mercredi 4 décembre 2013

440 Ma fascination pour le bureau paternel

Quelques souvenirs de mon adolescence

Le bureau de mon papa a toujours su exercer une magie particulière sur moi. C'est un endroit enchanté dans la maison de mes parents. Lumineux, confortable et consacré au savoir. De grandes bibliothèques qui avant l'arrivé de l'internet abritaient les réponses à quasiment toutes les questions que je me suis posée en étant petite fille et aussi à l'adolescence. Le bureau de mon papa n'est pas un lieu interdit. La porte reste ouverte et chacun peut s'y rendre à sa guise pour consulter les livres. Et même quand il y travaillait encore et il fallait le laisser à priori tranquille, il avait toujours un mot gentil pour moi quand l'envie me prenait de lui rendre une petite visite. Un papa en or, ne manquant pas de tendresse envers sa petite. Un papa très patient aussi. Trait de caractère que j'avais du mal à comprendre étant gamine et qui me semblait une porte ouverte pour essayer de pousser au plus loin mes limites. Certes, il n'est pas un homme sans consistance, quand c'est non c'est non, seulement son non était rare et concernait essentiellement les dangers et certaines conventions de l'adaptation sociale. Si j'étais un peu naïve, je dirai que mon besoin de discipline trouve ses sources dans les attitudes éducatives en apparence laxistes de mon papa.

J'ai commencé à éprouver très tôt une sorte de nécessité d'encadrement strict. Il y avait tant de pulsions en moi qui me dépassaient et qui me jouaient de sales tours notamment à l'adolescence. Pourtant avec le recul je dirais que j'étais parfaitement apte grâce à la qualité de l'éducation de mes parents pour entreprendre des relations agréables et satisfaisantes avec la gente masculine. Ce n'étaient donc pas les princes charmants qui me posaient problème ou qui me faisaient peur, mais bien mes propres pulsions. Cette angoisse de me perdre dans des aventures de plus plaisantes en négligeant ma carrière professionnelle. C'est à cet âge que l'expression « faire la vilaine » ou « être une vilaine fille » a pris une signification toute particulière pour moi. J'entendais par là tout simplement de prendre l'initiative avec un garçons, non pas pour établir le contact, mais dans un contexte de séduction visant à faire plus ample « connaissance » dans le sens biblique. Et plus précisément encore de faire monter son désir par de petits trucs de fille. S'ajouta que j'avais l'impression que certains clichés du féminisme considèrent d'un mauvais œil le fait d'éprouver du plaisir de chauffer un garçon à blanc. Et j'ai pu me rendre compte que certaines de mes copines, elles aussi étaient hantées par là thématique. Bref, il m'arrivait en rentrant tardivement à la maison, en tombant sur mon père ou ma mère qui me demandaient sans ironie ou reproche aucune si j'avais passé une bonne soirée, de me mettre en colère, car je me sentais incomprise. Colère qui de manière inconsciente semblait exprimer que je me sentais en quelque sorte volée d'une bonne correction pour mes audaces.

Alors pour compenser, un de mes fantasmes favoris avec inclinaison sensuelle concernait un retard pour rentrer à la maison à cause d'un fulgurant rendez-vous galant et être attendue par un « substitut de père », un séduisant monsieur très à cheval sur ma discipline. Posé sur la table dans les versions les plus anciennes de mon fantasme, le Rohrstock allemand (une fine canne bien souple) en vue de me faire parvenir une Rohrstockerziehung (éducation à la canne) dans la règle de l'art. Ce dernier terme provenant de certains journaux allemands qui faisaient allusion aux méthodes éducatives d'antan a très vite su enflammer mon imaginaire. Je m'imaginais alors être amenée par ce monsieur dans un bureau comme celui de mon papa, frissonnante à l'idée de devoir baisser mon jeans et ma culotte en vu de mon châtiment.


Cette nudité imposée devant et surtout par un homme dans un endroit si familier de mon enfance et par ce fait de plus rassurant me procurait de très vives excitations. Et cela n'a pas changé depuis. Seulement à l'époque je ne connaissais pas l'effet de la canne qui n'est pas un tour de plaisir pendant son application. Par contre c'est l'instrument qui, par une application modérée apaise au mieux mon besoin de punition. Le non-dit ce cette rêverie est tout autre. Si la canne comble bien mon besoin de punition, ce sont toutefois les instruments plus « sensuels » en cuir qui comblent plus ou moins aussi mes désirs plus charnels. Et tout en haut de l'affiche dans mes rêveries les plus hardies, je me voyais amenée au bureau paternel pour une bonne bonne fessée à la main. Il me paraît important de distinguer cette famille de fantasmes plutôt sensuelles, de celle plutôt punitives. Il a fallu mon homme pour donner réalité à ce vieux désir depuis mon adolescence. Je parlerai de cette déculottée mémorable dans un post à part.

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