dimanche 2 mars 2014

480 Sortir la discipline domestique du placard

« Il est très difficile pour une femme d'admettre qu'elle souhaiterait vivre une relation de discipline domestique. Ce n'est pas aussi simple qu'admettre son homosexualité, car tout le monde sait ce que c'est une lesbienne, mais personne ne sait ce que c'est la discipline domestique. Au mieux on imagine un jeu sexuel. »

Joli résumé de la situation qui vient d'ici . Et j'ajouterais qu'un monsieur avec pareilles « tendances » se trouverait devant les même difficultés. Égalité oblige. J'ai appelé mon blog : « Besoin de discipline domestique » pour parler sans hypocrisie de ce besoin étrange qui aspire en vue de le satisfaire à une structure avec la personne que l'on aime et avec laquelle on vit. Car recourir à des rencontres « extraconjugaux » avec le risque de tomber entre les mains d'un pervers (celui qui manipule et essaye de tirer profit de tels fantasmes) et/ou sadique (celui qui trouve son plaisir dans la souffrance d'autrui) ne tente pas tout le monde. Puis je pense que la plupart de personnes adorent leurs pantoufles et pénates et ne cherchent pas d'aventure extraconjugaux tout court.

Pour ma part j'ai l'impression que la discipline domestique correspond à un besoin de certaines personnes qui combine aspects sexuels et non sexuels. Plutôt un mode de vie qu'une pratique ponctuelle de satisfaction pulsionnelle. Impliquant que ce besoin demande des satisfactions qui ne correspondent pas au valeurs de notre société moderne. Et c'est déjà au sein du couple que peuvent se présenter les premières difficultés. Songeons tout simplement à la métaphysique de l'inégalité des sexes, profondément ancrée dans certaines hommes et qui ressort sous forme :

Moi, taper sur les fesses d'une dame ? Jamais !

Pourtant, logique douteuse pour logique douteuse, il est bien connu que les filles (certaines filles au moins dont moi!) aiment le rose... Voila qui montre un long chemin qui reste à parcourir vers l'égalité de prise en compte des désirs des uns et des autres. Le même monsieur ne se posera peut-être pas la moindre question de demander une attention buccale ou pour explorer l'arrière porte la dame. Entreprise qui n'est pas toujours dépourvue de douleur.

Moi, faire mal à une fille ? Jamais !

Il se peut aussi qu'il argumente que la fessée tombe dans le cadre de la violence... en oubliant l'aspect consensuel qui change profondément la nature de l'entreprise. Car n'oublions pas ce qui représente et comment s'appelle un acte de pénétration sans consentement... Par conséquence la vanille n'est que vanille en adoptant un point de vu particulier. Bref autre que socialement, les complications pour mettre en pratique la DD peuvent commencer déjà au sein du couple en se heurtant à la mauvaise volonté ou l'incompréhension de son partenaire...

8 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !


    Votre texte pose les bases mêmes de la DD au sein d'un couple. Les contraires s'attirent , dit-on. Et les affinités se découvrent au fur et à mesure du temps. D'emblée, on "étale" pas ses préférences dès la première rencontre en tête-à-tête avec son/sa partenaire. On s'écoute, on échange et... la nature fait le reste. Si la société a évolué du point de vue matériel avec un confort au quotidien, la mentalité, elle, a encore du chemin à faire dans des domaines bien particuliers. Comme par exemple, la reconnaissance des personnes handicapées au quotidien. Combat difficile, tant social, existenciel et matériel. Mais c'est un autre débat, là-aussi. Fermons la parenthèse.
    Votre réflexion me fait penser au contexte scolaire lorsque vous connaissez la réponse à une question posée mais, honte ou peur de vous tromper, vous vous faites souffler la réponse par quelqu'un d'autre. Frustration absolue. On vous a fauché votre victoire.... On l'a tous vécu à un moment ou à un autre. Non ?
    D'où l'importance du dialogue entre conjoints. On peut à côté de moments agréables pour tout le monde, seulement pour avoir toujours hésité à "en parler". Bien sûr il faut attendre le bon moment , préparer le terrain. Et non pas du style : "Tiens, ce soir, ça te dirait une bonne fessée après le dessert ??
    Comme en cuisine, la DD est tout un art... de la fessée. Alors laissons mijoter.. à feu doux. Bonne journée à vous. Mac-Miche.

