mardi 4 mars 2014

481 Ce deuxième dégré qui agace la petite dame


T'aurais besoin d'une bonne fessée, isabelle !

Je dois avoir une tête à claques ou plutôt un fessier à claques, car cette petite réflexion je l'ai entendue maintes fois dans ma vie. Selon mes expériences il ne s'agit pas ni d'un phénomène de culture, ni de pays, ni d'environnement tout court. Ni d'une question de « machisme » d'ailleurs. Car la proportion des messieurs qui m'ont ainsi mise en garde est sensiblement la même que celle des dames. Alors j'en ai déduit que cette réaction ressort de mes comportements. On appelle cela un caractère masochiste qui trouve sa satisfaction de se mettre - sans le vouloir en apparence - dans des circonstances qui semblent appeler une punition. Rien de bien méchant au fond, car la punition que l'on trouve le plus adaptée à « mon cas », se résume à une fessée bien sentie. Avec un petit détail piquant en plus, souvent précisé après une courte pause destinée à observer ma réaction à l'aimable suggestion :

...cul nu bien entendu !

Notons que j'ai rencontré au cours de ma vie d'autres dames et ... messieurs qui partagent mon sort. Parfois au cours de soirées entre amis et moi qui pointe tout de suite l'oreille. Évidement la situation m’intéresse ou plutôt voir à quoi ressemble la personne qui inspire de telles réflexion. En fait pas de physique en particulier, cela semble alors vraiment tenir au comportement. Ajoutons que pour ma part je trouve la situation plus rigolote quand il s'agit d'un monsieur. L'imagination facile, je vois tout de suite ce grand garnement se faire baisser son pantalon par la dame pour passer ensuite sur ces genoux. Et à vrai dire je ne serais pas choquée de voir ce genre de menace se transformer en réalité. Je prendrais même un malin plaisir de me faufiler au premier rang pour ne pas perdre une miette du spectacle qui s'annonce. Voila pour situer un peu le cadre de ce post. Je viens à mon deuxième degré.

Je ne supporterait pas un homme qui se moquerait constamment de moi. Mais j'ai encore plus en horreur ceux qui essayent de « tester  l'intelligence » de la dame par un deuxième degré plus ou moins complexe. C'est mon point faible. Je ne prétexte pas la difficulté causée par le fait de m'avoir exilé dans une autre langue que ma maternelle, bien que cela joue de manière non négligeable. Mais en allemand c'est tout pareil. Je ne les cerne quasiment jamais les finesses. Ce qui me donne dans un entourage plutôt intellectuel un petit air de potiche. Notamment quand il m'arrive de mal comprendre et de partir dans un fou-rire toute seule. Ou inversement de faire des grands yeux, pendant que tout le monde est plié de rire. Déjà, la construction d'un deuxième degré peut s’avérer si subtile qu'il faut cerner qu'il en s'agit d'un. C'est agaçant. Ce qui me provoque un sentiment concernant le monsieur du style :

Qu'est-ce qu'il me veut celui-là,

sans pouvoir préciser mes soupçons. Et ce fait, de ne pas arriver à apprécier correctement la situation me fait vite bouillonner. Puis quand je suis en mode détente, j'ai horreur des prises de tête sous forme de jeu de piste. En analogie avec l'enfance où il s'agit de reconstruire l'image à partir d'un simple mot, parfois à partir d'une suite de sons, ici la tache est plus complexe, car il s'agit de reconstruire le désir qui se cache derrière une construction verbale.

Le monsieur a-t-il le désir de me distraire ou a-t-il le désir de m'embobiner ? Ou les deux ?

Donc une inépuisable source d'ambiguïté qui ne désigne pas toujours de manière ludique une chose matérielle ou une action à deviner, mais le deuxième degré peut aussi accomplir une fonction de cacher habilement les pulsions qui se trouvent à son origine. Voila pour dire que je me perds vite dans les filets du deuxième dégrée et très vite je commence à être agacée en exprimant de manière très claire ma mauvaise humeur. Puis arrive la remarque qui tue :

T'es pas en train de chercher la fessée isabelle ?

Sur le coup, je dirais que non, pas du tout et la suggestion me met encore plus en colère. Mais en rentrant à la maison quand j'étais ado ou jeune célibataire, je me suis sentie parfois vite sous l'emprise de mots évocateurs sans pouvoir m’empêcher sous ma couette de m'imaginer recevoir une sacrée déculottée par la personne en question. Devant tout le monde, cela va de soi.

2 commentaires:

  1. Si l'intelligence se mesurait à la capacité à percuter le second degré... Une de mes meilleures amies n'y arrive quasi jamais. Avec ses proches, elle fait totalement confiance et on arrive facilement à lui faire croire les trucs les plus abracadabrants, elle est tellement mignonne qu'elle nous croit toujours. Du coup, soit on ne le fait plus, soit on lui explique la blague discrètement et elle se marre avec nous.
    En revanche, faire exprès d'user du second degré au grand agacement de l'interlocuteur, ça m'énerve un peu. Et dans mon système de fantasme, ça mériterait une bonne fessée "pour avoir voulu faire le petit malin"! Devant la dame qui a été énervée, bien sûr.

    Constance

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  2. Inutile de dire que je me retrouve dans la description de ton amie. Je suis pour le moins que l'on puisse dire très crédule avec les personnes qui me sont proches et que j'aime. Par contre ces odieux messieurs qui essayent de me tester par leur subtilité de langage (je n'en parle pas dans mon texte), il m'arrive de leur répondre par le langage de mon corps. Et là, pas de quartier...

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