plus, d'ailleurs. En fait, les deux me rappellent Simon.
    Pour les méchantes langues à propos de ton sourire, je trouve cela ridicule. Il y a tellement de gens qui font la gueule (souvent pour rien, d'ailleurs) que voir quelqu'un capable de sourire en quasi toutes circonstances, limite ça me redonne foi en l'humanité.
    Et puis, garder la tête haute, ça a toujours été notre mot d'ordre, à Simon et moi. Déjà avant qu'on se connaisse. On a jamais vraiment lié ça aux jeux de fessée, mais c'est une idée intéressante! (que je vais appliqué sitôt que je n'aurais plus mon rhume).

    Constance

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  5. En faisant ma psychanalyse, il y a bien longtemps, je me suis rendue compte à quel point un fantasme de fessée peut s'incruster dans la personnalité, notamment sous multiples formes sublimées. Alors pourquoi pas utiliser ce qui est en nous aussi pour travailler sur soi en employant l’énergie de la libido dans un but constructif. Évidement de tels thématique, je suis très prudente pour les aborder, car je ne souhaite en aucun cas donner l'illusion que ce soit la fessée « génératrice » de tant de bienfaits, mais seulement une utilisation judicieuse de ce truc qui est en nous, de ce lien qui nous rend certains punitions si enviables.

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