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    1. Je pense que pour certains fantasmes, il vaut mieux les mettre sur la table en début de relation. Manière de ne pas perdre du temps dans le sens de se lancer avec une personne « définitivement incompatible » pour une relation censée de durer … pour la vie. Dans ce cas elle ne durera pas avec grande probabilité toute la vie. Enfin, je ne suis pas du style « coup de foudre », mais plutôt « l'amour vient en aimant ». Ceci dit j'attribue une place particulièrement importante au dialogue dans un couple. Même un fantasme de fessée comme point en commun (entre autres) ne veut pas dire qu'il y ait comptabilité. Je n'ai rien par exemple contre le fait de jouer un peu à la soumise si cela rend le monsieur « plus performant », mais hors de question de m'engager auprès d'un maître. Hors de question aussi d'un compagnon qui tire plaisir de vouloir m'amener dans un club d'échange... Je sais très bien ce qui me plaît et ce qui me plaît pas et je sais le dire clairement...

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  2. Ls gens trouveront bizarre de vouloir fesser son ou sa conjointe, ou d'être fessée par il ou elle, tandis qu'ils admettront sans peine (et même considéreront comme un signe de bonne santé) que l'on pratique des sports qui laissent tout courbaturé, avec des douleurs plus prolongées que celles procurées par une fessée conjugale raisonnable. Comme vous le dites aussi, Isabelle, il est de nos jours assez largement admis de pénétrer madame par l'arrière, ce qui ne va pas sans un certain inconfort, mais on se posera des questions sur une dame qui aimerait recevoir un thermomètre dans cet endroit avant ou après une claquée sur son pourtour.

    Encore que l'attitude a peut-être changé avec les Nuances de gris? Et encore... pas si celui qui se fait fesser est l'homme, je suppose.

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    1. Le thermomètre comme d'autres petites gâteries pas bien méchantes passe plutôt bien dans une discussion entre adultes selon mes expériences. C'est le rire, voire le fou-rire assuré, mais déjà cette réaction montre à quel point le sujet titille. Évidement c'est moins commun que le plug rentré dans le mœurs depuis je ne sais pas quand et que je connais depuis mon adolescence en fouillant dans les affaires... de ma maman. Mais comme vous dites, on se posera tout de même des questions sur une dame avec un faible pour la prise rectale de la température. Peut-être parce dans les yeux de bien de monde nous restons dans un registre qui relève plus d'un jeu de docteur que d'un « sérieux acte » entre adultes. Pour ma part j'aime particulièrement l’ambiguïté entre ce qui relève du médical et de la stimulation ouvertement sexuelle.

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  3. Le plug, dans les mœurs? Peut-être en Allemagne, mais en France...

    J'ai l'impression qu'en France, on n'admet comme fantasmes que ceux qui sont, en quelque sorte, "vus à la TV" de façon positive. Ainsi, vu que les Nuances de Gris sont un succès de librairie, il peut sembler "normal" d'essayer du BDSM soft. À partir du moment où un magazine féminin pas spécialement "osé" parle d'une pratique, cela doit passer. D'où, je pense, qu'il doit pouvoir être admis de donner quelques claques sur le derrière de sa femme pendant l'acte.

    Par contre, la fessée cul-nu-sur-les-genoux-comme-un(e)-gamin(e), le thermomètre ou le suppo dans le derrière comme un(e) gamin(e), c'est différent; un certain désir de jeu bon enfant, d'infantilisation, de perte de contrôle... Cela ne compterait pas dans le sexe sérieux entre adultes.

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  4. Peut-être voyez-vous la France un peu trop sombre, cher Pecan. Il y a quelques années j'ai eu l'honneur avec mon ancien blog de faire partie de la sélection Elle-Wikio dans la catégorie Sex-Love . Donc (extrêmement flattée d'ailleurs) selon moi l'ouverture d'esprit de la presse féminine française existe bel et bien. Si cela « coince » quelque part, il faudrait peut-être chercher l'erreur ailleurs que chez les dames.

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  5. Bonjour Isabelle !


    Votre texte m'inspire cette réflexion toute simple. Le "besoin de discipline" s'inspire-t-il d' un "plaisir d'obéir" d'un/e partenaire envers l'autre supposant par là une sorte de "soumission" sentimentale ? Ou bien encore
    "discipliner pour le plaisir" ? Ou bien une synthèse des deux tendances ?
    A méditer et à expérimenter (cela va de soi /?) Bon WE. Mac-Miche.

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  6. En fait, si on se fie aux textes allemands à ce sujet, il y a grande différence entre se faire discipliner pour le plaisir (du masochisme proprement dit) ou se faire discipliner pour du vrai pour soulager sa conscience. A ce stade là, nul besoin de soumission, plutôt l'attente d'un coup de main... littéralement !

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